• "La ligue des Gentlemen Extraordinaire, Intégrale 1" est un comics d'Alan Moore pour le scénario, Kevin O'Neill pour le dessin et Benedict Dimagmaliw pour les couleurs.

     

    Synopsis :

    De Sherlock Holmes au Capitaine Nemo, les principaux héros de la littérature policière et fantastique décident de s'associer pour sauver le monde. Un scénario original signé Alan Moore, auteur de Watchmen et From Hell.

     

     

    Avis :

    Une BD vachement sympa !

     

    Bon, je vais commencer en me faisant lyncher en place publique, mais peu importe. J’ai découvert LXG par le film. Film que j’adore, soyons clairs !

    Je sais qu’à l’époque de sa sortie, il avait fait hurler. Perso, je m’en foutais j’aimais bien.

    Aujourd’hui, j’ai lu la BD. J’adore toujours le film… mais je comprends pourquoi les fans de la BD ont hurlé au massacre ! Dans le genre adaptation ratée, le film en tient une bonne couche.

     

    Je crois que l’une des premières choses à dire sur cette BD, c’est que le terme « gentlemen » me parait légèrement… abusif. Le groupe est dirigé par Mina Harker, qui sauf erreur de ma part, n’est pas un « gentleman », mais une lady. Ensuite, à l’exception peut-être et parce que l’on fait un effort et qu’on est sympa, le terme de gentleman s’applique uniquement à Quatermain… et au docteur Jekyll quand il est là… et c’est pas souvent… Parce que ni Nemo, ni Hyde et ni l’Homme Invisible (surtout l’Homme Invisible) ne peuvent décemment pas être traité de gentlemen ! Et pourtant, vous savez à quel point j’aime le capitaine Nemo.

    Cette BD est politiquement incorrecte et c’est assez jouissif parce que l’on se retrouve avec une histoire très atypique où il est agréable de dire « merde » à la morale.

     

    J’avoue que j’ai adoré l’univers. C’est crade visuellement parlant : on est loin de l’univers steampunk très « art déco » et lisse de nombreuses BD ou livres.

    Ensuite, l’auteur a su admirablement bien mêler les univers littéraires en chipant ici et là des personnages. L’ensemble donne une intrigue très sympathique (sans trop de surprise hélas, car je connais le film – à défaut d’être fidèle, il a gardé le méchant) rondement menée.

    Perso, je pense que je suis passée à côté de certaines références. Par exemple, tout ce qui concerne la pègre chinoise – il me semble avoir eu le même problème avec le Anno Dracula de Newman.

     

    Alors, il y a une chose que je n’aime par particulièrement dans cette BD, c’est son dessin. J’avoue, je ne suis pas du tout fan du trait, mais il faut bien reconnaitre que le dessin sert vraiment l’univers.   

     

    Quoi qu’il en soit, je suis vraiment contente d’avoir découvert cette première intégrale. J’ai vraiment passé un super moment (j’ai couru chercher l’intégrale 2).

    Je recommande vraiment la lecture de cette intégrale pour celles et ceux qui cherchent une très bonne aventure sans être gênés par le politiquement correct.

    À découvrir !


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  • "Mémoire de Lady Trent, T.01 : Une histoire Naturelle des Dragons" est le premier tome d'une série de Marie Brennan.

     

    Synopsis :

    « Soyez avertis, cher lecteur : les volumes de cette série contiendront des montagnes gelées, des marais fétides, des étrangers hostiles, des compatriotes hostiles et à l'occasion des membres de ma famille hostiles, de mauvaises décisions, des mésaventures géographiques, des maladies dépourvues d'attrait romantique et une abondance de boue. Vous poursuivrez votre lecture à vos risques et périls. »

    Les mémoires de lady Trent, mises en scène par Marie Brennan, racontent la vie et les recherches d'Isabelle Trent, naturaliste mondialement connue et désormais vieille dame, dont l'esprit et le style empreints d'humour s'avèrent sans pitié pour les imbéciles. Dans ce premier volume, Isabelle, petite fille puis jeune femme, brave les conventions de sa classe et de son temps pour satisfaire sa curiosité scientifique et accompagner son mari lors d'une expédition à la recherche des dragons de Vystranie...

     

     

    Avis :

    Un roman bien sympathique.

     

    J’ai eu la chance de gagner ce livre lors d’un concours. Et j’en suis bien contente.

     

    Ce premier tome constitue le premier tome des mémoires de Lady Trent, une grande naturaliste spécialiste des dragons ! Elle narre ici son enfance ainsi que sa première expédition en Vystranie afin d’en apprendre plus sur une espèce de dragons – d’ailleurs toutes les races de dragons sont méconnues.

    On découvre la naissance de cette passion, les moyens qu’elle se donne pour y parvenir ainsi que cette première aventure qui est loin de se passer « comme il faut ». D’ailleurs, les péripéties que les différents protagonistes (l’héroïne n’est pas seule, ce ne serait pas convenable pour une dame de sa qualité) se résolvent de manière un peu facile. Je ne parlerai peut-être pas de « deus ex machina » mais on le frôle tout de même.

     

    Ce que j’ai beaucoup aimé dans ces mémoires, c’est que l’autrice a su retranscrire de manière dynamique – et en fantasy — les récits de naturaliste du XIXe siècle. Par ailleurs, on sent très souvent que Marie Brennan sait de quoi elle parle (on sent aussi ses connaissances en archéo).

     

    La plume de l’autrice est agréable avec de très nombreux traits d’humour. Mais comme ce sont des mémoires, j’ai trouvé qu’il manquait parfois un peu de dynamisme : le récit traine un peu par moment.

    Bien que l’on soit dans un monde de fantasy, Marie Brennan évoque les problèmes matériels, voire éthiques, que les études naturalistes peuvent apporter. Par exemple, tuer son sujet d’étude. Cela pourrait peut-être barbare pour nous au XXIe siècle, mais les classifications se font principalement à partir de point que l’on ne peut observer qu’à la dissection… C’est moche, mais au XIXe siècle, les pratiques étaient courantes.

    De plus, l’autrice évoque toutes les difficultés qu’une femme peut avoir pour assouvir sa passion. Elle a très bien su transposer des problèmes du XIXe dans son univers.

     

    Ce premier tome m’a beaucoup plus malgré quelques petites lenteurs et un dénouement un peu facile. J’espère que la suite sera plus palpitante.

     


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  • "Les dits du Midgardr T.01 : Saga" est une nouvelle de Manuel Essard.

     

    Synopsis :

    « Il fut un temps où les Dieux de l'Ásgardr vivaient et marchaient sur la terre des hommes que l'on nommait le Midgardr. (?) Mais dans leur mystérieuse disparition, les Dieux emportèrent avec eux un morceau du Midgardr. Ce n'était plus vraiment notre terre, sans en être tout à fait une autre. Le ciel était continuellement gris et bas, le soleil voilé, et l'hiver régnait en maître d'un bout à l'autre de l'année. » Le début d'une fabuleuse saga nordique nous est contée dans ce livre. Manuel Essard, ancien auteur du Fleuve Noir, récompensé d'un prix du Public, revient enfin à la littérature de l'imaginaire.

     

    Avis :

    Une nouvelle que je n’ai pas du tout aimée.

     

    Pour commencer, je dirai que je ne comprends pas l’avertissement du début. Normalement, un bon auteur n’a pas besoin d’aller justifier ses écrits et encore moins à faire directement un renvoi à l’index de fin. Je pense donc d’emblée qu’il y a un souci avec le récit.

    Ensuite, je ne suis jamais contre une bibliographie, même dans un roman ou une nouvelle. Mais là, d’entrée de jeux (tout de suite après l’avertissement), j’ai beaucoup de mal. Je l’ai ressentie comme : j’ai lu ça pour faire mon histoire, ne venez pas me dire ensuite que je ne sais pas de quoi je parle, lecture inculte… Bref, ce n’est pas très encourageant. De plus, je trouve cette bibliographie bien courte… Le texte est peut-être une nouvelle, mais il s’inscrit dans un ensemble…

    Mais sur ces points, je pense que c’est plutôt l’éditeur que l’auteur qui a mal géré…

     

    Vient une présentation où nous apprenons que nous sommes dans un monde post-Ragnarok, dans un petit bout du Midgardr qui fut emporté par le désastre : la lumière est toujours grise et il y neige continuellement.

    Une jeune völva se rend dans la ville d’à côté pour avertir que son village (borg) a été attaqué par des Géants des Glaces.

     

    Pour ce qui est de l’histoire qui suit, j’avoue ne pas avoir été emballé. J’ai trouvé le récit très classique dans ses idées – presque du déjà vu. Il n’y a aucune surprise à attendre de l’intrigue. Bien que ce soit une nouvelle, je pense que l’ensemble aurait pu être plus étoffé.

    Les personnages ne sont pas très attachants. Ils n’ont rien de particulier : une völva (une devineresse), un guerrier type Berserk…

     

    L’univers comme je l’ai dit post-Ragnarok, n’est pas une mauvaise idée en soi. Au contraire. Cependant, ce dernier est tellement mal exploité que je n’y ai guère vu d’intérêt. Un monde de fantasy pur aurait très bien pu être mis en place que je n’aurais pas vu la différence. La société est, à mon sens, trop similaire à ce qu’elle était avant le crépuscule des dieux. Ce n’est pas l’ajout de quelques géants et de grands guerriers. Enfin, je dis « similaire », on parle d’hôpital à un moment… Bref, je ne suis pas sûre d’avoir tout bien suivi…

     

    Mais je crois aussi que cet univers est très mal exploité à cause du style de l’auteur : il se répète ! Oui, c’est bon, on a compris que le borg a été attaqué ! Pas besoin de le redire deux fois par pages ! Je pense vraiment que les motifs répétés auraient pu être éludés pour permettre d’approfondir l’univers sans pour autant allonger ou alourdir le texte. Au contraire, je pense que cela l’aurait allégé.

    De plus, j’ai trouvé que sa plume manque de dynamisme et de force. Combien de fois me suis-je dit que telle phrase était bancale, qu’elle n’allait pas. Par moment, je me suis même demandé si ce texte avait vraiment été retravaillé (aussi bien par l’auteur que par l’éditeur)…

    Enfin, l’auteur use et abuse des termes de l’ancien islandais ! C’est bien gentil de nous mettre « borg » toutes les deux lignes, mais je ne sais pas ce que c’est : pas de note de bas de page, pas d’astérisque. Et je suis désolée et même avec l’avertissement du début de texte, je ne vais pas courir à l’index de fin pour savoir ce que c’est ! Et si ma lecture ne me permet pas de comprendre un minimum ce que cela représente, c’est un échec de l’écriture. Et si « borg » était le seul mot ! Heureusement que j’ai un peu de connaissance en monde scandinave sinon c’était le naufrage assuré ! Ces abus de terme en vieil islandais alourdissent ce texte déjà pas hyper emballant.

     

    Je suis désolée, mais je trouve que ce texte est mal écrit. Il n’a pas eu le travail nécessaire pour lui permettre d’être un bon texte. Je veux bien passer sur l’intrigue facile, mais je ne comprends pas : y a-t-il eu un travail éditorial sur cette nouvelle ?

    Je l’ai acheté en version papier, le texte en lui-même dépasse à peine les 40 pages ! Ce n’est pourtant pas la mer à boire !

    Une grosse déception que ce texte.

    Vraiment, même pour les amateurs de mythologies, je ne vous le recommande pas.

     


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  • "La légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde, T.01" est une compilation de quatre courts romans de Jacques Boulenger : Le Roman de Merlin, Les enfances de Lancelot, Les amours de Lancelot et Le roman de Galehaut.

     

    Présentation :

    Si la civilisation grecque est à l'origine de L'Iliade et de L'Odyssée, celle des Franks de La Chanson de Roland, on doit au monde celtique la plus grande fresque de l'Occident : la saga du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde. Personnage intemporel et magique, Arthur est le reflet magnifié et désespéré d'un peuple vaincu. Que nous importe de savoir ce qui doit prévaloir de l'Histoire ou de l'épopée, le mythe arthurien fait partie des deux et d'aucun à la fois. Il est avant tout le fruit d'un grand rêve collectif, d'une unité impossible et, par lui, enfin réalisée. C'est cette épopée arthurienne qui nous est contée ici par Jacques Boulenger, grand spécialiste de littérature médiévale, qui a su donner à la légende une dimension moderne tout en lui conservant son sens mystique et naïf de merveilleux. Une œuvre majeure de la civilisation occidentale.

     

    La légende du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde T.01

     

    Avis :

    Un ensemble de roman sympa, mais sans plus.

     

    Dans ces quatre livres, l’amateur de légende arthurienne ne découvrira rien de bien nouveau. Dans cette réécriture, l’auteur se focalise généralement sur un personnage bien qu’il se permette quelques digressions vers d’autres, surtout quand plusieurs chevaliers partis à l’aventure se séparent.

     

    Les livres se lisent assez bien, mais le style « médiéval moderne » (très 19e siècle peut-être) donne parfois à l’ensemble un aspect un peu pompeux. La lecture est assez particulière en soi et je ne pense pas que tout le monde apprécie ce type d’écriture. Il y a quand même pas mal de répétition (de genre), peu de description, mais tout le monde il est beau, il est grand, il est fort… bref, c’est très lumineux.

    Il y a un truc qui m’a amusé, mais qui devient pénible : nos chers héros passent leur temps à se pâmer. C’est agréable, au début, parce que cela dénote une délicatesse que j’apprécie. Mais il faut que ce soit dosé ! Lancelot, par exemple, passe son temps à se pâmer dès qu’il voit Guenièvre, dès qu’elle lui dit un mot, dès qu’elle lui fait la gueule… Gauvain, c’est pareil, tout le temps en train de se pâmer ! C’est pénible à la fin ! Je ne sais plus dans quel livre j’avais lu que les chevaliers passent leur temps à chialer… ben là, ils se pâment !

     

    J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire de plus. Les « chapitres » sont très courts, ce qui permet une lecture fluide et sans accros…

     

    Peut-être pas un indispensable dans le monde des livres arthuriens bien que l’ensemble soit sympa.

     


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  • "Annie Sullivan & Helen Keller" est une BD de Joseph Lambert.

     

    Synopsis :

    Née en 1880 dans l’Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l’âge de dix-neuf mois, probablement des suites d’une méningite. Elle devient alors incapable de communiquer avec son entourage, si ce n’est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée à l’âge de six ans quand ses parents engagent Annie Sullivan comme gouvernante. Annie Sullivan, alors âgée de 20 ans, vient de finir ses études à l’Institut pour aveugles Perkins. Elle-même malvoyante, elle a appris à enseigner la langue des signes dans cette institution précurseur. Elle va prendre en charge l’éducation d'Helen Keller. Au fil des mois, elle va réussir non seulement à établir un contact avec l’enfant, mais à lui apprendre le langage des signes, puis l’écriture. Les deux femmes resteront amies à vie.

    Helen Keller deviendra une figure de la société américaine. Écrivain féministe, elle mènera également un combat politique, sera membre du parti socialiste américain et créera une fondation. Complémentaire des livres ou films existant à propos d’Helen Keller, cette bande dessinée est centrée sur l’histoire de cette extraordinaire rencontre et sur les nombreux obstacles contre lesquels va buter Annie Sullivan dans une famille très conservatrice du Sud des États-Unis.

     

     

    Avis :

    Une superbe BD !

     

    J’ai toujours gardé un bon souvenir du Roman d’Helen Keller lu au collège (l’un des rares livres qui m’aient passionné). C’est donc avec plaisir que je me suis lancée dans cette belle BD. Et la baffe !

     

    L’histoire raconte comment Anne Sullivan parvint à faire émerger le langage de la jeune Helen Keller, devenu aveugle et sourde à l’âge de 19 mois. En parallèle, on découvre la jeunesse d’Annie Sullivan. Et vingt » dieux que cette femme était brillantent ! Et quelle enfance de merde elle a pu avoir ? J’en chialerai !

    Plus qu’Helen Keller, c’est Annie Sullivan que j’ai découverte et les difficultés qu’elle a rencontrées pour faire émerger sa jeune apprentie. En effet, l’enfant, privée de très nombreuses sensations, est violente (normal) et n’a pas l’habitude d’être soumise à une autorité (ses parents lui passent tout, comment les blâmer ?). C’est un vrai combat que mène l’enseignante, pas toujours aidée par la famille Keller, son cadre de travail (le Sud après la guerre), mais aussi par son caractère. Anne Sullivan est une femme tête, qui supporte mal beaucoup de choses. Mais par sa persévérance et son courage, elle parviendra à faire un « miracle ».

    Une seconde partie du récit évoque l’affaire de l’histoire d’Helen Keller. L’enfant a écrit un court récit pour le directeur de l’Institut Perkins qui a été publié dans un journal. Problème : le texte est peut-être un plagiat. Helen n’a pas souvenir qu’on lui ait lu (ou aie pu lire) une histoire semblable à celle qu’elle a écrite. Bref, une affaire compliquée. Encore plus à cause du directeur qui misait beaucoup sur le couple Sullivan-Keller pour promouvoir son établissement.

     

    Cette BD est tout en émotions. L’auteur, même si je ne suis pas très adepte de son coup de crayon, parvient parfaitement à rendre les émotions et surtout celle de la tristesse.

    J’avoue que j’ai été bluffé. Comment rendre visible l’univers d’Helen Keller ? Avec son changement de style graphique, dans ce monde noir et confus, l’auteur parvient à nous faire entrevoir le néant où la petite fille se trouve.

     

    Vraiment, je trouve que je parle très mal de cette BD que j’ai juste trouvé géniale et très belle. Je pense que l’auteur a parfaitement su retranscrire cette histoire et ses émotions.

     

    Un seul regret : que la BD soit celle de la bibliothèque et non ma possession.

     

    Une BD à découvrir en urgence !

    Coup de cœur !  

     

    Annie Sullivan & Helen Keller


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  • "Huit jours aux Indes" est un récit de voyage d'Emile Guimet.

     

    Présentation :

    En 1876, le ministre de l’Instruction publique charge Émile Guimet d’une mission en Extrême-Orient, qui l’entraînera de l’Inde au Japon, en passant par Shanghai, en compagnie de son ami le peintre Félix Regamey.
    Huit jours aux Indes, publié dans la célèbre revue de géographie Le Tour du monde en 1876, est caractéristique de l’esprit encyclopédique du futur créateur du musée Guimet. Tissé d’exposés archéologiques, de réflexions d’historien, d’esthète et de philosophe, ce classique du voyage orientaliste et humaniste est emblématique du regard porté sur l’Inde par le visiteur occidental du XIXe siècle.

     

     

    Avis :

    Un livre que j’ai beaucoup apprécié.

     

    Quand j’ai reçu ce récit de voyage, j’ai eu un peu peur. Émile Guimet (créateur du musée Guimet de Paris) est un érudit et ministre de l’Instruction publique. Je craignais un texte assez lourd et pompeux avec des phrases à rallonges et des jugements de valeur d’un homme de son époque.

     

    Mais il n’en a rien. Le livre est assez court (180 pages) et se lit tout seul. Guimet n’est pas un simple voyageur qui décrit ce qu’il voit et qu’il tente d’interprété. On ressent que l’homme, bien qu’il ne soit jamais allé aux Indes auparavant, connait le pays. Ce n’est pas une longue suite de description. Par moment, il se livre à des comparaisons avec les mondes égyptiens et grecs sur l’architecture, les mythes et légendes, la statuaire. Il passe aussi beaucoup de temps à narrer des extraits des récits védiques (Ramayana par exemple). Il sait d’ailleurs de quoi il parle pour avoir lu les textes.

    Comme le texte est un récit de voyage, Guimet nous livre aussi ses aventures pour trouver des hôtels, les conditions de vie dans ces derniers et toutes pleines de petites anecdotes.

    Par ailleurs, ils invitent à plusieurs reprises les archéologues à venir travailler. J’avoue, j’ai bien aimé ces petits passages.

     

    Si le contenu m’a plu, j’avoue avoir quelque déception autour du livre. Il manque une introduction au récit : qui est Guimet, sa vie, son œuvre ; les raisons de son voyage. En effet, dès la première ligne, on se sent jeté au milieu d’un voyage dont nous ne savons rien. Guimet est à Ceylan. Pourquoi ? Qu’est-il allé faire là-bas ?

    Le début est abrupt, mais la fin aussi. J’ai comme eu l’impression qu’il manquait la suite de son voyage.

    Une dernière frustration vient du fait que Guimet voyageait avec un ami dessinateur, Félix Regamey. À plusieurs reprises, l’auteur parle des réalisations de son ami. Hélas, le livre ne contient pas de reproduction de ces dessins (mais existent-ils encore ces dessins ?).

     

    Malgré quelques défauts qui n’ont rien à voir avec le récit en lui-même, j’ai beaucoup aimé ce livre qui se lit tout seul.

    À découvrir.


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  • "Defixio" est un roman de Sylvie Dupin.

     

    Synopsis :

    Parti visiter le chantier de fouilles médiévales sur lequel travaille sa belle-sœur archéologue, Flavien fait une mauvaise chute et s’en tire avec une simple fracture. Mais peu de temps après, le paisible libraire se met à se comporter de façon étrange : il est la proie d’hallucinations et d’idées fixes, et devient somnambule, sans que son compagnon Paul, médecin, ne puisse rien faire pour lui. Leurs amis se veulent rassurants, mais ce mal mystérieux commence à s’étendre, et atteint jusqu’aux ordinateurs… Ensemble, ils vont alors démarrer leur propre enquête qui les mènera à travers le temps jusqu’à un incroyable secret.

     

     

    Avis :

    Je tiens à remercier les Éditions Malpertuis pour ce SP.

     

    Hélas, je dois avouer que je n’ai pas accroché à ce livre.

     

    Le pari était risqué : confier à une archéologue un récit dont une partie de la trame se déroule sur un chantier de fouille. J’ai malheureusement vite décroché à cause de cela. L’auteure n’a pas su saisir le déroulement et les conditions de travail sur un chantier archéologique. J’ai donc eu du mal à entrer dans l’histoire.

    Après, j’avoue que je n’ai pas non plus accroché au style de l’auteure.

     

    C’est bien dommage, car je pense que l’idée de base était loin d’être bête. Et malgré les défauts liés au chantier de fouilles, on sent que l’auteure à faire des recherches pour donner une profondeur à son histoire.

    J’ai cependant un regret. Si tout le début de l’intrigue joue très bien avec le fantastique (le héros est-il victime de la folie ou non), je trouve que perd en charme à un moment de l’intrigue. La notion de doute n’est plus présente et c’est dommage, car c’est cela qui donnait le plus de charme à l’affaire.

     

    Malgré le fait que je n’ai pas accroché, il y a de bonnes choses dans ce roman qui joue avec le fantastique.

    Pour commencer, j’ai beaucoup aimé que le couple principal soit un couple homosexuel. Ça change et donne une certaine fraicheur à l’histoire. D’autant plus que l’on ne tombe pas dans des clichés trop cucu sur les homos.

    Je pense que l’auteure a écrit son livre en prêtant très attention à la représentation des femmes et des minorités. Par ailleurs, j’ai remarqué qu’elle cherchait toujours à éviter les clichés. Je pense que dans ce domaine là, l’auteure de ce roman a vraiment marqué un point.

     

    Une autre chose que j’ai appréciée, c’est ce que j’appellerai le « jeu du terroir ». L’auteure a su jouer avec les légendes et les toponymes d’un lieu (fictif ou réel, peu importe) pour créer une histoire. On oublie trop vite que les « lieux-dits » n’ont pas été nommés par hasard, mais en lien avec des événements de l’Histoire plus ou moins anciens.

     

    Un roman auquel je n’ai malheureusement pas accroché malgré de bons points. Dommage.

     


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