• "Récit d'un voyage à pied à travers la Russie et la Sibérie tartare, des frontières de Chine à la mer Gelée et au Kamtchatka" est un récit de voyage de John Dundas Cochrane.

     

    Résumé :

    Parti de Londres en 1820, John Dundas Cochrane, capitaine de la marine britannique, entreprend seul un voyage à pied à travers l'Empire russe, jusqu'aux frontières de Chine.
    L'expédition prendra trois ans au bout desquels il retournera au pays en compagnie d'une épouse, une jeune Kamtchadale. Les difficultés, les incidents sont innombrables. Notre singulier marcheur ne tient aucun compte des conditions météorologiques et prétend en plein hiver sibérien ne pas se vêtir autrement qu'en Ecosse. Pourvu d'un équipement rudimentaire, il lui faut une certaine dose de courage et d'inconscience pour parcourir ces contrées glaciales par des chemins, quand il en existe, impraticables.
    Mais, Cochrane est avant tout un amoureux du voyage, un fin observateur et son journal nous fait découvrir ce que fut la vie dans ces immensités encore sauvages. C'est aussi le récit de la fantastique expérience vécue par un homme qui outre la fatigue, le froid et la faim, va découvrir chez ces peuplades un accueil et une générosité auxquels il ne s'attendait pas du tout avant son départ d'Angleterre.
    Au fil des pages, le regard de Cochrane sur ceux qu'il croyait être des sauvages, des brutes ignares, change au point qu'il reconnaîtra n'avoir jamais été aussi heureux que perdu au milieu de la Sibérie.

    Récit d'un voyage à pied à travers la Russie...

    Avis :

    Avant tout, je tiens à remercier Ginkgo éditeur pour ce SP.

     

    Un livre fascinant et très bien écrit.

     

    Cet ouvrage est particulier. C’est un récit de voyage, écrit à la première personne, mais où l’auteur ne cherche pas à faire du littéraire. C’est presque un texte témoignage. Ceci dit, la plume de Cochrane est très agréable et se lit très bien puisque ce dernier reste simple, mais efficace.

     

    Cochrane nous propose donc de découvrir le long voyage qu’il a effectué pendant trois ans en Russie et à travers la Sibérie. Il nous parle donc de ses voyages en nommant les étapes, en décrivant les paysages et les climats qu’ils traversent, mais aussi ses rencontres. Mais attention, ces écrits ne sont pas des écrits d’ethnologues. En aucun cas, il ne cherche à analyser les modes des vies des populations sibériennes qu’il côtoie. Bien au contraire, il juge avec sa vision d’anglais du début du XIXe siècle (nous sommes en 1820). Il est souvent dur, mais sait reconnaitre les qualités des « indigènes ».

    Mais bien que ce ne soit pas un récit ethnographique, Cochrane nous livre des informations intéressantes sur les modes de vie ces populations, quelles qu’elles soient.

    On a donc la chance de découvrir un pays par sa nature, mais aussi pas ses habitants, même s’il faut prendre certaines informations avec des réserves.

    Pour moi qui aime et souhaite en savoir plus sur ce large territoire de Russie, j’ai énormément apprécié. Mon seul regret, si je peux dire les choses ainsi, est de ne pas avoir eu de carte de la Russie avec moi pour essayer de suivre, étapes par étapes, le trajet de cet audacieux anglais.

     

    Le livre nous fait aussi découvrir un incroyable personnage, un aventurier infatigable. Cet homme n’avait vraiment pas peur de grand-chose pour partir dans une telle marche. Ceci dit, Cochrane n’est pas « n’importe qui » et il a bénéficié de l’aide des élites des régions qu’il a traversées, ainsi que la générosité et de l’hospitalité des populations locales. Son long voyage, trois ans, est ponctué d’arrêt plus ou moins long. Il n’a donc pas fait toute sa route d’une seule traite, ni uniquement à pied. S’il est vraiment qu’il a beaucoup marché, il a aussi bénéficié de chevaux, de radeaux ou encore de traineaux.

    Un vrai personnage de Cochrane : il n’a pas froid lors des hivers sibériens alors que les locaux, Iakoutes ou Toungouses, grelottent. Il a un regard très « critique » sur les populations autochtones, mais il épousera une jeune Kamtchadale (une « indigène » du Kamtchatka). Audacieux ! D’ailleurs, il reste très discret à ce sujet. Il parle peu de sa fiancée, puis de son épouse. Dans un roman, on aurait dit que la jeune femme arriverait comme un cheveu sur la soupe. D’une certaine manière, ma plus grande frustration de lecture vient de ce point. Cochrane juge assez durement les Kamtchadales, mais épouse l’une de leurs filles. Pourquoi ? Qu’elles pouvaient être les qualités de cette jeune femme pour que cet anglais aventurier vienne à l’épouser et la ramène avec lui ?

     

    Le seul petit bémol, c’est probablement que cet ouvrage n’est probablement pas à mettre dans toutes les mains. Les amateurs de récits bien construits auront peut-être un peu de mal et ceux qui apprécient les récits ethnographies n’y trouveront pas leur compte. Ce n’est pas non plus un récit de naturalistes.

    Ce récit d’un aller et d’un retour m’a vraiment plus. C’est une véritable aventure humaine, avec ses moments sublimes et ses dangers. Je ne me risquerais peut-être pas à dire que ce type de récit de voyage est les nouveaux romans d’aventures… Mais nous n’en sommes probablement pas loin.

    Ce livre offre une vision, certes partiale, mais intéressante sur la Russie et la Sibérie au début du XIXe siècle, avec tout de même quelques détails très intéressants sur les populations locales, les contacts avec la Chine voisine, mais aussi sur un homme à part.

     

    Je ne peux que recommander cet ouvrage aux amoureux de la Russie et de la Sibérie, mais aussi à tous les amateurs de vieux récits de voyage.

    Une bonne idée de lecture pendant ces vacances.

     

    PS : l’auteur, Cochrane, est un homme de son temps. Il faut donc vient avoir conscience de cela lors de la lecture.  


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  • Y parrait que "Chimères" pourrait être gagner cette semaine sur le site des Editions Flammèches garce à cet extrait....

     

    « Quand Hector s’aperçut que la modeste chaumière était presque en ruine, son cœur se serra. Il piqua son cheval qui s’élança au galop. Était-il arrivé malheur à ses parents et à ses sœurs ? Que s’était-il passé pour que la maison soit dans cet état ?

    À quelques pas de la porte, il bondit de sa monture et se précipita à l’intérieur.

    Dans l’unique pièce qui composait la masure, une femme vêtue de haillons sursauta et cria. Elle serra encore plus fort le bébé qu’elle tenait dans ses bras. Son visage était tiré par une vie rude et par les souffrances. Malgré les années écoulées, Hector la reconnut aussitôt.

    — La mère ! s’écria-t-il.

    La fermière se mit à pleurer. Son fils la rattrapa de justesse avant qu’elle ne tombe en pâmoison avec l’enfant. Avec délicatesse, il conduit sa mère sur la modeste paillasse qui servait de lit. À moitié inconsciente, elle n’avait plus la force de soutenir son nourrisson. Hector s’en saisit. Il caressa la petite tête emmaillotée. Malgré la situation précaire, il ne résista pas à l’idée de savoir s’il avait une frangine ou un frangin.  C’était une petite fille. Une sœur. Une sœur qu’il n’avait jamais connue. Un sentiment de tendresse l’envahit. Quel plaisir de découvrir ce petit bout de chou ! Ses pensées revinrent à sa mère. Elle semblait malade. Il ré-emmitoufla le bébé puis la déposa auprès de la fermière, sur le lit. Il sortit  pour recueillir de l’eau dans le puits.        

    Après avoir pris soin des deux femmes de sa famille, il entreprit de ranger un peu la masure. L’endroit était dévasté. Plusieurs trous perçaient le toit de chaume, certains murs menaçaient de s’effondrer. Il n’y avait plus de bois pour l’âtre de la cheminée. Une table et quelques tabourets, ainsi que le lit, constituaient le seul mobilier présent. Tout paraissait plus sombre, plus pauvre que dans ses souvenirs. Où était son père ? Et ses deux autres sœurs ? »


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  • "Les cavaliers afghans" est un récit de Louis Meunier.

     

    Synopsis :

    « Dans ce pays sans âge, on ne parle pas en nationalités, mais en peuples. On ne compte pas en kilomètres, mais en jours de route. Quand on se quitte, on se dit Zenda Bashi, sois vivant, parce que l’existence est incertaine. »

    En 2002, Louis Meunier, tout juste diplômé, décide de plaquer une carrière tracée d’avance et de partir à l’aventure en Afghanistan. Il est ébloui par la beauté du pays et la dignité de ses habitants. Mais surtout, fasciné par la lecture des Cavaliers de Kessel, il rêve d’assister à un buzkashi, tournoi où les cavaliers ont droit à tous les coups pour déposer dans le cercle de justice, une dépouille de chèvre. Ces cavaliers redoutables, les tchopendoz, ne craignent ni les blessures ni la mort. Les combats sont d’une violence inouïe. Louis n’aura bientôt plus qu’une idée en tête : trouver le cheval de ses rêves pour, à son tour, devenir tchopendoz.

    Louis Meunier livre un puissant récit initiatique dans l’Afghanistan des légendes et des esprits : l’Ashvagan, littéralement en persan, « la Terre des chevaux ».

    Les cavaliers afghans

    Avis :

    Un livre sympathique, mais si je m’attendais un peu à autre chose.

     

    Le livre se présente sous la forme de trois récits : les trois voyages de Louis en Afghanistan. Les trois textes tournent autour des chevaux et des jeux liés à cet animal.

     

    Le livre est très agréable à lire, mais j’avoue que l’ensemble manquait un peu de profondeur. Mais je pense que c’est un exercice de décrire ses voyages, ses impressions. Là où j’ai été un peu déçue, c’est que l’auteur ne parle pas « assez » de l’Afghanistan. Pour nous qui ne connaissons pas le pays, on a parfois du mal à suivre les différences entre les ethnies, leurs différents modes de vie. Bien sûr, je ne m’attendais pas à des récits ethnographiques, mais j’avais espéré plus d’informations.

     

    Ce que j’ai par contre beaucoup aimé, c’est la nouvelle vision que l’on a de ce pays. L’auteur le fait justement remarquer : voir l’Afghanistan autrement que par les « Barbus », les attentats et l’opium. On découvre un pays complexe, encore très « sauvage » avec ses modes de vie et ses aspirations bien différentes des nôtres. On parvient aussi à comprendre les problèmes rencontrés pour « unifier » le pays, surtout avec l’arrivée des Occidentaux.

    La bibliographie, bien que trop courte à mon gout, va probablement me permettre de trouver d’autres ouvrages pour découvrir un peu plus ce pays des chevaux.

     

     

    Les récits de voyage de Louis font rudement rêver. On aurait presque envie de jeter son sac à dos sur ses épaules (le chat saucissonné dans le sac) et de prendre la poudre d’escampette, même si certains moments sont durs.

    Hélas, l’auteur le fait remarqué de manière anodine, mais tellement vraie que ça fait mal au cœur : pour entreprendre de tel voyage, il faut avoir les moyens.   

     

     

    Livré un récit de voyage est un exercice difficile que l’auteur réussit plus ou moins bien. Malgré ses défauts, ce livre m’a beaucoup plus et m’a fait découvrir un pays sous un autre angle, ainsi qu’apercevoir des cultures passionnantes.

     


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