• Le dernier lapon

    "Le dernier lapon" est un polar d'Olivier Truc.

     

    Synopsis :

    L’hiver est froid et dur en Laponie. À Kautokeino, un grand village sami au milieu de la toundra, au centre culturel, on se prépare à montrer un tambour de chaman que vient de donner un scientifique français, compagnon de Paul-Emile Victor. C’est un événement dans le village. Dans la nuit le tambour est volé. On soupçonne les fondamentalistes protestants laestadiens : ils ont dans le passé détruit de nombreux tambours pour combattre le paganisme. Puis on pense que ce sont les indépendantistes sami qui ont fait le coup pour faire parler d’eux.


    La mort d’un éleveur de rennes n’arrange rien à l’affaire. Deux enquêteurs de la police des rennes, Klemet Nango le Lapon et son équipière Nina Nansen, fraîche émoulue de l’école de police, sont persuadés que les deux affaires sont liées. Mais à Kautokeino on n’aime pas remuer les vieilles histoires et ils sont renvoyés à leurs courses sur leurs scooters des neiges à travers l’immensité glacée de la Laponie, et à la pacification des éternelles querelles entre éleveurs de rennes dont les troupeaux se mélangent. Au cours de l’enquête sur le meurtre Nina est fascinée par la beauté sauvage d’Aslak, qui vit comme ses ancêtres et connaît parfaitement ce monde sauvage et blanc.


    Que s’est-il passé en 1939 au cours de l’expédition de P-E. Victor, pourquoi, avant de disparaître, l’un des guides leur a-t-il donné ce tambour, de quel message était-il porteur ? Que racontent les joïks, ces chants traditionnels que chante le sympathique vieil oncle de Klemet pour sa jeune fiancée chinoise ? Que dissimule la tendre Berit malmenée depuis cinquante ans par le pasteur et ses employeurs ? Que vient faire en ville ce Français qui aime trop les très jeunes filles et a l’air de bien connaître la géologie du coin ? Dans une atmosphère à la Fargo, au milieu d’un paysage incroyable, des personnages attachants et forts nous plongent aux limites de l’hypermodernité et de la tradition d’un peuple luttant pour sa survie culturelle. Un thriller magnifique et prenant, écrit par un auteur au style direct et vigoureux, qui connaît bien la région dont il parle.

    Le dernier lapon

    Critique :

    Malgré les prix et l’engouement pour ce livre, j’avoue ne pas y avoir trouvé mon compte. Je me suis même bien ennuyé (pour rester poli).

     

     

    Olivier Truc est un primo-auteur, son style laisse donc parfois vraiment à désirer ! Phrases courtes trop simplistes, phrases à la tournure douteuse, de très nombreuses répétitions… Heureusement, le style se fluidifie et se construit au fur et à mesure du roman, mais les débuts sont très laborieux.

    On pourrait facilement pardonner si le roman n’avait pas eu autant de prix et que l’auteur soit un journaliste : écrire, il doit savoir faire (normalement). Bref, je suis peut-être un peu sévère…

     

    Ensuite, j’avoue avoir été assez déçu sur le point des Sâmes. Je ne suis pas une spécialiste, mais les Sâmes ne sont pas un peuple homogène : ils ne sont pas tous éleveurs de rennes. J’ai trouvé très dommage que ce livre n’évoque pas plus les différences populations. Vous me direz que ce n’est pas un livre ethno, mais comme il est question de tambours et de culture Sâmes, j’avais espéré plus d’éléments de culture, que ce soit sur les différents modes de vie ou leur croyance. On parle de tambour de chamanes, mais au final il est dit peu de choses sur les chamanes Sâmes.

    Autres détails, quand l’auteur dit qu’un personnage porte un costume traditionnel sâme, c’est très bien. Mais ça ressemble à quoi un costume traditionnel sâme ? Et là, on touche à un défaut du livre, il y a un certain manque de description.

    Si les ressentis des personnages sont bien faits (bon point), on a du mal à les visualiser. J’avoue que pendant très longtemps, j’ai été incapable mettre un visage à Klemet. Bizarrement, Nina, la « belle » Norvégienne, elle, est bien décrite.

    Ce manque de descriptions ne permet pas non plus au lecteur de se mettre dans l’ambiance. Une grande partie du récit se fait « de nuit », car nous sommes dans les nuits polaires, il n’y a donc que peu d’heures d’ensoleillement par jour. Or, on a rarement l’impression d’être de nuit, sur une pseudo-aube ou crépuscule. 

    L’univers neigeux aussi laisse un peu à désirer, mais la neige et le froid sont les seuls éléments qui nous permettent de bien plonger dans l’ambiance.

     

    Pour les intrigues policières, je dirais que je n’ai jamais été surprise. Un tambour volé, un éleveur tué ? Un rapport ou pas entre les deux affaires ? Bref…

    Je pense que l’auteur a voulu mettre en place plusieurs intrigues plus ou moins complexes, mais qu’au final, on s’y attend tellement que rien n’est surprenant.

    Surtout que les choses sont « lentes » : ce sont pratiquement d’incessant aller-retour des personnages entre divers lieux pour interroger les suspects, enquêté… Bien sûr, je ne demandais pas des explosions ou des courses-poursuites acrobatiques, mais un peu d’action : poursuite d’un suspect qui tente de se sauver ou des petites choses de ce genre qui dynamisent un récit. Là rien.

    Ceci dit, il y a quand même de bonnes choses dans les intrigues. C’est une belle toile d’araignée entre passé et présent qui est sympathique.

    Hélas, il y a aussi pas mal d’éléments qui « grossissent » certains points. C’est dommage de vouloir en faire trop parfois…

    J’avoue avoir bien aimé le point sur les relations Sâmes/Norvégiens. Les problèmes d’intégrations ainsi que les luttes de ces peuples pour leur reconnaissance et la sauvegarde de leur culture. Mais comme dit plus haut, c'est dommage que la culture sâme ne soit pas plus mise en avant.

     

    Un dernier point avec lequel j’ai eu du mal, c’est le terme de « lapon » très souvent employé dans le texte (même s’il tente à disparaitre au fur à mesure du récit). En effet, c’est un terme plutôt péjoratif pour désigner les Sâmes (ou Sâmis). C’est un peu comme dire un « nègre » pour un noir (déjà que je trouve que noir j’ai un peu péjoratif, bref…).

     

     

    Beaucoup de chose négative pour ce livre d’un primo-auteur. Des intrigues pas mauvaises, mais pas surprenantes ; un manque des descriptions de la Laponie et de son environnement, ainsi que de la culture Sâme ; un style trop simple (même s’il s’affine bien avec les pages)…

    Plutôt une déception pour moi, surtout vu le succès que ce roman rencontre.

     

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