• Métropolis

    "Métropolis" est un film de Fritz Lang, de 1927, avec Alfred Abel, Gustav Frohlich, Rudolf Klein-Rogge, Fritz Rasp, Theodor Loos, Erwin Biswanger, Heinrich George, Brigitte Helm

     

    Synopsis :

    Des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole de l'an 2026. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville. Un androïde mène les ouvriers vers la révolte.

     

    Bande-Annonce :

     

     

    Critique :

    J’ai eu la chance de pouvoir visionner la nouvelle version de Métropolis, c'est-à-dire la version allongée suite à la découverte d’une copie inédite en 2008 à Buenos Aires.

    Malgré une restauration, certaines images sont encore de mauvaise qualité, mais cela n’enlève rien à la beauté du film. La musique était aussi très bien…mais je ne sais pas si c’est les « pistes » originales

     

    Ce qui m’a le plus marqué, c’est dès que début (plan, mis en scène) on sait que ce film est un chef d’œuvre. Ce sentiment est assez paradoxal quand on sait que Metropolis fut un bide monstre à sa sortie en 1927 !

    L’autre chose qui m’a stupéfaite, c’est la modernité du message passé ! Des ouvriers, accablés par le travail des machines, souffrent pendant que les riches vivent dans l’opulence. Honnêtement, je me suis même demandé si j’avais affaire à un film de SF ! Surtout dans le contexte actuel où les ouvriers de Florange luttent pour leurs survies ! Ensuite, il y aussi l’indifférence du maitre de Métropolis envers ces gens-là, qu’il méprise…mais celui là, il est pas petit (en taille). Or, comme dit la maxime du film « les mains et le cerveau ont besoin d’un médiateur, le cœur ».

    La chose la plus irréaliste, c’est ce fils de riche, Freder, qui découvrir le monde ouvrier et en prend sa défense.

     

    Un truc m’a frappé : chez les ouvriers, on voit des femmes… Cependant, chez les riches je n’ai pas eu l’impression qu’elle appartenait à leur monde. Je m’explique : les ouvrières participent activement à la révolte, les autres femmes ont ne les voit qu’au début, dans les jardins, et j’avais plus l’impression qu’elles étaient là pour distraire les jeunes hommes… Cela n’engage que moi, mais j’ai eu capté ce message : filles des milieux sociaux très élevés sont des potiches…

    Ensuite, il y a l’être-machine et Maria. Deux femmes, la chute et le salut. Au passage, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que les hommes (en généralisant) sont pervers… Les scènes où ils regardent danser l’être-machine, qui a forme humaine, sont d’une perversité incroyable ! On dirait des chiens en train de baver ! Et il y a le savant qui poursuit la pauvre Maria, tout bras tendu… Franchement, ça fait vieux pervers. J’ai par ailleurs remarqué que les hommes sont assez facilement manipulables. Les riches qui perdent pied face à l’être-machine qui danse, les ouvriers qui écoutent « religieusement » Maria ou l’être-machine. Et c’est là que je fais une blague de merde : les femmes au Pouvoir ! Bref.

    En parallèle de cette vision de la femme dans la société, il y a sont lien plus « privé ». On voit comment le maitre de Métropolis et le savant pleurent la même femme, Hel (qui est le nom de la déesse des Enfers chez les germains) et la vénèrent aux travers soit de son fils, soit via son « avatar » qu’est Maria.

    Un mot sur le savant. Ce personnage m’a immédiatement fait penser à Doc, dans Retour vers le futur : le scientifique un peu fou avec les cheveux blancs en pétard, et à Dark Vador, avec sa main gantée et qui n’en ait pas vraiment une…

    D’ailleurs, on sent que c’est ce film qui a inspiré, plus tard, les productions des Frankenstein : le laboratoire, les objets, la « naissance » de la créature…

     

    En fait, ce film m’a surprise sur de nombreux points, mais pas ceux auxquels je m’attendais. J’ai été surpris de voir le nombre de contacts physiques entre les hommes ! Je me sus rendu compte, qu’aujourd’hui, il n’y a plus ce genre de chose dans les réalisations, si ce n’est dans le cadre d’une relation homosexuelle. Un mec de trente ans, qui prend son père par la main, et qui marche côte à côte, serré, avec ce dernier… ouhaaaaaaaaaaaa !!! Des hommes qui se prennent souvent chaleureusement dans les bras, et qui restent à discuter dans cette position sans que cela n’ait rien de sensuelle… ouhaaaaaaaaaaa. Et que dire avec les enfants ! Putain, on n’a pas l’impression qu’il existait une distance entre les hommes et les enfants ! Je n’avais jamais vu ça ! Le héros prend des enfants dans ses bras sans que cela ne paraisse une contrainte ou faux (genre je te porte, mais ça me fait chier). Des relations humaines vraiment extraordinaires !

     

    C’est con ce que je vais dire, mais au niveau du scénario, on a vraiment tout ! Une critique sociale, de l’action, de l’amoueureuuuuu, de la vengeance, de la violence (dans la mesure de l’époque, on voit même un peu de sang), du suspense, des courses poursuites, de l’amitié… Vraiment, une merveille a ce niveau-là !

    Des effets spéciaux, certes archaïques, mais ô combien bien faits ! J’en suis moi-même étonné ! La superposition de pellicule, ça fait des merveilles !

    Je dirais un design, bâtiment, objet, etc. kitch, mais c’est que je n’aime pas les années 30… Sinon, on retrouve bien l’ambiance matérielle de cette époque. Comme pour le scénario, j’ai eu parfois du mal à voir un film de SF…

     

    Bref, vous allez me dire que j’ai assez peu parlé de la lutte des classes que mises en avant dans le film, sur l’aspect philosophique de l’être-machine. C’est vrai. Mais ce film a tellement été étudié qu’il y a surement des sites et des blogs qui en parleront bien mieux que moi. Et surtout, qui seront plus complets.

     

    Au final, ce film est pour moi une vraie révélation ! Un VRAI film comme on en fait plus ! Et pourquoi ? Parce que l’image est le message ! Le réalisateur (le superbe) Fritz Lang fait a su pallier le manque de parole pour la puissance de l’image ! Et c’est peu ça qui manque aujourd’hui, où ce sont les dialogues qui « portent » un film.

    Un classique à voir, à revoir, à montrer à ses enfants, dans les classes…

    Et pour moi, la motivation de regarder d’autre film du Maitre Lang !

     

     

    coup de coeurN&B

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