• La fée Mélusine : le serpent et l'oiseau

    "La Fée Mélusine : le serpent et l'oiseau" est un essai de Philippe Walter.

     

    Résumé :

    Grande figure de notre imaginaire, la fée Mélusine promet richesse et prospérité à Raymondin, son époux, à condition qu'il ne la regarde pas dans son bain le samedi. Le mariage est heureux jusqu'au jour où, poussé par la curiosité, Raymondin perce un trou dans la paroi et découvre sa femme munie d'une énorme queue de serpent. Il ne dit rien mais, lors d'une querelle, la traite de "serpente". L'interdit est transgressé et, dans un cri déchirant, Mélusine disparaît en s'envolant dans les airs. Tout en reprenant la célèbre histoire telle que nous l'ont contée Jean d'Arras, Coudrette et les légendes de nos terroirs, le présent ouvrage dévoile des horizons méconnus et, en interrogeant notamment la mythologie de l'anguille et du sel, renouvelle de manière décisive la compréhension du récit mélusinien. Alors Mélusine est-elle femme poisson, femme serpent ou femme oiseau ? Philippe Walter la surprend dans ses différentes métamorphoses, en saisit l'écho dans diverses traditions, entre autres celtiques, et retrouve sa trace sur plusieurs continents, offrant ainsi une ampleur originale à l'interprétation de ce mythe clé du Moyen Âge.

     

     

    Avis :

    Un essai qui se lit superbement bien.

     

    J’avoue, encore une fois, que la lecture de cet ouvrage s’est faite très facilement. L’auteur nous offre un livre écrit pour tout public tout en conservant le sérieux et la profondeur d’un essai universitaire. Néanmoins, sa lecture pourra  s'avérer ardue pour celles et ceux qui n’auraient pas lu au moins le récit de Jean d’Arras, car c’est en majorité sur cette version que se base l’auteur (sans négligé non plus le roman de Coudrette).

    À partir des éléments du livre de Jean d’Arras, l’auteur nous explique les éléments mythologiques du texte. Il y parlera donc des géants (précurseurs de Gargantua [j’abrège et je raccourcis beaucoup les propos du livre]) ; de l’aspect serpentiforme de Mélusine qui, en réalité, serait plus celui d’une anguille : le serpent et l’anguille se confondent le Poitou est le pays de l’anguille, l’anguille est considérée comme une forme de poisson et Mélusine, fée et donc originaire de la mer, est aussi poisson : les mythes ont cette particularité : il n’est pas illogique d’être à la fois poisson et serpent, ou anguille et oiseau ; le rapport encore Mélusine et le sel.

    J’ai découvert beaucoup de choses grâce à ces explications.

     

    Mais outre les explications sur ces sujets que sont les géants, le sel et l’anguille, l’auteur revient plus sur l’image de Mélusine. On aborde alors l’image des « déesses-mères » (qui ne sont pas forcément des « mères » comme il l’explique) et celui de la triple déesse (Mélusine a deux sœurs : Mélior et Palestine). Avec ces deux thèmes, on bascule dans le monde celtique et la tripartition dumézilienne des Indo-européens : souveraineté, combat et fécondité. On découvrira comment Mélusine relève de ces trois fonctions.  

     

    Là où j’ai été déçu, c’est sur l’aspect « oiseau » de Mélusine (comme indiqué dans le texte). Si l’auteur évoque beaucoup son aspect serpent (ou anguille), la partie oiseau est très courte et je n’y ai pas trouvé mon compte. L’ouvrage de Lecouteux était plus riche sur ce sujet.

    Mais le truc qui m’a le plus insupporté dans le livre : les notes de « bas de page » qui sont toutes à la fin de chaque chapitre ! C’est désagréable de devoir tourner X pages pour aller découvrir ces annotations. Les annotations, c’est toujours en bas des pages ! Même s’il doit y avoir trois lignes de texte normal et tout le reste des notes de bas de page ! Na !

     

    Avec une bibliographie à se rendre fou, l’ouvrage permet à celles et ceux de s’orienter vers d’autre lecture.

     

    Malgré mes deux reproches, c’est un livre extrêmement intéressant, qui se lit sans difficulté et accessible à tous les publics.

    Je ne peux donc que chaudement le recommander.

     

    Avec l’ouvrage de Lecouteux sur Mélusine, ce sont deux ouvrages à consulter pour en apprendre plus sur le fond mythologique de cette fée serpente du Poitou.

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