"Les saigneurs" est une nouvelle d'Aude Cenga.

Synopsis :

À Abaddon, ce cloaque nauséabond, on rate sa vie et on se suicide pour tuer le temps. Les humains s?accommodaient de la situation jusqu?au jour où les vampires décident de révolutionner le paysage audiovisuel abadonnien. Ils produisent un nouveau genre de télé-réalité, fun et familial, où les candidats s?entretuent en direct pour gagner quelques billets. Les créatures profitent de l?engoue ment pour sélectionner leurs futurs membres grâce au concept phare : Deviens un vampire. Et les jurés ont leur propre conception de la perfection.

Critique :

Une nouvelle qui présente de bonnes idées, mais qui a quelques problèmes de formes et un gros problème de fond.

Le résumé de cette nouvelle laisse entrevoir une société pourrie avec des dérives de la téléréalité. J’espérais donc quelque chose de plus costaud à ce niveau-là. Hélas, j’ai trouvé que l’auteure ne fait que survoler les points qui auraient pu être intéressants. La misère sociale et intellectuelle, les dérives de la TV, le mépris des « puissants » (ici les vampires), etc. ne sont pas aussi développés que cela aurait dû l’être. Parce qu’au final, on se retrouve avec une nouvelle assez fade et sans grand intérêt.

Pour le style, j’ai eu aussi parfois un peu de mal. Le récit semble brouillon par endroit.

De plus, la mise en place de l’histoire (si l’on peut s’exprimer ainsi) est un peu longue en comparaison de « l’action ».

 Les trois vampires ont beau être odieux, on a du mal à les cerner (aussi bien physiquement que psychologiquement), on n’est pas sûr de saisir leur intention… On ne sait pas s’ils « portent » des masques pour la TV pour faire de l’audimat ou s’ils pensent ce qu’ils disent (ce qui pourrait changer beaucoup de chose dans la compréhension et l’appréhension de cette nouvelle).

J’avoue avoir bien aimé la fin parce qu’elle laisse le doute. Mais il est dommage qu’elle arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

Bref, une nouvelle qui présentait de bonne idée et peut-être de bonnes attentions, mais qui manque vraiment de travail, surtout sur le fond. Un texte qui aurait mérité d’être plus engagé.