• L'héritage

    D'abord, je tiens à remercier Marie-Danielle Merca pour sa relecture et les conseils qu'elle m'a donné.

    Ensuite, cette nouvelle est "inspirée" par une histoire que je n'écrirais probablement jamais faute de temps ! Je pense que j'ai réussi à virer pas mal de fautes, mais je garantie rien vu ma nullité.

    J'espère que ce texte vous plaira. Bonne lecture

    D'autre de mes écrits (dont mes histoires) sont disponible sur Plume Imag'in Air.

     


    L’héritage

     

     

    «  Il y a bien longtemps, dans un pays pas si lointain, vivait un roi. C’était un homme bon et jute. Il ne craignait pas ses ennemis car il était entouré d’une armée de soldats forts et loyaux. Son plus fidèle général était un de ces amis d’enfance. Ensemble, ils avaient affronté maints dangers. Ce noble monarque aimait son peuple et ce dernier le lui rendait bien. Pendant des années, le souverain n’avait jamais pris par aux nombreuses guerres qui ravagèrent les royaumes voisins.

    Le jour où le roi prit femme, la population en liesse fêta l’événement pendant des mois. Bien que le mariage fût heureux, aucun des enfants ne parvint à l’âge adulte.

               

    Avec le temps, le noble souverain se préoccupa de son héritage. A qui devrait-il laisser les rênes de son royaume quand la Mort viendrait le chercher ? Fils unique, il n’avait plus aucune famille proche. Ses beaux-frères n’étaient pas des personnes de confiance, le pouvoir les grisait encore plus que n’importe quel alcool. Parmi ses amis, certains auraient pu prendre fièrement sa suite. Mais comment être sûr que son successeur serait un bon roi ? Qui prendrait  soin de son peuple ? Ces questions finirent par empoisonner la vie du monarque à tel point qu’il n’en dormait plus.

    Sur les conseils de sa femme, le roi se rendit dans les temples des Dieux des Cieux, de la Terre, de la Mer et des Enfers. A chaque visite, les oracles lui énoncèrent la même chose : concernant l’avenir, il ne pourrait jamais être sûr de ce qu’il se passera.

    Malheureusement, ces réponses ne l’apaisèrent pas. Elles ne firent d’augmenter son angoisse de voir son peuple sous le joug d’un homme mauvais. Aucuns souverains ne souhaitent laisser ses sujets dans la misère. Il se lança dans des recherches avec le soutien de quelques érudits, pour trouver une solution à ses angoisses. Là encore, rien ne lui permit se faire un choix.

    Un jour, une idée lui traversa l’esprit. Et si la meilleure solution pour épargner à son royaume un triste sort était qu’il ne quitte jamais son trône ? En tant que roi, personne ne pourrait lui reprocher sa position. Un peuple aimant et reconnaissant était aussi le meilleur soutient pour son règne.

     

    Ses études se tournèrent alors vers le moyen d’obtenir une vie sans fin. Il parcourut moult bibliothèques, lut des centaines d’ouvrages. De nombreux sages lui vinrent en aide. Dans les contrées voisines, les tyrans ou autres despotes se montrèrent inquiets de telles recherches. Elles les rendaient également envieux. Mais le bon roi mit tout en œuvre pour qu’aucune des informations ne quittent son royaume.

    Après des années de compilation, le monarque comprit qu’il n’y avait qu’un seul moyen d’échapper à la Mort : il fallait devenir l’égal des Dieux. Pour cela, il lui fallait descendre le monde souterrain, territoire d’Hadès, et rejoindre le Jardin des Hespérides. Là, il y trouverait les Pommes d’Or. Ce sont ses fruits qui feront de lui un être éternel.

    Malheureusement, parvenir en ce lieu n’est pas chose aisé. Il faut d’abord trouver un passage qui mène un mortel à la frontière du Royaume des Morts. Puis trouver un paiement correct pour que Charon, le Nocher des Enfers, conduise son client sur les rivages du Jardin. Une fois à destination, le gardien des fruits, Ladon, doit être vaincu. Mais c’est une erreur de croire que tout est fini une fois que l’on procède une pomme. Il faut  une nouvelle fois convaincre le Nocher de nous ramener vers la sortie. C’est seulement une fois à la surface et le globe doré ait été consommé qu’il est possible d’obtenir la vie éternelle.

     

                Le roi ne fut nullement effrayé par toutes les épreuves qui l’attendaient. Son peuple lui donnait la force nécessaire. De nombreuses personnes, sa femme, son plus fidèle général lui conseillèrent de renoncer à cette folie. Nul ne peut échapper à son destin. Le souverain ne voulut rien entendre. Il conduirait son royaume vers une paix perpétuelle, ses sujets  seraient à jamais heureux.

    Sans attendre, il rassembla ses affaires. Bien que la jeunesse l’ait quitté depuis quelques années, le roi savait que son expérience et son savoir lui permettrait de surmonter les épreuves. Jamais son esprit ne s’interrogea sur le fait qu’il ne pourrait pas revenir laissant, son peuple dans la plus grande misère.

    C’est seul, sans escorte, qu’il quitta son palais. Il ne lui fallut que quelques jours pour trouver une grotte assez longue et profonde qui le mènerait aux Enfers. Le monarque ne put percevoir le moment où il franchit le voile qui séparait les deux mondes. Après une longue descente,  avec pour seul éclairage une torche, il arriva sur les bords rocailleux du Styx, fleuve qui marquait l’entrée du Royaume d’Hadès. Les âmes des morts attendaient paisiblement que Charon viennent les chercher.

    Quand le Nocher se présenta, le roi vint à lui. Si le navigateur acceptait de le conduire au Jardin des Hespérides, il lui offrirait dix oboles. Ce dernier ne refusa pas son offre. Ensemble, ils parcoururent le Styx, puis l’Acheron avant de parvenir sur les rivages espérés.

    Il n’y a pas de mots pour parler de cet endroit. Les légendes racontent seulement que c’est l’endroit le agréable du Monde : nul besoin de travailler, tout est offert par les arbres et le sol. Le souverain remercia le passeur qui s’en alla sans dire mots. Doucement, il s’éloigna avec sa gondole.

    La plus grande difficulté était à venir : affronté le gardien, le serpent Ladon. Mais le roi valeureux était un fier et puissant guerrier. La lute fut longue et d’une extrême violence. L’animal était puissant et féroce, le roi rapide et expérimenté. Les deux adversaires firent preuves de ruse pour tenter de piéger l’autre. Le Jardin fut mis sans dessus dessous, mais il se régénérait aussitôt.  Après des heures de souffrances, le serpent fut terrassé, par un coup merveilleusement placé dans sa mâchoire. Mais le vainqueur ne s’en sortit pas indemne. Il perdit deux doigts de sa main gauche. Fatigué mais heureux, le monarque récupéra une pomme d’or qu’il mit à l’abri dans une petite bourse en cuir.

                Il fallait maintenant regagner le monde des Vivants. Le roi appela Charon, pour que ce dernier le ramène à son point de départ. Dans cette perspective, il offrit une pleine sacoche d’offrande en guise de paiement. Mais le Nocher n’en voulut pas. Rien de ce que son passager lui proposait ne semblait satisfaire le gondolier. Le souverain, désespéré, le supplia de le conduire vers la surface. Charon ne céda point, il n’était pas un être doué de pitié.

    Déterminer à retourner sur ses terres, le roi cessa les supplications pour menacer le batelier. Ce fut encore un échec. Une seule solution s’offrit à lui. D’un coup d’épée rapide, le souverain désarçonna le  capitaine de sa barque et s’enfuit avec l’embarcation.

                Fou de rage dans les eaux de l’Acheron, le Nocher des Enfers jura de se venger de cet affront.

               

                A la surface, le roi victorieux savoura sa réussite. Jamais homme n’avait été plus heureux que lui. Une avidité et un plaisir immense s’affichèrent sur son visage quand il dévora sa précieuse pomme. Dès qu’il l’eut avalé, il vit la Mort, ou plutôt, les Faucheuses qui le regardaient. Ces dernières semblaient agitées, en colère. L’un d’elle lui dit alors : vous êtes peut-être l’égal des Dieux, mais ne pensez pas que vous nous échapperez éternellement. Cette déclaration rendit le souverain hilare. Il lui quitta sous une pluie de rire méprisant.

     

                Quant il fut de retour dans son palais, tout le monde fut heureux. Les fêtes se multiplièrent. Les royaumes voisins vinrent rendre hommage à ce grand roi, ce demi-dieu. L’immortel souverain était fier. La joie de ses sujets était aussi la sienne.

    Malheureusement, les choses ne durèrent pas. Et en quelques mois, le grand royaume de ce bon roi devint une terre que tous tentaient de fuir. Ce dernier sous prétexte de rendre ses sujets toujours plus heureux finit par tout détruire. Malgré sa disparition inexplicable, le bonheur ne regagna jamais ces terres. Elles ne connaissant que la misère et le désespoir, dirigées par des hommes avides de richesses et de pouvoir. »

     

    « Grand-père, c’est Charon qui s’est vengé ? »

     

    « _Personne ne sait. La fin de ce conte n’est pas encore écrite  mon enfant… Mais moi, je suis sûr d’une chose. C’est que le mauvais bon roi travaille encore dans l’ombre. Je sais aussi qu’un jour viendra où les Faucheuses couperont son fil de vie…Il ne reste plus qu’à espérer que ce jour arrivera vite. »

      

    « Dessin : NosferatuLa Rose de Versailles, T.01 »

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