• Enfances nomades

    "Enfances nomades" est un film de Christophe Boula, avec Sonam Wangmo, Sampel Gyatso, Kalsang Dawa, Tashi Chospel, Pempa Norbu, Dacha Uvarovskaya, Sasha Uvarovskaya, Irina Nikolaevna Ivanova, Kolya Fedotov, Irka Erdene Baatar, Otgonjargal Huygbaatar, Dorjnam.

     

    Synopsis :

    Dans les steppes d’Asie centrale, où les éleveurs survivent dans un climat hostile, les enfants peuplent un monde aride de leurs désirs et de leurs rêves. Ils sont à la croisée des chemins, héritiers d’une tradition qui disparaît et inventeurs d’un nouveau mode de vie. Trois histoires retracent trois destinées étonnantes : celle d’Amraa, le jeune Mongol qui part rejoindre son amoureuse en ville; celle d’Apo, le bébé sibérien perdu dans la neige; et enfin celle de Lhamo, l’enfant tibétaine qui voulait vivre avec son yak…

     

     

    Avis :

    Tout d’abord, je tiens à remercier Émilie Maj et Christophe Boula pour l’invitation à la projection presse. J’ai rarement vu un film dans d’aussi belles conditions. Un vrai plaisir.

     

     

    Ce long-métrage composé de trois récits à trois endroits différents (Tibet, Yakoutie et Mongolie) m’a énormément plus.

    Les trois récits sont différents et abordent divers sujets, mais ont comme point commun le nomadisme. Et j’insiste sur le fait que ce film est une fiction et non un documentaire.

     

    La première histoire, La mort de Lhamo, est peut-être l’histoire qui m’a le plus touchée et qui est la plus dure et la plus engagée puisque cela se passe au Tibet. Or personne n’ignore la situation de ce territoire. On y voit la politique chinoise qui vise à « intégrer » ces populations dans un mode de vie sédentaire. Cela ne se fait pas sans douleur (la petite fille en perdra la raison) et sans arrière-pensée (les autorités souhaitent s’approprier des terres afin de les exploiter).

     

    Le nom d’Apo est peut-être la partie du film qui m’a le moins parlé. Ceci dit, c’est une très belle histoire, tendre. J’ai trouvé très mignon ce groupe d’hommes qui recueillent le nourrisson.

    Ici, j’ai trouvé que le nomadisme était mis en scène de manière assez rigolote : en effet, c’est le bébé qui nomadise, à sa manière. C’est une sorte de récit initiatique pour trouver son nom.

     

    Pour la dernière partie, Nids d’amour, nous suivons deux jeunes amoureux qui recherchent un endroit pour passer un moment intime, avant que le jeune homme ne parte dans la steppe. Mais ce n’est pas facile, ils ne sont pas majeurs.

    Ce qui m’a beaucoup marquée, c’est Oulan-Bator. C’est un personnage à part entière. C’est une ville assez impressionnante où l’on trouve des quartiers de yourtes et de grands magasins de luxe, des quartiers industriels…

     

    Pour les amoureux des grands espaces et des paysages sublimes, vous allez en prendre plein les yeux. Rien que pour voir ça, il faut aller voir le film. Ça donne juste envie de prendre son sac à dos et de faire du stop pour aller vers cet autre bout du monde.

    Le film est en VO, c’est-à-dire dans les langues des zones géographiques où se déroulent ces récits ; il est entièrement sous-titré. J’avoue que je suis très contente que le film ait été tourné ainsi. Je ne m’étalerai pas sur le problème des langues minoritaires dans les productions cinématographiques.

    De plus, les acteurs et actrices sont des locaux. C’est un choix que je trouve très bien et exemplaire.

     

    S’il y avait un reproche à faire, c’est que les transitions entre les trois parties sont un peu abruptes.

     

    J’ai vraiment passé un très beau moment devant ce film. Les trois histoires sont très différentes les unes des autres et s’appréhendent de manière différente. On ne tombe pas dans une forme de répétition narrative, bien que le sujet principal soit le nomadisme. On découvre trois facettes distinctes de ce mode de vie.

    Je ne peux que le recommander à tous les amateurs de films de voyages, de grands espaces, de belles histoires et de cinéma alternatif.

     

    Le film est en salle le 25 mars. Espérons qu’il passe dans votre ville.

    N’hésitez pas à aller le voir, vous ne serez pas déçu !

     

    Pour celles et ceux que ça intéresse, un livre, forme de making-of, a été réalisé (lire la chronique ici).

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