• "Histoire de l'Inde" est un que sais-je de Michel Boivin.

     

    Présentation :

    En ce début de IIIe millénaire, l'Inde, l'une des plus anciennes civilisation du monde, a largement passé le milliard d'habitants. Elle est également le seul pays du tiers monde régi, sans interruption depuis son indépendance en 1947, par une démocratie laïque. Quel avenir peut-on espérer pour ce sous-continent, aussi puissant qu'il parait parfois fragile ?

    Cet ouvrage en retrace l'histoire, depuis ses origines préhistoriques jusqu'à la formation d'une république indépendante, exemple unique dans le monde de la construction progressive d'une identité politique distincte du modèle de l’État-nation.

     

    Avis :

    Quoi de mieux qu’un Que sais-je pour mettre un pied dans un sujet qui parait fort long et complexe au premier abord ?

     

    Comme je m’intéresse à beaucoup (trop) de chose, il est normal que l’Inde avec ses cultures et sa mythologie m’intéresse. Pour aborder l’histoire de ce pays (ainsi qu’une partie de celles du Pakistan et du Bangladesh puisque ces deux étaient faisait partie de l’Inde avant leur séparation) un petit Que sais-je me paraissait une bonne idée.

     

    Comme il est dit dans l’introduction du livre, l’ouvrage ne peut être que superficiel. Cela se comprend très bien quand on image rien que la période de la Compagnie des Indes (on pourrait écrire des pavés rien que sur cette période).

    Si l’ensemble a été instructif et m’a permis de cerner les grandes périodes de l’histoire de l’Inde, j’avoue que c’est surtout les « défauts » de l’ouvrage que j’ai remarqués.

    La première est que toute la partie préhistoire est absence. Ce qui se comprend quand on fait l’Histoire, mais du coup, on a l’impression que la Civilisation de l’Indus sort de nulle part.

    Ensuite, je pense qu’il aurait fallu plus de cartes. Les quelques cartes présentes ne suffirent pas à tout cerner (surtout les villes) correctement.

    Enfin, l’auteur a eu un parti pris de plus s’étendre sur l’Inde contemporaine (soit après son indépendance). J’avoue que, sans être complètement intéressant, c’est la période « historique » à laquelle j’ai moins accroché : ce ne sont que des suites de manœuvres politiques, des va-et-viens des partis et de ses représentants.

     

    L’ouvrage se lit très bien. On ne se perd pas forcément dans tous les noms, de villes, de personnes (parce que parfois, ce n’est pas facile à lire et certaines personnes ont des noms très similaires) ou encore les religions et les « ethnies ».

     

     

    Un petit livre que j’ai eu plaisir à lire et qui m’a vraiment donné envie d’apprendre plus sur l’histoire de ce pays (mais pas forcément à l’époque contemporaine).

     

     


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  • "Elle mangeait son linceul. Fantômes, revenants, vampires et esprits frappeurs. Une anthologie", est une anthologie dirigée par Claude Lecouteux.

     

    Présentation :

    Les défunts n’ont jamais cessé de préoccuper les vivants, soit parce qu’ ils sont réputés dangereux, soit parce qu’ils se transforment en bons génies tutélaires. Ils sont la source de milliers de récits qui nous content leur retour, leurs actes, leurs amours, leurs préoccupations. Certains sont des individus mécontents de leur sort, animés de l'esprit de vengeance, bloqués entre ici-bas et au-delà et désireux de quitter cet état intermédiaire qui est aussi celui du vampire. D’autres sont des âmes en peine, des pécheurs, des personnes qui n’ont pas su délier les liens qui les attachaient au monde des vivants et qui réclament de l’aide, ou bien des morts prématurés (suicidés, assassinés, noyés, etc.) qui doivent errer sur terre tant que leur durée de vie allouée par le destin n’est pas accomplie. Ces croyances sont de tous les temps et de tous les pays, aussi cette anthologie déborde du cadre européen afin de refléter ce qui correspond aux grands archétypes.

     

     

    Avis :

    Une anthologie intéressante.

     

    Dans cette anthologie, Claude Lecouteux nous présente un ensemble de textes qui ont pour sujet les morts et les revenants. Triés dans différentes catégories (vampires, hantises, vies posthumes…), nous découvrons des récits de différents types (contes/légendes, exemples, témoignages) qui mettent en scènes ces morts.

    Originaires de nombreux pays, de la Scandinavie à l’Asie, bien que la majorité soit d’origine germanique (Lecouteux est germaniste), les textes vous dévoilent un large éventail de situations où les morts sont parfois sympathiques, parfois un peu moins.

     

    Ce livre est très intéressant pour qui s’intéresse au sujet. Personnellement, j’ai beaucoup aimé. De plus, le livre se lit très bien. Les récits choisis sont tous très accessibles. J’avoue avoir sauté quelques récits, car certains d’entre eux sont décortiqués dans les autres ouvrages de l’auteur (j’ai retrouvé certains textes lus dans « Chasses fantastiques et cohortes de la nuit au Moyen-Âge ».

    Grâce à cet ouvrage, j’ai pu découvrir certaines sources de l’auteur et j’en suis ravie.

     

    La bibliographie est comme toujours assez fournie, mais avec toujours le regret de voir un trop grand nombre d’ouvrages en langue germanique. Mais c’est comme ça…

     

    Un livre qui se lit vite, très intéressant, mais peut-être à réserver à un public spécifique.

     


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  • Pour la seconde année consécutive, L'Invasion des Grenouilles lance son opération "Le 1er septembre, j'achète de la SFFFH francophone".

     

    Comme le titre l'indique, ce jour-là (soit un mardi cette année), vous pouvez soutenir la littérature SFFFH francophone (française, belges, canadienne...) en vous procurant un ou des ouvrages d'auteur.e.s francophones. 

     

    Grandes ou petites maisons d’éditions, auteur.e.s connu.e.s, reconnu.e.s ou simple inconnu.e.s, n'hésitez pas à faire partager vos achats sur vos blogs, vos réseaux sociaux ou tout simplement à vos ami.e.s autour de vous ;);

     

    Vous pouvez suivre cet événement sur Facebook -> Ici.

     

    N'hésitez pas à diffuser cet événement autour de vous :)

     

    PS : Vous pouvez profiter de cette occasion pour découvrir mes écrits ;)


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  • "Chasses fantastiques et cohortes de la nuit au Moyen-Age" est un essai de Claude Lecouteux.

     

    Présentation :

    Depuis toujours, les hantises de la nuit frappent l'imagination et suscitent la frayeur. Parmi celles-ci, une troupe funèbre d'hommes ensanglantés, véritable cohorte de damnés, n'a cessé d'inspirer poètes, peintres et musiciens. Au-delà des récits légendaires et des survivances folkloriques se profile un ensemble de croyances très archaïques.

     

     

    Avis :

    Encore un livre très intéressant.

     

    Je ne connaissais que peu ces « troupes de nuit ». J’avais seulement lu quelques contes les évoquant, mais rien de plus. C’est donc avec un vrai plaisir de découvrir toutes la diversité d’attroupement nocturne : Dames d’Abondance, Chasseur sauvage ou maudit, armée furieuse… Plusieurs pouvant parfois se confondre ou se télescoper.

     

    L’ouvrage nous propose aussi de voir l’évolution de ces différentes troupes avec les modifications apporté par l’Église avec la diabolisation des éléments anciens, l’apport de nouveau thème sous la plume d’écrivain, les mélanges des différentes troupes.

     

    Comme dans tous ses ouvrages, l’auteur développe ses idées avec de nombreux extraits de textes divers et variés.  C’est clair, très érudit et toujours très accessible même pour un néophyte.

     

    J’ai été très contente de voir que les notes de bas de page sont enfin en bas de page et non plus à la fin des chapitres.

     

    S’il y avait encore un point noir, c’est la bibliographie. Parce que hélas pour moi, trois fois hélas, beaucoup de titres d’ouvrages sont en Allemand (langue que je ne parle pas).

     

    Quoi qu’il en soit, c’est encore un ouvrage très intéressant que j’ai pris plaisir à lire.


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  • "Lokis" est une nouvelle de Prosper Mérimée.

     

    Synopsis : 

    "La scène se passe en Lithuanie. On y parle sanskrit presque pur. Une grande dame du pays étant à la chasse a eu le malheur d'être prise et emportée par un ours dépourvu de sensibilité, de quoi elle est restée folle; ce qui ne l'a pas empêchée de donner le jour à un garçon bien constitué qui grandit et devient charmant; seulement il a des humeurs noires et des bizarreries inexplicables."
    Telle est, au dire même de l'auteur, la trame du récit limpide et troublant qu'on va lire.
    Jusqu'où le jeune comte Michel se laissera-t-il emporter par la singularité de sa nature? Qu'apprendrons-nous sur les secrets de sa naissance et sur la force de ses penchants? D'où lui vient cette étrange familiarité avec le peuple primitif des forêts, ses mystères et ses rites, ses terreurs et ses enchantements?
    Avec un mélange de grâce nonchalante et d'ironique fermeté, Mérimée nous achemine, à notre insu, vers l'un de ces cruels dénouements dont il détient le secret.

     

    Avis :

    Une nouvelle très sympathique.

     

    J’ai beaucoup aimé retrouver Mérimée (La Vénus d’Ille fut l’un de rare livre lu au collège qui m’ait plu). La nouvelle est donc une histoire qui met en scène de professeur de philologie qui narre l’étrange rencontre faite en Lituanie alors qu’il étudiait le vocabulaire d’une langue. J’avoue que le mode de narration m’a bien plu.

     

    Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, bien qu’elle m’ait plu, je ne peux pas vraiment dire que j’ai été surpris pour plusieurs raisons. La première est que cette histoire, bien qu’elle se passe ne Lituanie, reprend des éléments de contes français que je connaissais. Donc, j’ai vu arriver les choses. Ensuite, hélas, j’ai eu récemment l’occasion de lire plusieurs livres qui évoquaient ce texte et qui révélaient (plus ou moins) la fin…

     

    J’ai beaucoup aimé l’ambiance de ce récit. L’auteur maitrise très bien son terreau légendaire et sait très bien mettre en scène « la magie des croyances ».

    La palette des personnages est très bien construite, surtout le comte qui n’est pas caricatural (pour le sujet abordé).

     

    Une seule chose m’a laissée un peu… dubitative. Les livres qui évoquaient cette nouvelle (ainsi que des enregistrements de Michel Pastoureau) parlent de cette nouvelle comme l’une des plus belles de la littérature française. J’avoue que j’ai du mal à comprendre. Bien sûr, je dois bien avouer mon manque de connaissance des textes « classiques » de la littérature française. De plus, je ne suis pas très doué pour les études de textes.

    Si quelqu’un en sait plus, je suis toute à faire ouverte à des explications.

     

    Bref, un très bon moment de lecture, même si la chute de cette nouvelle ne m’a pas surprise.

     


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  • "Goodbye Poutine. Union Européenne - Russie - Ukraine" est un essai dirigé par Hélène Blanc.

     

    Présentation :

    «L'Ukraine, écrivait déjà Voltaire, a toujours aspiré à être libre.»
    L'objectif premier de cet ouvrage est de faire découvrir ce pays par trop méconnu et de tordre le cou à une désinformation savamment distillée par le Kremlin et ses relais...
    La Crimée, brutalement annexée en mars 2014, alors qu'au début du même mois le président russe affirmait le contraire, est-elle passée par pertes et profits ?
    Fin 2013, Vladimir Poutine a ouvert la boîte de Pandore, déclenchant une hystérie prorusse à l'Est de l'Ukraine.
    L'Union européenne, les États-Unis et le reste du monde ont-ils enfin réalisé à quel point la Russie est devenu dangereuse pour le monde libre ?
    Depuis quinze ans, les avertissements de nombreux Russes clairvoyants ou d'observateurs européens avisés, sont restés lettre morte. Et les précédentes opérations néo-impérialistes du Kremlin, menées en toute impunité, n'avaient pas suffi à guérir la cécité des leaders occidentaux.
    «Goodbye, Poutine» n'est pas un simple slogan qui reprend le «dégage» du Printemps Arabe ou du Maïdan 2013-2014.
    Sous la direction de la russologue Hélène Blanc, les voix multiples, les regards croisés des meilleurs observateurs de l'Union européenne, de la Russie et de l'Ukraine, analysent la crise la plus grave qu'ait connue l'Europe. Leurs éclairages pluralistes sont précieux pour le présent et l'avenir.
    Cette fois, malgré son double jeu et son double langage, le masque de Poutine est tombé.
    Goodbye, Poutine.

     

    Avis :

    Un livre très intéressant et très accessible.

     

    Bon, il faut bien avouer que quand les Éditions Ginkgo m’ont envoyé ce livre, je me suis dit qu’ils étaient fous. Un livre sur un tel sujet risquait d’être imbuvable, encore plus pour quelqu’un comme moi qui, il faut bien l’avoué, n’y connait rien en politique et encore moins en politique étrangère ; qui ne saisit pas tous les tenants et les aboutissants des conflits politico-économiques. Bref, j’ai eu très peur.

    Et à ma grande surprise (et pour mon plus grand plaisir), j’ai découvert un ouvrage accessible pour tous.

    Et cette accessibilité ne se fait pas au détriment du contenu. En effet, le livre se compose de différents articles de divers personnages qui possèdent les compétences nécessaires pour évoquer le conflit qui se joue entre l’Ukraine, la Russie et l’UE actuellement : historiens, ambassadeurs, politologue, personnages politiques (anciens présidents), journalistes.

     

     Une autre chose que j’ai beaucoup appréciée, c’est que cet ouvrage est anti-poutine, mais pas forcément « anti-russe ». C’est une nuance subtile, car c’est surtout l’homme et sa politique qui pose problème et pas tellement le « peuple russe ». Et j’ai trouvé cela très bien.

     

    Pour le contenu, n’était pas une experte sur ce qui se joue en ce moment à l’Est de l’Europe, j’aurai du mal à donner un avis « objectif » sur ce qui se dit dans le livre. Il faut garder un certain esprit critique sur ce qui est dit, car c’est un livre engagé. Ceci dit, les nombreux articles permettent d’obtenir des clés de compréhension sur les événements ukrainiens et les enjeux en cours. C’est très intéressant, car, nous le savons, les JT nous disent bien ce qu’ils veulent.

     

    La première partie évoque les relations entre la Russie, l’Occident et l’UE. J’avoue que c’était peut-être la partie la plus complexe et celle qui m’a le moins plus. Ceci dit, elle a l’avantage d’évoquer les problèmes (énergétiques par exemple) entre les différentes parties.

     

    La seconde concerne Poutine. Et j’avoue qu’elle fait froid dans le dos. L’homme vit dans un passé qu’il tente de faire revivre, une sorte de syncrétisme entre régime stalinien et tsariste. Là encore, j’ai appris des choses très intéressantes, mais qui sont très loin de ce que je peux connaitre et comprendre. C’est surtout dans cette partie que j’aurai aimé faire jouer mon esprit critique, mais je n’ai aucun élément pour le faire.

     

    Enfin, la dernière partie concerne l’Ukraine. J’ai beaucoup aimé cette partie, car elle m’a permis de découvrir ce pays, son histoire et une partie de sa culture. On comprend très vite les soucis donc est « victime » ce pays, qui, d’une certaine manière, est récent. Son histoire, très complexe, permet en partie de saisir ce qui se passe actuellement. 

     

    Bien que cet ouvrage soit très loin de mes lectures habituelles, j’avoue que j’en ai apprécié la lecture. J’ai appris beaucoup de chose. De plus, il m’a permis d’obtenir une autre vision de ce qui se passe en Ukraine actuellement.

    Ceci dit, comme le laisse penser le titre, c’est un livre engagé et j’avoue que j’ai eu du mal à faire jouer mon esprit critique. Il me parait donc important de le lire avec un certain recul.

     

    À découvrir pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le conflit ukrainien et les relations entre ce pays, l’UE et la Russie poutinienne.

     

    Merci à Ginkgo Éditeur pour ce SP.


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  • "Les esclaves oubliés de Tromelin" est une BD de Sylvain Savoia.

     

    Synopsis :

    L'île des Sables, un îlot perdu au milieu de l'océan Indien dont la terre la plus proche est à 500 kilomètres de là... À la fin du XVIIIe siècle, un navire y fait naufrage avec à son bord une "cargaison" d'esclaves malgaches. Les survivants construisent alors une embarcation de fortune. Seul l'équipage blanc peut y trouver place, abandonnant derrière lui une soixantaine d'esclaves.

    Les rescapés vont survivre sur ce bout de caillou traversé par les tempêtes. Ce n'est que le 29 novembre 1776, quinze ans après le naufrage, que le chevalier de Tromelin récupérera les huit esclaves survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.

    Une fois connu en métropole, ce "fait divers" sera dénoncé par Condorcet et les abolitionnistes, à l'orée de la Révolution française.

    Max Guérout, ancien officier de marine, créateur du Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN), a monté plusieurs expéditions sous le patronage de l'UNESCO pour retrouver les traces du séjour des naufragés. Ses découvertes démontrent une fois de plus la capacité humaine à s'adapter et à survivre, en dépit de tout.

    L'archéologue a invité le dessinateur à les rejoindre lors d'une expédition d'un mois sur Tromelin. De là est né ce livre : une bande dessinée qui entremêle le récit "à hauteur humaine" (on "voit" l'histoire du point de vue d'une jeune esclave, l'une des survivantes sauvées par le chevalier de Tromelin) avec le journal de bord d'une mission archéologique sur un îlot perdu de l'océan Indien. Après le succès international de Marzi, Sylvain Savoia offre à nouveau aux lecteurs une magnifique leçon d'humanité.

     

     

    Avis :

    Une excellente BD !

     

    J’ai adoré cet ouvrage qui se compose de deux parties : le récit du voyage de l’auteur/dessinateur et la fouille archéologie, et le récit imaginé d’une des survivantes malgaches : Tsimiavo.

    À la fin de l’ouvrage, Max Guérout, responsable de la fouille, nous propose un petit dossier pour en savoir plus sur les événements tragiques racontés dans la BD ainsi qu’un petit historique sur les campagnes de fouilles.

     

    Comment ne pas s’émouvoir face à la tragédie qui s'est jouée dans l’océan Indien lorsqu’un navire s’échoue sur un récit, jetant ses passagers, marins et Malgaches esclaves, sur un « caillou », un banc de sable, au milieu de nulle part ? Parce que c’est bien cette histoire, avec sensibilité et émotions, que nous conte l’auteur dans l’une des parties qui composent cette BD.

     

    Comment ne pas s’émouvoir aussi du sort de ces Malgaches laissé sur ce ban pendant plus de 15 ans, parce que certaines autorités de l’époque n’ont pas jugé nécessaire d’aller sauver « quelques nègres » ? Parce que c’est aussi ça le drame de la vie de la petite Tsimiavo que l’auteur nous raconte avec délicatesse.   

    Le choix de mettre en scène cette jeune fille n’est pas anodin puisqu’on a retrouvé des archives la concernant. La chance a voulu qu’elle survive à ses 15 ans d’abandon, avec sa mère, puis avec son nourrisson (8 mois lorsque les Malgaches seront enfin sauvés).

     

    L’autre partie du récit relève plus du récit de voyage où Savoia évoque les fouilles, son ressenti sur ce caillou au milieu de nulle part, la nature, la pollution. Une partie très « personnelle » très « sensible ». L’auteur sait trouver les mots pour définir ce qu’il ressent, parfois avec humour.

     

    La BD est réalisée avec talent. Les dessins sont très beaux et ils rendent très bien les ambiances. C’est un vrai plaisir à regarder.

     

    On sent que l’auteur a fait beaucoup de boulot pour donner une bonne vision de la culture des Malgaches de l’époque : leurs croyances, leurs rites. C’était vraiment plaisant.

     

    Ceci dit, j’y ai trouvé un défaut. Les lignes de textes qui encadrent les images ne sont parfois pas très lisibles, on n’est jamais sûr de savoir lesquelles lire : encadrent-elles l’image ? Doivent-elles se lire de gauche à droite en haut puis en bas ? Bref, c’est parfois gênant.

     

    Quoi qu’il en soit, c’est une excellente BD. Je n’ai pas l’impression de bien retranscrire ce que j’ai pu ressentir et aimer dans cette œuvre, mais je ne peux qu’insister sur le fait que j’ai été ravi de la lire.

    Pour les amateurs de récits maritimes et de drames marins, c’est une BD qu’il ne faut pas louper.

     


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  • "Dernière semaine d'un reptile" est un recueil de nouvelles de Frank Ferric.

     

    Synopsis :

    Dans son petit appartement minable, Julius vit une existence qui ne vaut pas beaucoup mieux. Sa petite amie l’a plaqué. Son job est idiot. Sa voisine est fêlée. Son unique échappatoire est l’écriture, à laquelle il se consacre tous les jours. Ses histoires parlent de plombiers de l’espace lancés à travers les intestins de l’Univers, de clochards vampires courant après le soleil, de gamins qui préfèrent la chasse au dragon aux bancs de l’école.

    À travers huit nouvelles de fantastique, de fantasy et de science fiction, toutes liées à de grands thèmes mythiques ou légendaires, « Dernière semaine d’un reptile » retrace les sept derniers jours d’un écrivain looser et solitaire, sa glissade délirante dans sa folie intime, dans la folie du monde.

     

     

    Avis :

    Un très bon recueil de nouvelles et la découverte d’une belle plume.

     

    J’ai été ravi de ma lecture. L’ensemble des nouvelles est super bien écrit, avec toujours le mot juste, et avec une sensibilité qui m’a parfois tiré la larme à l’œil. J’ai beaucoup aimé les références mythologiques, l’auteur s’y connait !

     

    L’ensemble des nouvelles est entouré d’une nouvelle où l’on suit Julius, un pauvre mec misérable dans un monde qui ne lui convient pas et qui écrit. Je me suis un moment demandé s’il n’y avait pas un aspect autobiographique…

     

     

    Eux plus tôt que moi : Non ! On ne commence pas un recueil avec une nouvelle sur les camps de concentration ! Non ! C’est d’autant plus horrible que cette nouvelle évoque une réalité historique tout aussi terrible aussi bien pour le « concerner » que pour les victimes. J’avoue que j’ai découvert un pan d’histoire que je ne connaissais pas.

    La nouvelle est malheureusement très prenante, avec une profondeur qui fait froid dans le dos et qui, d’entrée de jeu, nous montre le talent de l’auteur.

     

    Révolutions : ne m’a pas beaucoup emballé. Je ne suis pas beaucoup SF et je pense que cela a joué dans ma perception de la nouvelle. De plus, j’ai trouvé le personnage féminin pas terrible, surtout qu’elle est l’objet des regards insistants de certains de ses collègues.

    Il y avait pourtant bien aimé de l’idée (et les toilettes toujours en panne) et j’ai bien aimé la fin incertaine.

    Ce n’est pas mon texte préféré.

     

    Has-been blue : est une nouvelle poignante sur le destin triste et sec d’un vampire et de sa guitare dans le désert. J’ai eu ma petite larme à l’œil quand notre vampire rencontre un pauvre zombie. L’auteur sait maitriser les mots pour faire ressortir les émotions. Et ce que je dis là, c’est valable pour toutes les nouvelles.

     

    Terminus : L’auteur évoque la migration des créatures du petit peuple avec les migrations de population vers les États-Unis et comment ces êtres s’approprient ce Nouveau Monde. Une fin triste où les légendes s’adaptent à une société qui ne les voit plus. Le tout avec humour.

     

    Dieu de bile : une nouvelle qui ne m’a pas particulièrement emballé bien que l’élément merveilleux et les personnages soient bien maitrisés. On voit la « malédiction » ou la maladie, à vous de choisir, détruire un homme lentement.

    L’auteur a su saisir à sa manière des événements historiques dramatiques pour en tirer une nouvelle sombre et angoissante.  

    Après, l’Ouest américain n’est pas un univers que j’apprécie plus que ça, ce qui explique que je n’ai pas vraiment accroché.

     

    Les pas du Golem : Peut-être la nouvelle qui m’a le plus déçu. En effet, le mot Golem m’a fait penser à plein de choses, mais pas forcément à ce que j’ai lu. Il y a de bonnes références mythologiques, mais comme elles m’ont eu l’air bibliques (la ville se nomme Gomorrhe) je n’ai peut-être pas tout saisi.

    Cette nouvelle d’horreur m’a fait penser à ce que j’ai pu lire de Lovecraft. Ceci dit, je l’ai trouvé un peu trop nébuleuse sur la fin (que ce soit le récit du narrateur ou la nouvelle elle-même). Je suis trop resté sur ma faim sans trop savoir ce qui est vraiment arrivé. Il manque peut-être quelque chose…

     

    Vieille branche : a un bon petit gout d’enfance et de rêve brisé. La nouvelle m’a rappelé ces soirées à chasser le Dahut, mais sans le tragique et la misère de cet enfant. J’ai trouvé que c’était un texte doux, mais triste, sur la perte des illusions.

     

    La bouteille, le barbu et le sens du monde : 42 ! non, pardon. Le bonheur est dans le pré… ou dans un terrain vague…

     

    Commenter les nouvelles une à une n’est pas facile, car j’ai l’impression que, même si j’en ai moins aimé certaines que d’autres, l’ensemble des textes set très bien écrits, avec une profondeur intelligente. J’ai beaucoup aimé les aspects mythologiques qui sont bien maitrisés par l’auteur.

     

    Un recueil à découvrir.     

     

     

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