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Le premier
"Le premier" est un roman de Nadia Coste.
Synopsis :
Vaïn n'est pas mort. Pourtant, son frère l'a tué.
A-t-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ?
Pourquoi seul le sang le rassasie-t-il ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn se convainc que la Nature l'a sauvé de la mort pour éliminer son frère et sa descendance maudite... Une traque terrible et périlleuse commence... Elle durera des siècles.
La quête du Premier Immortel depuis la fin du néolithique jusqu'au début de Rome.Avis :
Un roman que j’ai beaucoup aimé, mais qui n’est pas sans quelques défauts.
Le récit commence durant la préhistoire. Urr va accomplir une épreuve pour devenir un homme, épouser sa promise et prouver qu’il deviendra un éleveur. Vaïn, son jeune frère, maigrichon aigri, envie son frère à en être malade et se morfond à l’idée de devenir cultivateur, de voir la fille qu’il aime (désir plutôt) épouser son frère et voir ce dernier acquérir un statut qu’il convoite aussi.
Alors, j’avoue que j’ai eu un peu peur de me taper un début remix d’Abel et Caïn, avec le gentil Abel et le méchant Caïn… Mais très vite, même si les vagues références bibliques sont là, on s’en écarte. Car, soyons honnête, ces deux frères sont justes à tuer, l’un aussi bien que l’autre.
Et j’avoue que c’est une chose que j’ai beaucoup aimée dans ce livre : Vaïn n’a rien d’attachant, même si j’avoue l’avoir beaucoup apprécié. Petit raté envieux qui même s’il gagne une certaine renommée ne fait qu’être traité comme un moins que rien.
L’histoire évoque la naissance du premier Immortel (vampire si vous voulez) ainsi que ses adversaires « classiques » depuis quelques années, les loups-garous. Une guerre fratricide qui devient une guerre d’espèces, un contre tous. Il est peut-être dommage que l’opposition loups-garous – vampires ait été choisir parce que c’est une opposition très moderne. Mais la rivalité des frères et surtout les envies de Vaïn propose un commencement intéressant.
L’angle abordé, assez historique (les amateurs reconnaîtront les prémisses d’une cité qui n’existe pas encore Rome), est plutôt sympa, mais j’y ai trouvé quelque défaut. En effet, il y a un important saut temporel au cours du récit et je l’ai trouvé assez mal négocier. L’auteure n’a pas assez mis en avant la différence entre la culture/ambiance que pouvaient représenter la fin du néolithique et les débuts d’une autre, l’âge du fer. Vous allez me dire que c’est mon côté archéologue qui ressort, mais que voulez vous, je n’y peux rien, je suis un peu pointilleuse parfois.
J’ai apprécié la transformation très chamanique de Urr en loup-garou qui offre un point de vue très original sur la naissance de cette créature. Par contre, j’ai moins été emballé par celle de Vaïn où je ne suis pas parvenu à retrouver le caractère chamanique de la métamorphose de son frère.
J’ai aimé l’univers sombre et parfois sans concession du roman. Oui, j’aime les auteurs qui font des personnages qui éclatent des bébés sans état d’âme ! D’ailleurs, l’avertissement public averti n’est pas de trop, bien que le livre ne soit pas si atroce que ça.
J’avoue que je l’ai très vite lu, car l’ensemble se lit très bien. L’auteure à une plume très fluide et entrainante. Je ne me suis jamais ennuyé en suivant la traque de Vaïn, qui se sent investie par la Nature, d’éliminer la descendance maudite de son frère.
Ce que j’ai trouvé assez génial, c’est la capacité de Vaïn à persister dans l’erreur malgré sa recherche d’amélioration. Il vit dans une forme d’immobilisme qui est le résultat d’une frustration d’être toujours à peine considéré et de sa volonté d’être quelqu’un d’exception (et surtout supérieur à son frère). C’est un personnage qui fait beaucoup de peine, mais que j’ai aimé, car on le voit souffrir de sa situation.
Un bon point pour son casque, le crâne d’auroch, qui a toujours un mot rigolo (ou vexant) à dire (parce que oui, les crânes, ça parle ! nous sommes dans un univers marqué par le chamanisme).
J’ai aussi beaucoup apprécié à la fin avec la grosse référence à la naissance de la future Rome. C’est très bien amené et bien construit. Surtout qu’on ne peut pas vraiment parler de happy-end.
Un livre que j’ai beaucoup aimé, mais si j’avais trouvé que les côtés préhistoriques/protohistoire/historiques manquent d’approfondissement – cela aurait donné encore plus de force à ce texte – ainsi que quelques défauts. L’ensemble manque peut-être d’un poil de maturité.
Quoi qu’il en soit, ce fut une bonne lecture.
Tags : Littérature, Fantastique, Vampire, SP
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