• Un rescapé de La Méduse

    "Un rescapé de La Méduse : mémoires du capitaine Dupont 1775 - 1850" d'après le manuscrit original de Daniel Dupont, présenté et commenté par Philippe Collonge.

     

    Synopsis :

    Quinze hommes sur un radeau...c'est ce que découvre dans la matinée du 17 juillet 1816 le brick L'Argus, au large des côtes de la Mauritanie. Parmi eux, Daniel Dupont, un capitaine d'infanterie sorti du rang ; il est à la fois le plus élevé en grade et en âge des survivants du radeau de La Méduse...

    Plusieurs rescapés publieront le récit de ce drame au retentissement considérable. Daniel Dupont se contentera, à la fin de sa vie, de rédiger ses Mémoires à l'intention de sa famille. S'il ne dit peut-être pas tout, par pudeur sans doute, toute ce qu'il dit porte l'accent de la sincérité.

    Philippe Collonge, passionné d'histoire, a retrouvé les manuscrits originaux détenus par les descendants du capitaine Dupont (né à Pierres et décédé à Maintenon, Eure-et-Loire). Il retracent vingt-cinq année d'une carrière militaire originale qui, de la Révolution à la Restauration, passe par le Vendée, les Antilles, l'Angleterre et le Sénégal. Ces Mémoires, soigneusement étudiés et documentés, apportent à un large public le témoignage authentique d'un héros involontaire et modeste.

     

    Avis :

    Un livre qui prendra aux tripes, mais réservé à un public particulier.

     

    Ce livre regroupe les mémoires d’un homme, Daniel Dupont, qui survécut au dramatique radeau de La Méduse. Qui dit mémoire dit récit d’une époque. Ce livre est avant tout conseillé pour des amateurs de ce type de récit.

    En effet, le capitaine Dupont n’est pas un littéraire : il n’a pas écrit ces mémoires en cherchant à faire un exercice de style ou pour rendre compte d’une vie palpitante à la manière d’un roman d’aventures.

     

    Toute la première partie, si l’on peut dire, évoque les guerres de Vendée, les aléas de la vie militaire à la Guadeloupe (elle aime bien passer de mains françaises à mains anglaises et vice et versa) puis la détention du capitaine Dupont en Angleterre. L’ensemble est intéressant pour l’historien qui voit un témoignage direct (les mémoires sont écrites après coup) d’une époque et d’événements historiques.

    Comme je l’ai dit, le texte n’est pas très littéraire. Par exemple, l’auteur nous parle de ces déplacements militaires : nous sommes allés de tel endroit à tel endroit en passant par X, Y, Z (énumération plus ou moins longue).

     

    La seconde partie concerne le voyage puis le naufrage du vaisseau La Méduse, qui donnera lieu à l’une des plus tragiques histoires de la marine (horriblement illustré par le célèbre tableau de Géricault).

    J’ai envie de dire : amateurs de récit d’horreur, vous allez être servis. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre ce récit de dérivation. Et pourtant, le capitaine n’évoque jamais ce qui fait la plus grande renommée (et surtout l’horreur) de cet événement : le cannibalisme. L’homme, pudique, n’a visiblement jamais eu le courage d’évoquer ces moments : les notes indiquent qu’il pleurait si quelqu’un essayait de lui faire parler de ce détail.

    Car oui, même sans cela, il y a tout du récit horrifique. 150 passages au « départ », 15 survivants deux semaines plus tard donc 5 qui mourront à terre.

    Oubliez la solidarité pour survivre, l’horreur se manifeste sous son épouvantable visage. Les passagers souffrent de la faim, de la soif, du soleil, mais aussi de la haine et de la violence de son voisin. Deux révoltes, des meurtres et des exécutions… Bref…

     

    Personnellement, j’ai beaucoup aimé cette lecture bien qu’elle n’ait pas toujours été facile (que ce soit sur la manière d’écrire ou sur les tragiques événements).

    Concernant la dérivation du radeau et le récit des événements, il existe plusieurs témoignages qui, sans forcément être contradictoires, divergent. L’auteur a pris soin de préciser ces différentes. D’ailleurs, les notes de bas de page sont toujours très intéressantes.

     

    Plusieurs annexes, courtes, permettent d’éclairer l’ignorant (comme moi) sur certains événements évoqués dans les mémoires du capitaine : les guerres de Vendée ou la situation de la Guadeloupe.

     

    Un livre très riche et très instructif, mais hélas recommandé pour un public qui apprécie ce genre de témoignage (non-littéraire je dirais). Avis aux amateurs et historiens en herbe.

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