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Mélusine et autres récits
"Mélusine et autres récits" de Thüring de Ringoltingen et présentés, traduits et annotés par Claude Lecouteux.
Synopsis :
Centrée sur l'union d'une fée et d'un mortel subordonnée à un interdit, l'histoire de la fée Mélusine connut un large succès grâce aux rédactions de Jean d'Arras (1392) et de Coudrette (début du XVe siècle).
Le Bernois Thüring de Ringoltingen traduit le roman de Coudrette en 1467 et son texte est la source de toutes les adaptations scandinaves et slaves. Malgré son intérêt - il procure des informations absentes des témoins français -, il n'a jamais été traduit en français.
C. Lecouteux présente en même temps d'autres textes mélunisiens qui documentent la transformation de la fée en ondine, en victime de l'inconstance humaine et en vengeresse. Grâce à un texte inconnu jusqu'ici et riche en modifications importantes, nous constatons l'évolution du récit vers le conte et la réactivation de données mythiques très anciennes.Avis :
Un texte particulier, car c’est une traduction française d’un texte allemand lui-même traduction du roman Mélusine de Coudrette.
J’avoue ne pas trop savoir quoi dire sur ce livre. Les textes les plus intéressants sont en fait les autres récits proposés, car ils offrent des variantes intéressantes sur Mélusine.
Pour le texte principal, c’est une traduction du texte de Coudrette. Comme j’ai lu ce dernier il y a quelques jours, j’ai vraiment eu une impression de redite. Hormis quelques petits changements (comme les noms) ou quelques petites « erreurs », la lecture de cet ouvrage ne m’a pas spécialement apporté grand-chose sur la légende de Mélusine. J’ai même trouvé que les références au « fabuleux » étaient plus estompées.
L’auteur essaie aussi de plus ancrer le récit dans le réel. En effet, il a essayé, pour certains, d’identifier les différents rois qui prennent place dans l’histoire des fils de Mélusine.
Mais pour revenir plus sur ce que raconte ce livre, pour celle et ceux qui n’auraient pas lu Coudrette (ou Arras), ce dernier retrace la légende de Mélusine, une fée. Cette dernière promet et apporte gloire et splendeur à son époux, Raymond, mais ce dernier ne doit pas chercher à la voir le samedi, quand elle se retire.
Une bonne partie narre cette histoire, puis se concentre beaucoup sur les fils du couple qui deviendront rois pour la plupart (après moult combats chevaleresques).
Puis se joue le drame : Raymond, pris de doute après les remarques de son frère concernant son épouse, brise l’interdit. Mais gardant le secret, la fée feint de ne pas savoir qu’il a brisé le tabou et reste à ses côtés. C'est sans compte sur le coup de folie d’un de ses fils qui entraine la mort d’un autre de ces fils. Là, Raymond craque et hurle sa haine à sa femme serpente.
Le mal est fait.
La fin du récit se concentre sur les repentirs de Raymond et de son fils fratricide.
La lecture se fait facilement. Je ne sais pas si c’est le style du traducteur ou si Ringoltingen a lissé le texte lors de la traduction, mais je l’ai trouvé plus simple et plus agréable à lire que le roman de Coudrette.
La bibliographie est intéressante mais « tristounette » dans le sens où de nombreux titres sont en allemand (et donc me sont fermés).
Si vous n’avez pas lu le récit de Coudrette, ce livre vous est tout à fait conseillé. Dans le cas contraire, ce n’est peut-être pas la peine de trop vous y attarder. Le roman de Coudrette propose – à mon avis – plus d’éléments fantastiques et mythologie et de ce fait, plus intéressant.
Ceci dit rien que pour votre culture G, il peut être sympathique de le découvrir, surtout pour les trois autres récits.
Tags : Littérature, Fantastique, Moyen-Age, Challenge Textes Anciens
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