• "Challenge Two" de Calliope

    J'ai une nouvelle fois participé au challenge que Caliope a mis en place.

    J'espère que cela vous plaira, et je remercie l'organisatrice de ses bonnes idées ! 

     

    Avec la musique qui m'a inspiré

     

     

     


     

    Les Nuages naissent dans les Montagnes.

     


             Doucement, tendrement portés par le vent, nous, les gouttes, montons lentement vers les hauts monts verdoyants. La chaleur nous enveloppe. Le voyage est calme, paisible. Petit à petit nous voyons nos mères-rivières rapetissées, le coulis de leurs eaux se fait de moins en moins entendre.

    Nous voila enfin sur les sommets boisés des montagnes. Le monde est beau. Il s’étend loin vers l’horizon infini. Les rivières semblent gigantesques, pourtant elles s’affinent en s’éloignant, calmes et ondulantes entre les rochers et les villages. Un sentiment de plénitude nous gagne tant tout cela nous émerveillent. Ha ! qu’il est bon de se retrouver tout ensemble, condensés, dans les nuages. Plus que jamais nous nous sentons flottés, le vent nous caressant avec délicatesse.

    Puis l’effervescence nous gagne, nos pères-nuages quittent les monts pour survoler la vallée où circule ma mère. Je la voie, naissante, fougueuse et dangereuse, se frayer un chemin sur les côtes rocailleuses. Elle s’insinue avec grâce et force entre les pierres. Dans la vallée, elle se calme, son lit se ressert. Puis elle devient un long chemin d’eau qui court vers une terre que peu d’entre nous connaisse.

    Une lourdeur commence à nous envahir. Oui, nous le sentons. Nos nuages, fatigués en ce jour, vont nous laisser tomber très vite. Tous, nous espérons tomber au sein de notre mère. Le poids qui nous gagne nous emplie d’une joie sans nom.

    Soudain, le voile qui nous enrobait se fend. La terre apparait en dessous de nous. Et puis c’est la chute !

    Ha, quelle poussée d’adrénaline ! La vitesse nous gagne. C’est la fête. Le court instant, où nous ne sommes ni dans le ciel ni sur la terre, nous laisse croire que nous n’appartenons plus au cycle des pluies. Le vent nous fait prendre une multitude forme, nous fait changer de direction, nous retourne. C’est un véritable manège qui nous empli de bonheur. Mais cela n’est rien comparé à ce qui nous attend, surtout pour les chanceux qui tomberont dans le lit de notre mère.

     

                Aujourd’hui, nous eûmes ce plaisir.

    Le sol se rapprochait de plus en plus, notre mère se dessinait de mieux en mieux jusqu’à ce que venions violemment percuter sa surface. Les trombes d’eau de la rivière nous emportèrent dans son torrent. Ainsi noyé, nous ne faisions plus qu’un ave elle.

    Son tourbillon nous entrainait avec une rage folle. Le tournoiement puissant nous fracassait contre les roches qui jonchaient le fond de la rivière. Tous étaient sans dessus dessous. Il n’y avait presque aucun moyen de savoir où se trouvait la surface. Certains d’entre nous se faisaient expulser, gagnant les rivages, leurs courses se terminant ainsi. Il  faudrait les prochaines chaleurs pour qu’ils puissent enfin regagner nos pères-nuages.

    De notre côté, nous étions toujours dans ce tumulte infernal. Rien d’autre en ce monde ne pouvait nous procurer plus de plaisir. Virage à droite, roulé-boulé à gauche, expulsion en haut, culbute en bas, vrille au milieu, parfois un saut en surface.

    Les eaux impétueuses nous faisaient rouler, nous chahutaient, nous entrainaient dans une danse folle dont nous ne méprisions pas les mouvements.

    Ce parcours fou nous fit dévaler tout le vallon. En arrivant en bas, le courant se calma doucement, nous laissant ainsi le temps de profiter encore un peu des tumultes de notre mère. Puis, épuisés par notre chute et notre course, nous finirent par nous laisser aller à la douceur et à la tendresse de la rivière. Ha, quelle expérience pour nous.

     

    Nous coulions lentement, nous approchant du bord.  Avec une délicatesse toute légère, nous nous échouions sur les galets qui parsemaient les berges. Puis, appelés par le vent et la chaleur, nous reprirent notre long pèlerinage vers les montagnes vertes de notre origine, là où nos pères-nages naissaient.  

                 

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