• "La noctambule" est un roman d'Arnaud Le Gouëfflec.

     

    Synopsis :

    Pauvre Johnny Spinoza, il fallait y penser avant.

    Tu le savais : Cunégonde sort la nuit. Mais tu croyais délicat de ne pas être indiscret. Jusqu'au jour où le petit matin t'a trouvé seul et sans réponses. Où est-elle ? La-t-on enlevée ? S'est-elle simplement volatilisée ?... Et que doit faire un détective privé quand sa secrétaire disparaît ? Fouiller dans le passé de la belle, retourner ses tiroirs pour y trouver un indice ? Ou plonger à son tour dans les ténèbres ? Commence alors le ballet de silhouettes et de néons qui transforme la ville en un théâtre d'ombres. La nuit, un monde à part peuplé d'êtres différents, aux préoccupations différentes de ceux du jour. Il faut croire que Cunégonde était des leurs. Tu commences à comprendre, Johnny. Ta secrétaire gardait des "secrets", et le faisait si bien. Trop bien peut-être...

     

     

    Avis :

    Pour commencer, je tiens à remercier les éditions Ginkgo pour ce SP.

     

    Un petit policier bien sympathique.

     

    Bon, les récits policiers, ce n’est pas trop mon genre de lecture habituellement. Mais j’ai pris un certain plaisir à découvrir ce livre.

    Pourtant, ce n’était pas gagné. En effet, c’est le troisième tome d’une série. Le principal problème a été de rentrer dans le récit. J’ai du mal à accrocher, car les personnages ne sont pas trop réintroduit pour le nouveau lecteur.

    Mais malgré cette première difficulté, j’ai fini par accrocher.

     

    L’auteur propose un univers assez étrange pour un récit de ce type. Pas vraiment de localisation, pas trop de descriptions, pas trop d’information temporelle… On reste dans une sorte de flou, mais sans que cela ne gêne la lecture. Au contraire, ça fait carburer les méninges. 

    J’avoue que baser toute une enquête sur le thème du mystère et des énigmes, c’était une idée simple, mais très audacieuse et surtout très originale. Parce que dans cette histoire, les énigmes ne sont pas que des éléments que l’inspecteur doit affronter pour trouver des réponses, non ; ce sont l’origine même de l’histoire. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais tant pis.  

    En plus, l’univers réel nous propose de mettre en pied dans un monde fantastique… mais ce n’est pas du tout un récit fantastique. J’avoue que ç’a été très agréablement surpris par ce clin d’œil réel au monde imaginaire.

    Pas mal d’humour et c’est parfois très jouissif.

     

    L’ensemble des personnages est bien construit. L’auteur réussit à en dire aussi sans en dire trop pour que l’on se sente soit proche d’un personnage, soit en retrait (pour les personnages antipathiques).

    Mon seul regret, c’est peut-être le manque de personnage féminin. Surtout que Cunégonde, au centre de l’affaire, brille (justement) par son absence… Mais c’est aussi l’histoire qui veut ça…

     

    Bien que j’eus du mal à entrer dans le récit, je me suis vite prise au jeu de cette histoire policière pleine d’énigmes et de mystères. Un petit livre (190 pages !) qui se croque avec un certain plaisir.


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  • "Tout le steampunk !" est un essai d’Étienne Barillier et de Raphaël Colson, avec la participation d'Arthur Morgan.

     

    Résumé :

    Imaginez un passé qui aurait pu être ! Un XIXe siècle victorien soudain théâtre de l’affrontement de robots gigantesques propulsés grâce à la vapeur, des gentlemen magiciens luttant contre des créatures maléfiques — le steampunk c’est cela et encore bien d’autres folies, des rouages, du cuivre, des dirigeables, tout un imaginaire populaire entièrement revisité et réinventé, dans une étourdissante relecture des œuvres de Jules Verne et de H. G. Wells. Une nouvelle esthétique du « rétro-futur » prend son envol !
    Sous la plume des meilleurs spécialistes du genre, vous saurez tout du steampunk, dans un beau livre qui s’impose comme la référence ultime sur le sujet.

     

     

    Avis :

    Un essai très riche et dense qui permet de mieux connaitre ou découvrir le steampunk.

     

    Bon, on va commencer par ce qui a été un défaut pour moi, mais qui ne le sera probablement pas pour les autres. En effet, j’avais lu peu avant « le petit guide du steampunk ». Il y a eu donc un peu de redite. Mais si vous n’avez pas lu le petit guide, vous ne serez pas concerné le problème.

     

    Le steampunk est à la mode. Mais qu’est-ce que c’est ? D’où est-ce que ça vient ? Comment cela se caractérise ? Voilà tout plein de questions dont vous trouverez les réponses. Mais ces réponses, il faut les mériter.

    En effet, l’essai est dense et fourni. Toute la première partie, la partie historique sur l’origine et les sources du steampunk ou du « rétro-futurisme » (contexte littéraire, social, cinématographique) n’est pas facile à aborder même si elle est très intéressante ! C’est là que l’on découvre les bases qui feront le steampunk. Les auteurs abordent beaucoup le cinéma et la littérature.

     

    C’est peut-être dans la seconde partie que j’ai le plus vécu l’impression de redite (évoquée plus haut), surtout sur l’apparition du genre avec les trois « fondateurs ». Nous sommes vraiment dans les origines du genre littéraire : ses auteurs de références (Verne et Wells), ceux qui « poseront l’acte de naissance ». Puis l’évolution du genre avec ses liens avec d’autres genres (uchronie).

     

    La troisième partie aborde le steampunk depuis les années 2000, que ce soit chez nous, chez les Anglo-saxons ou encore chez les Japonais. L’ensemble de cette partie est très très riche (ce qui fera fuir votre porte-monnaie) où l’on découvre une foule d’œuvres.

    Les auteurs abordent aussi le « mode de vie » rétro-futurisme qui se développe énormément.

     

    Enfin, il y a cette partie sur les thèmes qu’aborde souvent le steampunk. J’avoue que c’est ce que j’ai préféré dans ce livre. Parce que le steampunk, ce n’est pas que la vapeur et des rouages. C’est là que j’ai pu découvrir qu’il y avait des choses plus profondes et plus « costaudes » dans ce genre souvent réduit à la vapeur. Les héros et la métatextualité (le fait de mélanger des personnages issus de divers univers littéraires), la ville et la science, un ensemble de choses que l’on ne remarque pas forcément au premier abord. Bref, j’ai adoré et ça m’a poussé à réfléchir (surtout sur ce que je voulais écrire).

     

    L’ensemble de l’ouvrage comporte de très nombreuses illustrations : couvertures de livres, affiches de films, extraits de BD, costumes et objets de vaporiste. Oh oui ! Du coup, j’ai peu évoqué le « do it yourself » qui est très important dans les communautés vaporistes.

    Il y a aussi de très nombreux encarts avec des explications sur divers sujets comme le dieselpunk ou encore le fameux smog de Londres.

     

      J’avoue que je trouve que ma chronique ne met pas autant en valeur cet ouvrage que voulu. Ça m’apprendra à ne pas avoir fait ce commentaire dès la fin de la lecture.

    Quoi qu’il en soit, cette lecture a été très intéressante et très riche ! J’ai beaucoup appris sur ce genre.

    Pour tous les amateurs du genre ou à celles et ceux qui souhaiteraient découvrir plus en profondeur ce genre littéraire, c’est un indispensable.

     

    Merci à ma camarade Alizé de me l’avoir prêté !


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  • "Un rescapé de La Méduse : mémoires du capitaine Dupont 1775 - 1850" d'après le manuscrit original de Daniel Dupont, présenté et commenté par Philippe Collonge.

     

    Synopsis :

    Quinze hommes sur un radeau...c'est ce que découvre dans la matinée du 17 juillet 1816 le brick L'Argus, au large des côtes de la Mauritanie. Parmi eux, Daniel Dupont, un capitaine d'infanterie sorti du rang ; il est à la fois le plus élevé en grade et en âge des survivants du radeau de La Méduse...

    Plusieurs rescapés publieront le récit de ce drame au retentissement considérable. Daniel Dupont se contentera, à la fin de sa vie, de rédiger ses Mémoires à l'intention de sa famille. S'il ne dit peut-être pas tout, par pudeur sans doute, toute ce qu'il dit porte l'accent de la sincérité.

    Philippe Collonge, passionné d'histoire, a retrouvé les manuscrits originaux détenus par les descendants du capitaine Dupont (né à Pierres et décédé à Maintenon, Eure-et-Loire). Il retracent vingt-cinq année d'une carrière militaire originale qui, de la Révolution à la Restauration, passe par le Vendée, les Antilles, l'Angleterre et le Sénégal. Ces Mémoires, soigneusement étudiés et documentés, apportent à un large public le témoignage authentique d'un héros involontaire et modeste.

     

    Avis :

    Un livre qui prendra aux tripes, mais réservé à un public particulier.

     

    Ce livre regroupe les mémoires d’un homme, Daniel Dupont, qui survécut au dramatique radeau de La Méduse. Qui dit mémoire dit récit d’une époque. Ce livre est avant tout conseillé pour des amateurs de ce type de récit.

    En effet, le capitaine Dupont n’est pas un littéraire : il n’a pas écrit ces mémoires en cherchant à faire un exercice de style ou pour rendre compte d’une vie palpitante à la manière d’un roman d’aventures.

     

    Toute la première partie, si l’on peut dire, évoque les guerres de Vendée, les aléas de la vie militaire à la Guadeloupe (elle aime bien passer de mains françaises à mains anglaises et vice et versa) puis la détention du capitaine Dupont en Angleterre. L’ensemble est intéressant pour l’historien qui voit un témoignage direct (les mémoires sont écrites après coup) d’une époque et d’événements historiques.

    Comme je l’ai dit, le texte n’est pas très littéraire. Par exemple, l’auteur nous parle de ces déplacements militaires : nous sommes allés de tel endroit à tel endroit en passant par X, Y, Z (énumération plus ou moins longue).

     

    La seconde partie concerne le voyage puis le naufrage du vaisseau La Méduse, qui donnera lieu à l’une des plus tragiques histoires de la marine (horriblement illustré par le célèbre tableau de Géricault).

    J’ai envie de dire : amateurs de récit d’horreur, vous allez être servis. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ce récit de dérivation. Et pourtant, le capitaine n’évoque jamais ce qui fait la plus grande renommée (et surtout l’horreur) de cet événement : le cannibalisme. L’homme, pudique, n’a visiblement jamais eu le courage d’évoquer ces moments : les notes indiquent qu’il pleurait si quelqu’un essayait de lui faire parler de ce détail.

    Car oui, même sans cela, il y a tout du récit horrifique. 150 passages au « départ », 15 survivants deux semaines plus tard donc 5 qui mourront à terre.

    Oubliez la solidarité pour survivre, l’horreur se manifeste sous son épouvantable visage. Les passagers souffrent de la faim, de la soif, du soleil, mais aussi de la haine et de la violence de son voisin. Deux révoltes, des meurtres et des exécutions… Bref…

     

    Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette lecture bien qu’elle n’ait pas toujours été facile (que ce soit sur la manière d’écrire ou sur les tragiques événements).

    Concernant la dérivation du radeau et le récit des événements, il existe plusieurs témoignages qui, sans forcément être contradictoires, divergent. L’auteur a pris soin de préciser ces différentes. D’ailleurs, les notes de bas de page sont toujours très intéressantes.

     

    Plusieurs annexes, courtes, permettent d’éclairer l’ignorant (comme moi) sur certains événements évoqués dans les mémoires du capitaine : les guerres de Vendée ou la situation de la Guadeloupe.

     

    Un livre très riche et très instructif, mais hélas recommandé pour un public qui apprécie ce genre de témoignage (non-littéraire je dirais). Avis aux amateurs et historiens en herbe.


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  • "La Fée Mélusine : le serpent et l'oiseau" est un essai de Philippe Walter.

     

    Résumé :

    Grande figure de notre imaginaire, la fée Mélusine promet richesse et prospérité à Raymondin, son époux, à condition qu'il ne la regarde pas dans son bain le samedi. Le mariage est heureux jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, Raymondin perce un trou dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de serpent. Il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de "serpente". L'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, Mélusine disparaît en s'envolant dans les airs. Tout en reprenant la célèbre histoire telle que nous l'ont contée Jean d'Arras, Coudrette et les légendes de nos terroirs, le présent ouvrage dévoile des horizons méconnus et, en interrogeant notamment la mythologie de l'anguille et du sel, renouvelle de manière décisive la compréhension du récit mélusinien. Alors Mélusine est-elle femme poisson, femme serpent ou femme oiseau ? Philippe Walter la surprend dans ses différentes métamorphoses, en saisit l'écho dans diverses traditions, entre autres celtiques, et retrouve sa trace sur plusieurs continents, offrant ainsi une ampleur originale à l'interprétation de ce mythe clé du Moyen Âge.

     

     

    Avis :

    Un essai qui se lit superbement bien.

     

    J’avoue, encore une fois, que la lecture de cet ouvrage s’est faite très facilement. L’auteur nous offre un livre écrit pour tout public tout en conservant le sérieux et la profondeur d’un essai universitaire. Néanmoins, sa lecture pourra  s'avérer ardue pour celles et ceux qui n’auraient pas lu au moins le récit de Jean d’Arras, car c’est en majorité sur cette version que se base l’auteur (sans négligé non plus le roman de Coudrette).

    À partir des éléments du livre de Jean d’Arras, l’auteur nous explique les éléments mythologiques du texte. Il y parlera donc des géants (précurseurs de Gargantua [j’abrège et je raccourcis beaucoup les propos du livre]) ; de l’aspect serpentiforme de Mélusine qui, en réalité, serait plus celui d’une anguille : le serpent et l’anguille se confondent le Poitou est le pays de l’anguille, l’anguille est considérée comme une forme de poisson et Mélusine, fée et donc originaire de la mer, est aussi poisson : les mythes ont cette particularité : il n’est pas illogique d’être à la fois poisson et serpent, ou anguille et oiseau ; le rapport encore Mélusine et le sel.

    J’ai découvert beaucoup de choses grâce à ces explications.

     

    Mais outre les explications sur ces sujets que sont les géants, le sel et l’anguille, l’auteur revient plus sur l’image de Mélusine. On aborde alors l’image des « déesses-mères » (qui ne sont pas forcément des « mères » comme il l’explique) et celui de la triple déesse (Mélusine a deux sœurs : Mélior et Palestine). Avec ces deux thèmes, on bascule dans le monde celtique et la tripartition dumézilienne des Indo-européens : souveraineté, combat et fécondité. On découvrira comment Mélusine relève de ces trois fonctions.  

     

    Là où j’ai été déçu, c’est sur l’aspect « oiseau » de Mélusine (comme indiqué dans le texte). Si l’auteur évoque beaucoup son aspect serpent (ou anguille), la partie oiseau est très courte et je n’y ai pas trouvé mon compte. L’ouvrage de Lecouteux était plus riche sur ce sujet.

    Mais le truc qui m’a le plus insupporté dans le livre : les notes de « bas de page » qui sont toutes à la fin de chaque chapitre ! C’est désagréable de devoir tourner X pages pour aller découvrir ces annotations. Les annotations, c’est toujours en bas des pages ! Même s’il doit y avoir trois lignes de texte normal et tout le reste des notes de bas de page ! Na !

     

    Avec une bibliographie à se rendre fou, l’ouvrage permet à celles et ceux de s’orienter vers d’autre lecture.

     

    Malgré mes deux reproches, c’est un livre extrêmement intéressant, qui se lit sans difficulté et accessible à tous les publics.

    Je ne peux donc que chaudement le recommander.

     

    Avec l’ouvrage de Lecouteux sur Mélusine, ce sont deux ouvrages à consulter pour en apprendre plus sur le fond mythologique de cette fée serpente du Poitou.


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