• Le dico féérique T.01

    "Le dico féérique T.01 : le règne humanoïde" est un ouvrage dirigé par André-François Ruaud.

     

    Présentation :

    Qu'est exactement qu'un ogre ? Une nixe? Un monaciello? Quel était le nom du mari de Titania ? Serait-ce bien prudent d'aller s'asseoir près du feu avec ce nain? Quelle est la différence entre une banshee et une dame blanche? Quels anges portent une épée de flammes tournoyante? Comment peut-on se débarrasser d'un feu-follet? Si vous ne savez pas répondre à ces questions, nous vous recommandons la lecture de cette petite encyclopédie des peuples et créatures surnaturels et magiques du folklore et de la mythologie mondiale. Il serait imprudent de la part des amateurs de féerie et de fantasy de s'aventurer en direction des vertes contrées de l'Autre Monde sans ce guide, qui vous détaille les particularités et les habitudes de ses nombreux habitants de type plus ou moins anthropomorphe. D'acheri (le fantôme d'une petite fille indienne) à Yuki Onna (la fée japonaise de la neige), toutes les merveilles et toutes les terreurs des séjours féeriques.

     

    Avis :

    Un dictionnaire que j’ai trouvé très mal conçu

     

    J’avoue, je suis une grande amatrice de livres sur les contes et les légendes, mais aussi de tout ce qui touche aux habitants de « l’autre-monde ». C’est donc tout naturellement et avec un plaisir non dissimulé que j’ai emprunté cet ouvrage à ma bibliothèque. Et j’en suis bien contente, car je pense que j’aurais eu pas mal de regret si j’avais investi dans ce livre. Pourtant, je pensais partir sur des bases solides : l’auteur et la maison d’édition me sont connus et me semblaient sûrs. Hélas, j’ai très vite été déçu.

     

    Pourtant, commençons par là, il y a de bonnes choses dans cet ouvrage.

    — J’ai découvert des créatures que je ne connaissais pas.

    — L’auteur fait très souvent des références à la littérature ou la culture actuelle. J’ai trouvé ça intelligent de replacer ces créatures dans des ouvrages littéraires, surtout que André-François Ruaud est une référence dans ce domaine.

    — L’écriture des entrées est plus littéraire que scientifique. Ce qui est assez sympa. Après tout, lire un dictionnaire n’est pas forcément la chose la plus « agréable » au monde. Ici, on a presque l’impression d’avoir un narrateur qui s’adresse directement à nous. 

     

    Mais voilà, ce livre à plus de défauts que de qualités.

    Pour commencer, un point qui me tient toujours à cœur dans ce type d’ouvrage : la bibliographie. J’avoue l’avoir trouvé un peu faible pour un ouvrage de cette taille et de ce type. De plus, beaucoup trop de références sont anglophones. Mais le plus décevant ce sont toutes ces entrées internet. En effet, les liens sont morts dans presque tous les cas. Hélas.

     

    L’ouvrage est agrémenté d'illustrations. Mais j’ai trouvé qu'il y en avait trop peu (surtout pour les créatures les plus rares) et que certaines manquaient de professionnalisme dans leurs réalisations.

     

    L’auteur a choisi d’insérer des textes (contes par exemple) au sein de son ouvrage. L’idée n’est pas mauvaise en soi, mais j’aurais préféré que ces passages soient en annexes. Ils cassent la lecture du dictionnaire. J’avoue que je me suis perdue.

     

    Maintenant, on va aborder les « points qui fâchent » si l’on peut dire.

    Pour de nombreuses entrées, je me suis posé des questions sur les choix des sources. En effet, j’ai un peu tiqué quand j’ai vu que l’une des sœurs de Mélusine est Palatine. Certes, le nom existe, mais dans les œuvres des auteurs médiévaux Arras et Coudrette elle est nommée Palestine. Pourquoi ne pas avoir choisi le nom de ces sources anciennes ?

    Dans le même genre, Merlin est le fils d’un Incube et d’une princesse galloise. L’incube est une créature « chrétienne » alors que Merlin précède de loin le christianisme ! Par ailleurs je suis très étonnée d'apprendre que Merlin est le fils d'une princesse ! J'aurai aimé connaître les sources de l'auteur !

    Et je ne parle pas de la faute de frappe de Saint-BrieuX…, bon, là OK, c’est méchant.

    Bref, il y a un problème de « choix des sources » et de communication de ses sources si l’on peut dire.

     

    Merlin, Mélusine et Morgue (Morgane) (le trio des M) qui sont des personnages importants bénéficient d’entrées trop courtes à mon goût. Même si je conçois qu’il soit impossible de tout dire à leur sujet, j’ai trouvé ça très court en comparaison des dix pages sur le Père Noël (j’avoue ne pas avoir tout lu), sans compter l’ajout d’une page recto-verso sur Saint-Nicolas. Ça fait beaucoup trop même si j’admets que le Père Noël est un personnage intéressant et complexe.

     

    Ce premier tome se consacre au « règne humanoïde ». Choix que je trouve un peu bizarre surtout qu’il y a des entrées que j’ai trouvées fort étranges. Ainsi, on trouve les Harpies/Sirènes grecques (sous forme d’oiseau), désignées comme Fées, alors que les Selkies ne seront traitées que dans le tome 2 (le règne animal). Il me semble que les Selkies sont plus proches des fées, bien qu’elles puissent avoir une apparence de phoque ; et que les Harpies/Sirènes sont plus animales, mais je ne suis pas une spécialiste me direz-vous.

     

    Un gros défaut de l’ouvrage est le manque de définition des créatures prises comme bases. Par exemple, il n’y a pas de définition précise de « fée » alors que le terme revient souvent dans les entrées.

     

    Une chose est également gênante dans ce livre, c’est le manque d’index des noms des créatures entrées dans l’ouvrage. « Ah oui, tiens, je me souviens de telles créatures, mais je me souviens plus de son nom » : il faut refouiller l’ensemble de l’ouvrage pour le retrouver. Il y a un index des auteurs, mais je n’ai pas compris son utilité.

     

    L’ouvrage souffre aussi d’un souci de délimitation géographique. Les créatures présentées sont majoritairement européennes. Les quelques entrées extraeuropéennes sont intéressantes, mais trop peu nombreuses pour présenter un intérêt véritable. Je pense qu’il aurait fallu poser des limites, quitte à faire un tome pour ces êtres d’autres régions du monde. Surtout qu’il n’y a pas de classement spécifique, donc il n’est pas évident – surtout avec le manque d’index — de retrouver ces entrées.

     

    Au vu de toutes ses remarques, j’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas vraiment où il allait. Il est parti d’une bonne intention : faire un dictionnaire, peut-être moins académique que d’autres. Mais hélas, on dirait qu’il n’est pas parvenu à trouver une ligne directrice cohérente. On oscille entre des entrées plutôt scientifiques et des entrées plutôt littéraires.

     

     

    Pour conclure l’ensemble de mes remarques sur cet ouvrage – et ce de manière plutôt positive -,  je dirais que j’ai apprécié que l’auteur ne se limite pas forcément à des créatures fantastiques, mais ouvre sur des éléments tout aussi importants : les deux entrées sur Paracelse et Leadbeater (que je ne connaissais pas) qui ont tenté des classifications des êtres « féériques ». J’ai trouvé ça intéressant  d’évoquer des personnes qui ont, par leurs éruditions, essayé de comprendre le monde qui les entourait.

     

     

    Au final, vous l’aurez bien compris, j’ai été très déçu par ce livre. Je sais que la vulgarisation est une tâche compliquée – si c’est ce que l’auteur a voulu faire –, mais ici le manque de référence fait défaut à l’ouvrage. Connaissant l’auteur, j’aurai plus aimé un dictionnaire littéraire, où il aurait pu replacer les différences créatures présentes dans la littérature fantasy/fantastique/merveilleux dans leur contexte historique, leur développement dans la littérature, avec des renvois à des ouvrages (un peu comme dans la cartographie du merveilleux).

    Cette déception est d’autant plus frustrante que j’ai trouvé l’ensemble mal fichu et donc difficile à utiliser pour faire des « recherches », même humbles.  Je suis aussi doublement déçue, car certaines entrées sont vraiment intéressantes, mais sont perdues dans le reste.

    Comme les quatre tomes de ce Dico Féériques sont disponibles à ma bibliothèque, je vais pouvoir me pencher dessus (en espérant qu’ils soient mieux conçus). Et j’avoue être heureuse de ne pas avoir investi mes modestes économies dedans ! (restera un pécule pour d’autres livres des Moutons Electriques).

     

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