• Noire Lagune

    "Noire lagune" est un roman de Charlotte Bousquet.

     

    Synopsis :

    Venise, 1579. Dans les brumes de décembre, les cloches de San Zanipolo chassent les âmes en peine. A l'aube du carnaval, la cité des Doges s'éveille sur des cris : tordu dans une affreuse posture, une salive noirâtre aux commissures des lèvres, le corps sans vie d'un imprimeur est découvert derrière un étal de marché. Ce n'est que le premier cadavre aux lèvres noircies, la peste est de retour en ville ! Peste... ou complot ? Seule Flora, une jeune courtisane, entrevoit la vérité. Mais qui la croira ? Veronica Franco, sa tutrice ? Galeazzo Foscarini, qu'elle aime sans espoir de retour ? Les jours passent, le fantôme de Dandolo, le doge sanguinaire, revient semer le trouble dans les esprits. Le mal se répand, apportant son lot de violences et d'injustices pour un cortège macabre. Et tandis que les Vénitiens, terrifiés, cherchent des boucs émissaires, les vrais coupables poursuivent leur oeuvre de mort. Risquant sa vie, Flora ne pourra compter que sur son sang-froid pour noyer dans les eaux sombres de la lagune les malédictions de Venise...

     

    http://ekladata.com/5fUzq7GBNIPpiIdyGbTQeUPOo5Y.jpg

     

    Critique :

    Mon avis sur ce polar (ou thiller ? je n’y connais rien moi dans ce domaine) historique de Charlotte Bousquet est assez mitigé.

    C’est avec plaisir que l’on évolue dans la belle ( ?) Venise en cette fin d’année 1579. Car je pense que c’est bien la ville qui est la chose la plus agréable de ce récit. C’est plaisant de découvrir ses quartiers, ces dédales, le tout en partie sous la neige ! D’ailleurs, je trouve un poil dommage que tout le récit ne soit pas dans une Venise enneigée. Je trouve que les flocons et le froid rendent la sérénissime encore plus fascinante et attractive.
    Le contexte et les éléments historiques sont superbes : la peste, les courtisanes, le carnaval ! Vraiment on est vraiment pris dans cet univers. Les masques, les costumes flamboyants ou sombres… Que du bonheur à ce niveau-là. Par ailleurs, les annexes sont un plaisir. Elles nous permettent de mieux appréhender le vocabulaire de cet univers et de comprendre certains aspects historiques du récit. Que ce soit par ces annexes ou la lecture, on sent le travail de recherche pour rendre le texte crédible et « fantastique ». Personnellement, j’ai beaucoup aimé me retrouver dans l’atelier d’un mascherero.
    J’ai été un peu déçue par le manque de noirceur. Charlotte Bousquet sait pourtant très bien créer ces univers sombres comme en témoignent Cytheriae et Arachnae. C’est dommage, car le contrastent encore les meurtres ou la peste et les courtisanes et le carnaval pouvait donner quelque chose de superbe. La misère et la luxure…

    Mais malheureusement, je trouve que l’intrigue manque un peu de saveur. Je pense que cela vient du fait que l’on sait, nous lecteur, qui est le tueur et ce qu’il compte faire. Cela gâche le suspense : il est du coup inexistant. Il n’y a pas de rebondissement palpitant non plus. Par ailleurs, je trouve que Flora et Galeazzo ont un peu trop « d’illumination »…
    Ce qui ne m’a pas du tout emballé, c’est la place que prend la relation Flora – Galeazzo. Je n’ai rien contre des romances de jeunes gens, mais là ça bouffe un peu trop l’enquête et l’intrigue. J’avais parfois plus l’impression que Flora (l’héroïne) se souciait plus de son amour qu’autre chose. D’ailleurs, je l’ai trouvé un peu fade, cette demoiselle, un peu trop dans les clichés : « ha, mais l’amour c’est la plus belle chose du monde ». De plus, j’ai eu du mal à me faire à l’idée qu’elle n’avait que seize ans parfois (si on exclut son côté nunuche amoureuse). Certes, les courtisanes ont de l’éducation, mais c’est aussi dans sa manière d’être. Par ailleurs, je ne la trouve pas assez « choquée », car elle voit un homme se faire tuer, puis qu’elle en tue un.  C’est pour moi le personnage le moins travaillé de cette histoire. C’est là encore une petite déception, car les héroïnes de Bousquet peuvent être bien meilleures que cela. Galeazzo me plait bien plus dans cette romance, car je l’ai senti plus « logique ». Il a les pieds sur terre.
    Hormis ça, les personnages sont bien. J’apprécie la diversité. Charlotte Bousquet a d’ailleurs très bien su utiliser les personnages historiques de Véronica Franco et de la famille Vernier pour mettre en place son récit.
    Et pour terminer, je dirais que je trouve la fin trop « happy end » !

    Je dirai que le livre se lit, mais sans plus. Ce qui pour moi, est une petite déception suite à mes lectures d’Arachnae et Cytheriae. Mais on retrouve bien la patte de l’auteure avec les descriptions, les senteurs…
    Le point fort est vraiment le contexte et les éléments historiques qui sont utilisés à merveille. Le point faible, c’est la romance qui bouffe trop l’intrigue policière.

    Edit : comme je suis une grosse nouille, j'ai oublié de dire que j'adorais la couverture du livre !

    « Les lames du Cardinal, T.03Portrait chinois, littérature »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :