• "Challenge One" de Caliope

    Caliope a lancé un challenge one. L'objectif était d'écrire un texte de 3000 caractères en fonction de cette photo

     

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    Photo de Tite Flo

     


    Livre au poteau

     

     

    Les  livres ont une âme. Vous ne le saviez pas ? Et pourtant. N’en suis-je la preuve, moi, qui m’adresse à vous ? Cependant, tous les livres n’ont pas une âme aussi puissante que la mienne. Je vais vous expliquer pourquoi.

     

    Notre âme naît quand notre auteur, notre créateur, couche ses premiers mots sur le papier. Doucement, les mots deviennent des phrases, les phrases des histoires. Perchez sur ses épaules Imagination lui souffle à l’oreille des choses. Ces choses, ce sont les particules de nos âmes.

     

    Quand le manuscrit est fini et qu’il a été réalisé avec amour, la presse, enserrant les pages et les mots, rapproche, enlace, réunit les particules. Mais ces étapes ne sont pas les plus importante. Si notre auteur nous donne vie, c’est seulement notre lecteur qui fait de nous ce que nous sommes.

     

    Notre lecteur commencera par nous toucher, nous feuiller. Nos mots le toucherons, le ferons rêver. Alors il nous achètera pour nous dévorer, nous plier, nous tordre, nous jeter à terre, nous faire prendre la pluie, nous écrire dessus. Si cela pourrait apparaitre comme de la torture il n’en est rien. Par ces pages cornées, jaunies, arrachées, ses couvertures abimées, déchirer, notre âme gagne en puissante.  


    Pourquoi me demanderez-vous ? Simplement parce que nous faisons rêver notre lecteur. Il s’abreuve du fantastique et du merveilleux que nous lui offrons. Chaque mot lui fait oublier son monde, sa réalité. Durant une minute, une heure, un jour, son esprit se mêle à nos particules d’âme pour mieux les souder. Toutes nouvelles lectures renforcent ce lien puissant. Avec l’âge, nous devenons plus qu’une âme, nous entrons dans la vie de notre lecteur comme une personne, quelqu’un qui aura marqué durablement sa vie. Le rêve que nous lui offrons est sans prix et d’une puissante inégalable.

     

    Malheureusement, aussi puissante que notre âme peut devenir, elle finira par décliner. Notre lecteur, envouté par d’autres créateurs de rêve pourra nous oublier. Mais notre âme disparait complètement quand la réalité et son monde reprennent le dessus.

     

    Je me souviens encore de ce jour. Mon lecteur se noyait dans mes lignes, une fois encore. Assis dans l’herbe, le dos contre un poteau, prêt d’un petit chemin de bois, par delà un petit lac empli de roseaux et de nénuphars. Soudain, des personnes arrivent. Mon lecteur les voit, leur sourit. Puis il me pose, face contre terre. Avec ces autres, qui me privent de mon ciment, ils s’installent sur la rambarde de bois, puis patientent. Quel événement si important de la réalité a bien pu  pousser mon lecteur à m’abandonner ainsi, à dissoudre mon âme ?

     

    Je me sens partir, sortir de mon objet, me dissiper dans l’air…Pourquoi mon lecteur m’a-t-il laissé ainsi ?

     

    Quel idiot je suis. Malgré mes mots, malgré le rêve et l’imaginaire que je propose, jamais je ne pourrais avec le vrai fantastique : une éclipse de lune au dessus d’un lac bien réel.    

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Juillet 2010 à 12:00
    Bonjour, J'ai découvert ton texte chez Caliope. Tu as une belle imagination et j'ai beaucoup aimé ton histoire. En dehors de quelques fautes (dans le choix des temps et des modes pour les verbes), j'ai trouvé que c'était un très bon texte. Continue à écrire, c'est une discipline qui te réussit ! Bises et bonne journée, Sandra
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