• Mélusine et le Chevalier au cygne

    "Mélusine et le Chevalier au cygne" est une monographie de Claude Lecouteux.

     

    Présentation :

    Mélusine, la femme-serpent, et Lohengrin, le Chevalier au Cygne, sont les héros de toute une série de contes et légendes où l'on retrouve un tabou qui réglemente la durée des amours d'un mortel et d'un être surnaturel.
    A partir d'un important corpus de textes, l'auteur retrouve l'origine mythique du thème mélusinien et, à travers son évolution et son adaptation au contexte socio-historique, montre que sa forme médièvale a été contaminée par des apports chrétiens.La variante la plus remarquable du mythe primitif est le changement de sexe du principal protagoniste; elle s'explique par le fait que deux cultures différentes, celtique et germanique, ont transmis le même mythe.Mélusine est la figure d'une déesse celtique, le Chevalier au Cygne, celle d'un dieu scandinave.
    Due à des conditions historiques, la rencontre des deux cultures à la fin du XIIe siècle entraîne l'introduction de l'interdit mélusien dans ce qui devient la légende du Chevalier au Cygne.

    L'examen des textes permet enfin d'expliquer la signification du tabou et du rôle que jouent le désir de compensation et le rêve dans la constitution d'une tradition d'abord populaire et orale, puis littéraire.

     

     

    Avis :

    Un livre très accessible pour un public de non-connaisseurs.

     

    J’avais envie d’en savoir plus sur le personnage de Mélusine, surtout que j’ai eu l’occasion d’utiliser son image dans une de mes histoires. Il s’agissait aussi pour moi de me donner des bases plus solides sur ce mythe, cette légende.

    Je découvrais par la même occasion les légendes liées au chevalier au cygne : l’opéra Lonhengrin se jouant à Rennes bientôt.

     

    Ma première grosse surprise fut le style d’écriture de l’auteur (un universitaire) qui est très accessible, très facile à lire et même carrément agréable. La lecture est très fluide tout en conservant son érudition.

     

    L’auteur nous propose donc de découvrir le personnage de Mélusine, les textes qui lui sont associés, les aspects que l’on retrouve dans d’autres récits (l’interdit, l’eau, la forme serpentiforme), une comparaison de ces versions avec leurs modifications ; les caractéristiques de ce type d’histoire (dit mélusinien) avec une recherche de l’origine de ce personnage qui serait issu de la mythologie celtique.

    Le même travail est réalisé avec la légende du chevalier au cygne et l’on découvre que lien qui unit ce personnage (et son mythe) à celui de Mélusine : l’interdit. Pourtant, il y a de nombreuses différences entre les deux histoires. De plus, si la fée est d’origine celtique (selon l’auteur), le chevalier serait, lui, issu de la mythologie nordique.

    J’avoue qu’il est assez dur pour moi de donner plus de détail sur cette étude très bien documenté et très fourni. L’auteur arrive très bien à argumenter ses propos.

     

    Ceci dit, il y aurait probablement des choses à critiquer, mais je n’ai pas les compétences et les connaissances pour le faire sur ce type d’étude. J’aimerai bien me procurer un ouvrage plus récent sur le sujet (s’il existe). En tout cas, il semblerait que les études sur Mélusine aient été très nombreuses, contrairement à celle sur le chevalier au cygne.

     

    La bibliographie fait rêver, mais m’attriste, car celles en allemand me sont fermées d’accès. En tout cas, j’espère pouvoir consulter certaines des références dans le futur.

     

    L’auteur propose une postface liée à cette seconde édition. Très belle initiative surtout qu’il donne des informations liées aux avancées de la recherche. En sachant que tout doit être désormais légèrement obsolète vu que le livre date de 1997.

    Quelque chose m’a beaucoup plus dans cette partie, mais c’est un petit plaisir un peu « sadique ». En effet, l’auteur s’oppose avec beaucoup de violence à des déclarations de Christian Gyonvarc’h pour qui le personnage de Mélusine ne peut être rapproché de la Macha irlandaise. Pour moi qui vient de Rennes 2 où a enseigné Gyonvarc’h, où j’ai fait civilisation celtique et où l’on considère cet homme un peu comme un dieu, j’ai pris un certain plaisir à lire ces attaques. C’est de bonne guerre et surtout argumenté. Mais ça défonce quand même.

     

    Un très bon livre que j’ai trouvé très bien conduit, très bien écrit et accessible pour un très large public.

    Je pense que c’est un très bon ouvrage pour découvrir plus en profondeur le mythe de Mélusine, en premier lieu, et celui du Chevalier du cygne ensuite.  

    « Lune et l'Ombre, T.02Le Roman de Mélusine »

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