• "Démons et Génies du terroir au Moyen-Âge" est un essai de Claude Lecouteux.

     

    Synopsis :

    Au sein d'une nature sauvage, indomptée, l'homme, exposé à d'invisibles périls, s'est longtemps éprouvé comme un intrus, un usurpateur. Toute installation, toute colonisation, fut d'abord une conquête sur une présence primitive et surnaturelle — le plus souvent menaçante — celle des démons et des génies du terroir.

    Scrutant les traditions populaires, les sagas et les récits, Claude Lecouteux, éminent spécialiste du Moyen Âge, retrouve les traces de la peur archaïque face aux innombrables créatures innommables qui hantent les espaces vierges. A l'origine de nombreux rites, il identifie la volonté de conjurer dangers et terreurs, de se rendre propice le génie et d'organiser, sur des sites précis, sa coexistence avec l'homme.

    Ce remarquable ouvrage éclaire ainsi le rôle primordial des lieux dans l'élaboration de maintes croyances et met au jour la racine d'un antique respect de la nature qui rejoint nos préoccupations écologiques les plus actuelles.

     

    Avis :

    Encore un ouvrage très intéressant.

     

    Le livre ne concerne que les génies du terroir et pas les génies domestiques (traités dans un autre livre).

     

    J’avoue que j’ai du mal à trouver les mots pour parler du contenu de cet ouvrage. Les génies, ou les démons dans les versions christianisées sont des êtres qui vivent sur un territoire (wouah, le scoop). Claude Lecouteux tente, toujours en suivant l’univers fantastique développé dans ses autres livres, d’expliquer qui sont ces êtres, comment ils se caractérisent, comment ils se manifestent.

     

    Toujours avec une érudition à tomber par terre et une plume fluide et légère (mais toujours aussi sérieux), l’auteur développe son sujet avec moult exemples et une logique imparable, avec de très nombreux extraits d’œuvre en tout genre.

     

    Ceci dit, les notes bibliographiques qui sont condensées à la fin des chapitres, c’est insupportable !!! Je ne sais pas à qui la faute (auteur ou éditeur), mais c’est chiant de devoir quitter sa page à chaque note pour voir à quoi cela correspond.

     

    Une super bibliographie, mais, hélas, toujours en partie inaccessible pour les non-germanophones ! (et c’est là que tu sans la haine de ne jamais avoir pu faire allemand !)

     

    Bien qu’il se lise tranquillement et sans vrai « prérequis », je pense qu’il est judicieux pour saisir plus de choses d’avoir lu les ouvrages précédents de l’auteur.

     

    Comme toujours, c’est un véritable plaisir de dévorer ce livre ! On apprend plein de choses et permet d’obtenir une nouvelle vision des légendes et des croyances, surtout les croyances populaires. Bref, une nouvelle vision sur le monde (occidental).


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  • "Les nécrophiles anonymes, T.02 : L'étrange cas du docteur Ravna et de Monsieur Gray" est un roman de Cécile Duquenne.

     

    Synopsis :

    En tant que vampire, Bob n’échappe pas à certains doutes et ressent le besoin de retrouver ses plus vieux amis. Mais les réjouissances tournent court lorsqu’un certain vampire nommé Dorian Gray hypnotise Bob et en fait son pantin. Qui est vraiment Dorian ? Quel lien l’unit à Bob ? Entre hallucinations puissantes et rares moments de lucidité, le vampire va tenter d’éclaircir ce mystère, lié à ses origines inconnues…

    Népomucène, quant à lui, tente le tout pour le tout afin de ramener son ami à la raison. Parviendra-t-il à arracher Bob des griffes de Dorian ?

     

     

    Avis :

    Si le premier tome m’avait bien plus, je n’ai pas été convaincu par cette suite.

     

    J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire. J’ignore si c’est le récit à la première personne, narré par Bob, ou si c’est le style de l’auteure qui m’a gêné. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas parvenue à trouver des éléments palpitants.

    Pourtant, il y avait de bonnes idées, surtout quand Bob se retrouve confronter à ses « anciens moi ». Hélas, la sauce ne prend pas complètement. J’avoue aussi que certains tocs de langage sont parfois gênants. Que Julia soit désignée par le mot « négresse » à quelque chose de gênant, mais qui peut se comprendre dans le contexte utilisé. Mais par moment, j’ai trouvé que le contexte n’y était pas, et l’auteure frôle l’abus de langage (je ne pense pas qu’elle est voulue tenir des propos racistes, mais il y une évidente maladresse).

     

    L’intrigue est très convenue à mon gout. Je l’ai trouvé fade et sans vrai rebondissement, sans retournement de situation ni aucune révélation qui aurait pu pimenter les aventures de Bob, de ses anciens amis et de Népomucène.

     

    Les personnages dans leur ensemble ont aussi peiné à me convaincre. Ils sont sympathiques, mais manquent cruellement de profondeur. J’ai eu l’impression de voir des stéréotypes évolués dans des situations convenues, presque bien pensantes pourrait-on dire.

     

    Pourtant, tout n’est pas inintéressant. Toute l’idée sur l’évolution des personnalités des vampires était intéressante.

    J’ai aussi aimé le jeu des références littéraires .

     

    Bref, je n’ai pas été emballé par cette suite. J’avoue que j’ai même hésité à laisser tomber ma lecture à plusieurs reprises, mais l’espoir fait vivre et j’espérais que l’histoire prenne une direction intéressante.

    Dommage.


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  • "Le mystère de la baleine blanche : Aux origines de Moby Dick" est compilation de textes présenté par Dominique Le Brun.

     

    Présentation :

    Géant paisible capable de se muer en démon justicier, Moby Dick nous hante depuis sa création, en 1851, par l'écrivain Herman Merville. Longtemps incarnation du mal caché en nous-même, le cachalot blanc est maintenant l'image d'une Nature que se retourner avec violence contre celui qui la blesse. Il est d'autant plus fascinant de découvrir qu'il avait un modèle, ou plutôt des modèles, auxquels Merville emprunta beaucoup.
    Voici, aux sources du mythe, les témoignages vécus des hommes qui ont rencontré le véritable Moby Dick, et en sont revenus vivants.

     

    Avis :

    Un ouvrage compilant des textes à l’origine du Moby Dick d’Herman Melville.

     

    Le célèbre romancier s’est inspiré de plusieurs sources pour créer son chef-d’œuvre. L’une de ces sources, les plus connus (un film très fantasmé de Ron Howard va sortir sur le sujet), concerne le naufrage de l’Essex.

    La chasse à la baleine, bien qu’elle paraisse ignoble à nos yeux actuels, était une industrie florissante qui faisait vivre des milliers de personnes, mais qui était d’une dangerosité extrême ! Un navire comme l’Essex partait pour trois ans ! de voyage.

    Mais ce n’est pas tellement le propos de l’ouvrage.

     

    L’auteur nous propose de découvrir des récits qui ont été source d’inspiration pour Moby Dick.

    Les deux premiers sont des témoignages des survivants de l’Essex.

    Celui d’Owen Chase est poignant. Il décrit, après le drame, le récit du naufrage : un énorme cachalot mâle percute (volontairement) le navire qui finit par sombrer. Puis vient le récit de la survie dans les petites baleinières, pas conçues pour la haute mer. Et là, il va falloir s’accrocher ! Ce sont ces témoignages qui montrent que ces mers, ces océans, qui font rêver sont des cauchemars !

    Bref, j’avoue que j’apprécie énormément ce type de récit qui montre une réalité horrible et la volonté de vivre de certains hommes. Des sacrifices que certains peuvent faire pour que les autres restent en vie.

    Le second, celui de Thomas Nickerson, j’ai beaucoup moins été emballé. Le texte n’est pas dans son intégralité. Il ne s’agit que du début du récit qui narre la période du départ de l’Essex et la condition de mousse. Il est coupé au moment du départ du navire, car il rejoint le témoignage précédent.

    S’il y a des choses intéressantes dans ces quelques premières pages, je n’y ai pas trouvé mon compte. J’espérais un autre point de vue sur le naufrage.

    Les deux textes, outre le récit du naufrage, permettent aussi de comprendre les mentalités de l’époque, surtout celles des marins vis-à-vis des cachalots et baleines.

     

    Le troisième texte évoque Mocha Dick, un énorme cachalot blanc qui semait la terreur au large du Pérou (ou du Chili, j’ai un doute là). C’est le récit de chasse d’un harponneur. Un texte très intéressant, mais surement bien romancé. Ceci dit, j’ai trouvé qu’il permettait de bien appréhender ce moment de la chasse où les marins sont sur les baleinières et où les animaux peuvent se montrer très agressifs.

     

    Enfin, le dernier texte est le dernier chapitre de Moby Dick. On y retrouve beaucoup de choses évoquées dans les récits précédents.

     

    Le livre propose aussi de bonnes annexes dont de très bons lexiques. Ceci dit la première annexe est un texte d’un officier de marine sur la pratique de la chasse à la baleine à destination d’un public de connaisseur du monde maritime. Parce que, soyons honnêtes, je ne l’ai pas lu en entier : c’est imbuvable ! Trop de terme technique ! Normal ceci dit, car c’est issu d’un ouvrage technique.

     

    Un livre que j’ai trouvé très intéressant pour comprendre l’origine de Moby Dick (que je lirai un jour), mais aussi sur la manière dont les baleines et cachalots étaient perçus à l’époque. De plus, l’auteur présente chaque texte, ce qui aide beaucoup à la compréhension de certains points.

    Mais pour ma part, c’est le récit d’Owen Chase qui m’a le plus plu.

     

     

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  • "Noces d'éternité" est une novella d'Aude Reco.

     

    Synopsis :

    Angleterre, année 1890...Ellen Covert vit dans un manoir victorien sujet à d'étranges manifestations : empreintes de pas mouillés, robe de mariée qui saigne,...L'atmosphère se charge de mystère jusqu'au jour où le corps de son futur époux est retrouvé mort au matin de ses noces.En dépit des conventions, Ellen enquête sur le mystère de la demeure et sur celui qui entoure sa propre personne. Dépourvue de droits, elle se heurte aux secrets de son père et à la mort mystérieuse d'une esclave. Perdue entre intimes convictions et troubles, elle s'apercevra que le plus grand danger ne vient pas d'où elle pense...

     

    Avis :

    Merci aux Éditions du Petit Caveau pour se SP.

     

    Une novella sympathique mais avec de nombreux défauts.

     

    Quand j’ai demandé ce SP, j’étais un peu inquiète, car qui dit gothique dit aussi souvent romance (et mon m’avait dit qu’il y en aurait). Au final, si romance il y a, elle reste très correcte et bien faite (pas de « je t’aime moi non plus », « non mais on peut pas », etc.). Elle est bien dosée, pas mielleuse, pas niaise. Bref, je trouve que l’auteure a réussit à éviter les gros défauts des romances, surtout pour un texte gothique.

     

    L’histoire cadre bien avec les principes du récit gothique : un lieu isolé, une jeune fille, des secrets, des fantômes, des malédictions. J’avoue que j’ai beaucoup aimé ces aspects. J’ai senti que l’auteure savait ce qu’elle faisait, même si de nombreux points restent classiques.

    J’avoue que le personnage d’Ellen est sympathique.

     

    Mais hélas, il y a pas mal de petits défauts qui donne un sentiment de récit pas complètement fini, voire même parfois un manque de travail.

    J’avoue que le côté ambiance aurait mérité plus de description. Bien que l’on sente qu’une « aura » sombre s’installe, cela reste trop superficiel.

    Je ne vais essayer de pas spoiler, mais le personnage de B. aurait mérité à être beaucoup plus travaillé ! On reste dans le superficiel et on saisit mal ses motivations, même si les personnages ne semblent pas forcément en savoir plus.

    Il y a des petits détails qui m’ont aussi gêné. Un moment, l’héroïne va souvent au bal avec un jeune homme : elle pense que son père souhaite la voir l’épouser. Or il lui dit que ce jeune homme préfère les hommes et que c’est « mal vu ce nos jours » : cela sous-entend que c’était différent avant. Nous sommes en 1890 ! Non ! C’est juste mal vu à cette époque ! Wilde a été condamné au Bagne pour ça !

     

     

    La novella m’a bien plus, mais j’avoue que la multitude de défauts laisse un sentiment d’inachevé. Je pense que ce texte, sans être élargie niveau intrigue, aurait mérité plus de pages pour plus poser certaines choses, développer certain point, mettre plus d’ambiance.

    Un texte à découvrir malgré tout.


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  • "La chanson de Roland" est une chanson de geste, présenté par Pierre Jonin.

     

    Synopsis :

    Du texte fondateur, de l'admirable chef-d'œuvre, après tant d'éminentes traductions, en voici donc une nouvelle.
    Celle-ci donne enfin à lire le fabuleux récit dans sa verdeur originelle, dans le rythme régulier qui scande inexorablement l'aventure et le destin des personnages, dans les vers décasyllabes donc que le mystérieux auteur destinait à la récitation publique. On lit comme écoutait l'auditeur médiéval, on retrouve cette marche sublime, cette implacable foulée.

    Avis :

    Un classique de la littérature médiévale.

     

    Il n’est jamais très évident de parler des récits de cette époque lointaine, encore plus quand nous avons des connaissances limitées de ce sujet. Il n’est donc vraiment possible pour moi de dire si ce texte est une grande chanson de geste, etc., etc., car je ne connais passez bien les choses pour les juger.

     

    Ceci dit, j’ai passé un assez bon moment de lecture. J’ai l’impression que j’apprécie beaucoup les textes médiévaux.

    Les « paragraphes » sont assez courts et ne présentent pas de difficultés de lecture particulière. La chose la plus pénible, c’est la répétition de « morceaux » d’un paragraphe à l’autre. Mais comme c’est une chanson de geste, le texte n’est pas conçu à la base pour être lu, mais chanté.

     

    Pour ce qui est de l’histoire, j’avoue que j’adore. Déjà, comme beaucoup d’œuvres de cette époque, tout le monde est il beau, tout le monde il est fort, tout le monde il est preux, tout le monde il est sage. Bon, j’exagère quand même un peu, mais je trouve très agréable de voir les « ennemis » de Charlemagne doté de nombreuse qualité (par trop non plus, nous sommes à une époque lointaine et ces sont des Sarrazins). Il n’y a pas un cracha de haine contre eux.

    J’avoue avoir été très surprise par le personnage de Roland. C’est un sale petit con ! Orgueilleux et colérique ! J’ai été étonné parce que c’est le personnage le plus antipathique de l’histoire, alors que cette chanson porte son nom ! Bien que valeureux, j’ai trouvé ce type ignoble qui envoie ses camarades à la mort par pur orgueil. Bon, bien sûr, faut aussi avoir une vision relative des choses, car « Dieu est avec lui et il est dans son droit ». Il y a des notions particulières à cette époque. N’oublions pas que les récits mettent souvent en scène des combats où des chevaliers se battent en duel, le gagnant représentant la justice (même si l’accusé défendu est coupable) ! Il me semble que l’on retrouve ça dans le Excalibur de John Boorman. Bref…

     

    Charlemagne m’a aussi fait beaucoup rire. Il rêve que Roland se fera tuer s’il est à l’arrière-garde (les rêves/visions sont courants à l’époque dans le clergé et chez les élites). Mais bien sûr, il ne fait rien pour que Roland ne se retrouve pas à l’arrière-garde et pleure sur le sort de son neveu avant même que le drame survienne. Bien oui hein ! Ne fallait pas l’envoyer à l’arrière ! Idiot !

    Bon là encore, j’interprète les choses avec mon regard d’actuel, car à l’époque, les choses étaient différentes.

    Mais je ne suis pas là non plus pour dire comment les gens de l’époque voyaient le texte, mais comment moi je l’ai ressentie.

     

    L’histoire, si l’on peut dire, se compose de plusieurs parties. Il y a celle concernant Roland qui va du début jusqu’à sa mort – ce qui est assez bizarre parce qu’une bonne partie de l’ensemble se fait sans lui —, la bataille de Charlemagne pour venger la mort de son neveu contre les Sarrazins, puis le jugement de Ganelon, le traître.

    J’ai trouvé la partie bataille de Charlemagne – et l’ensemble des combats d’ailleurs, c’est valable pour la partie avec Roland – un peu pénible, car assez répétitif : machin éclate bidule comme ça, puis truc muche bouille tartempion comme cela… Mais là encore, nous sommes dans une figure de style typique de cette époque. L’aspect répétitif se retrouve dans de nombreux textes, et pas que les chansons de geste.

     

    Mon édition a un défaut. Il n’y a pas de note de bas de page et toute une partie annotation se retrouve à la fin. Sauf que sans lien entre le texte et ces annotations, je n’ai jamais fait de lien. C’est super dommage parce du coup, je n’ai pas lu ces annotations…

     

    Bon bien que j’ai lu ce texte avec mes yeux actuels et que je me sois bien amusé, on peut sortir tout un tas de choses typique du moyen-âge. Il ne faut vraiment pas oublier que ce texte est une chanson et qu’elle était destinée à un autre public ; que la littérature n’était pas celle d’aujourd’hui.

     

    J’ai vraiment apprécié cette lecture, même si certaines choses ont dû m’échapper. Je suis vraiment contente d’avoir découvert – enfin — ce classique.

     

    La chanson de Roland


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  • A partir du 15 juillet, je vais me lancer dans un nouveau challenge, en partie en parallèle de mon challenge Textes Anciens : Recueils and Anthologies Addict, organisé par La prophétie des ânes.

     

    L'objectif, lire un certains nombres de recueils et d'anthologies durant une année, c'est-à-dire jusqu'au 15 juillet 2016, sachant que le but est de cumuler un maximum de point.

    Vous choisissez votre niveau, moi j'ai pris Âne Éclairé, soit 12 lectures. Parmi ces lectures, certaines rapporterons plus de point. 

     

    Si vous souhaitez vous inscrire, vous pouvez en apprendre plus sur le blog de la Prophétie des ânes.


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  • "Narcisse, T.01 Mémoires d'outre-monde" est une BD de Chanouga.

     

    Synopsis :

    On m'a souvent dit que si j'avais marché dans les pas de mon père, toute cela ne serait jamais arrivé...

    Mais, c'est un fait, c'était en moi, rien au monde n'aurait pu me faire changer d'avis...

    J'étais fait pour être marin.

    De ce qui m'est arrivé, moi Narcisse P., je n'ai aucun regret...pour ce qui est d'Amglo, c'est une autre histoire.

    Saint-Nazaire, du phare de l'Aiguillon, 7 octobre 1880.

     

     

    Avis :

    Une BD qui commence bien, mais qui reste une « introduction » à une histoire incroyable.

     

    Lors du festival des Étonnants Voyeurs, l’une des expositions proposait des planches de cette BD. C’est ainsi que j’ai pu découvrir l’incroyable aventure de Narcisse Pelletier, jeune vendéen, « abandonné » en Australie où il vécut avec les « sauvages » pendant 17 ans !

     

    Le premier tome de cette BD raconte comment le jeune garçon, âgé de 14, va vivre ses premières années de mousse (pas toujours facile), son désir de prendre la mer et « d’aller loin », ainsi que les circonstances qui le mèneront à se retrouver seul, au milieu de nulle part près de l’Australie.

    L’auteur donne un très bon rythme à son histoire. Ni trop rapide, ni trop lent.

    Il y inclut des petites touches que je pense personnelles, mais qui donne une certaine force au récit. Le petit côté « fantastique » ou « chamanique » apporte quelques choses de tendres.

     

    Les personnages sont tous en puissance. On ressent leurs désirs, leurs méchancetés ou bien encore leur bienveillance.

    On s’attache vite au jeune Narcisse qui rêve de mer et d’aventure, mais qui déchante et qui découvre les horreurs que le voyage en mer peut apporté (je viens de finir de lire un témoignage d’un rescapé de l’Essex ; si la mer peut faire rêver, on n’a juste pas envie de découvrir son mauvais côté).

    Il est difficile, à l’époque actuelle, de se rendre compte comme la vie en mer était une chose éprouvante et hasardeuse !

     

    J’aime beaucoup de dessin de l’auteur, même si je trouve que nombre de ces personnages se ressemblent trop.

    Les planches sont très belles, avec une très belle coloration avec certaines couleurs très vives qui donne de la force aux scènes ou aux personnages (je pense au roux des cheveux de Narcisse). Les crayonnés que l’on peut détecter sous les couleurs rendent vivantes les cases. Personnellement, j’adore quand on voit les coups de crayon.

     

    Le petit « cahier » documentaire de la fin m’a un peu déçu : il y a trop peu de choses pour une histoire aussi incroyable ! J’en voulais plus !

     

    Cette BD avait vraiment tout pour me plaire. Une histoire vraie incroyable, une scénarisation bien fichue tout en tendresse ou en violence et qui reflète bien une certaine réalité, un coup de crayon sublime avec une colorisation délicate.

    Bref, j’ai adoré même si j’avais, ce n’est pas la partie de l’histoire qui m’intéresse le plus : mais la vie chez les aborigènes ! Vivement la suite !

     

    Merci à ma camarade Arieste pour ce beau cadeau !


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  • "L'Homme, l'Animal et la Machine : perpétuelles redéfinitions" est un essai de Georges Chapouthier et Frédéric Kaplan.

     

    Présentation :

    Les animaux ont-ils une conscience ? Les machines peuvent-elles se montrer intelligentes ? Chaque nouvelle découverte des biologistes, chaque progrès technologique nous invite à reconsidérer le propre de l’homme.
    Ce livre, fruit de la collaboration entre Georges Chapouthier, biologiste et philosophe de la biologie, et Frédéric Kaplan, ingénieur spécialiste de l’intelligence artificielle et des interfaces homme-machine, fait le point sur les multiples manières dont les animaux et les machines peuvent être comparés aux êtres humains. Après un panorama synthétique des capacités des animaux et des machines à apprendre, développer une conscience, ressentir douleur ou émotion, construire une culture ou une morale, les auteurs détaillent ce qui nous lie à nos alter-egos biologiques ou artificiels : attachement, sexualité, droit, hybridation. Au-delà, ils explorent des traits qui semblent spécifiquement humains – l’imaginaire, l’âme ou le sens du temps – mais pour combien de temps encore…
    Une exploration stimulante au coeur des mystères de la nature humaine, qui propose une redéfinition de l’homme dans son rapport à l’animal et à la machine.

     

     

    Avis :

    Un livre super intéressant.

     

     Parfois, on se balade dans une bibliothèque puis on tombe au hasard sur un livre qui n’est pas spécialement dans nos habitudes… Un titre sympa, des auteurs qui doivent savoir de quoi ils parlent... Puis on se dit qu’une petite incartade dans un domaine qu’on connait peu, ça ne fait pas de mal.

    Et c’est bien ce qui est arrivé avec ce livre.

     

    L’ouvrage se propose de comparer l’humain avec les animaux et les machines. Il se compose de manière assez sympathique. Chaque grande notion est découpée en deux parties, une homme/animal et une autre homme/machine.

    Ce qu’il y a aussi de bien, c’est que le livre peut ne pas se lire de manière linéaire. Une grande notion vous intéresse, mais elle est à la fin du livre ? Pas de soucis, chaque notion se lit individuellement et il y a des renvois vers les autres notions nécessaires pour mieux comprendre chaque article.

     

    Résumer l’ensemble du livre est assez compliqué. Même s’il y a parfois des notions et des passages compliqués à saisir (comme un écosystème pour les machines), l’ouvrage reste accessible à un très large public.

    En fait, l’une des phrases de conclusion de cet essai me semble très importante pour saisir l’intention des auteurs, les animaux et les machines nous permettent surtout de nous interroger sur nous-mêmes.

     

    Un livre que j’ai trouvé très intéressant et que j’ai beaucoup aimé !

    À découvrir !  

     


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  • "Anna d'Arabie : la cavalière du désert 1878 - 1879" est un récit de voyage d'Anna Blunt.

     

    Synopsis :


    Trente-cinq ans avant T.E. Lawrence, une femme audacieuse et passionnée, Anna Blunt, se risque dans l'immensité de sable du centre de l'Arabie, véritable terra incognita aux yeux de l'Occident. La violence des éléments, l'absence de points d'eau, l'incertitude des pistes, un pouvoir politique entre les mains de princes fanatiques : voilà à quoi s'exposaient Anna et son mari, Wilfrid Blunt, en se lançant dans la fournaise du Nefoud, puis au cœur des hautes terres interdites du Nedjed, dans le but de traverser la péninsule de part en part, de la Méditerranée au Golfe. Pourtant, qu'elle pénètre l'intimité d'une tente bédouine ou l'ombre troublante d'un harem, Anna Blunt, la cavalière du désert, n'aura de cesse de s'émerveiller et de nous dire l'absolu de ce désert, si bien accordé à son caractère.

     

    Avis :

    Un récit de voyage classique.

     

    Anna Blunt… Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous connaissez probablement sa mère et son grand-père, respectivement Ada Lovelace et Lord Byron.

    Accompagnée de son mari, la jeune femme entreprend la traversée d’un désert pour découvrir une région assez peu connue et pour aller à la rencontre de pèlerins se rendant dans un lieu saint de la religion musulmane.

     

    J’avoue que si la lecture a été sympathique, elle n’a pas toujours été très passionnante. Il y a parfois de longues descriptions et l’on se perd parfois dans les noms.

     

    Anna Blunt raconte, en donnant ses impressions et en décrivant qu’elle voit, ce qui se passe, son voyage dans une région du monde peu fréquenté par les Occidentaux.

    Blunt ne fait pas œuvre d’ethnologue ou d’anthropologue. Parfois, les remarques de l’auteure sont un peu… gênantes. Comme quand elle parle de race ou de genre de chose. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte.

     

    Ce qui m’a frappé dans ce livre, c’est bien les régions que Blunt et son mari traversent. Si l’on sent des conflits, ils n’ont rien à voir avec ceux actuels. J’ai trouvé très appréciable de découvrir ce coin du monde à une autre époque et avec une autre vision.

     

    Le texte est accompagné d’illustration réalisée par l’auteure.

     

    Il y a un défaut dans le livre. Si je me réjouis de la présence du lexique, je déplore qu’il n’y ait pas de renvois systématiques.

     

    Un livre assez court et qui se lit bien malgré quelques longueurs.  


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  • "Trolls et Licornes" est l'anthologie officiel des Imaginales 2015, dirigé par Jean-Claude Dunyach, avec Raphaël Albert, Pierre Bordage, Lionel Davoust, Jeanne A. Debats, Silène Edgar, Estelle Faye, Sophie Jomain, Olivier Paquet, Adrien Thomas et le duo Sylvie Miller/ Philippe Ward.

     

    Synopsis :

    Huit nouvelles, un poème et une variation inspirée de Molière nous entraînent entre les mondes où s’affrontent les Dieux, dans les bas-fonds parisiens hantés par des créatures magiques, dans les forêts où des êtres dissemblables peuvent apprendre à voyager ensemble… Sans oublier un certain festival vosgien dont les visiteurs ne sont pas toujours ce que l’on croit.

     

    Avis :

    Une anthologie plutôt moyenne malgré la présence de textes forts sympathique.

     

    Cette antho des Imaginales 2015 commençait pourtant bien avec une préface de Jean-Claude Dunyach que j’ai trouvé très drôle. Les choses s’annonçaient donc bien.

     

    Hélas, la première nouvelle, Jötnar de Jeanne-A Debats ne m’a pas du tout plus. Pour être honnête, je ne l’ai pas fini. J’ai trouvé le début très classique dans un univers très proche du monde scandinave : les noms sont juste déformés. Comment de pas voit dans Jötnar un Jötun (un géant des glaces). Puis avec l’arrivée des Christiens, j’ai trouvé les événements de fond très manichéen. Bref, je n’ai pas poursuivi la lecture de cette nouvelle.

     

    Du coup, je pense que je suis partie avec un a priori sur la nouvelle d’Estelle Faye, La chasse à la licorne. Le texte est sympa avec ces deux chasseurs de licornes, même si j’avoue que j’ai plus aimé le pendant « masculin » de l’aventure, que la partie « féminine » que j’ai trouvé peu passionnant.

     

    Nouveau coup dur avec Ekasrinn de Pierre Bordage. Je ne sais pas si c’est la manière de narrer ou si c’est le personnage principal, un mec un peu trop « viril » et « macho » à mon gout, mais je n’ai pas accroché. Je n’ai pas aimé ce qui se dégageait du personnage principal, quelque chose de malsain et de très négatif.

     

    Heureusement, la nouvelle suivante est Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust. J’ai beaucoup aimé ce texte pour plusieurs raisons. Premièrement, j’ai eu beaucoup de sympathie pour le troll qui évolue dans un univers qui ne lui convient pas, qui ne parvient pas à faire partager sa passion. J’aime sa manière de lutter pour valoriser sa passion, ce qui entraine une souffrance.

    J’ai apprécié le côté visite chez le psy. Je pense que ces passages donnent de la force au personnage principal.

    Enfin, j’ai aimé la réflexion que l’auteur apporte sur le rôle des soigneurs des zoos. Ces gens, qui aiment leurs animaux (à n’en pas douter), sont-ils des monstres qui emprisonnent des bêtes pour les plaisirs des touristes ? On peut aussi s’interroger sur le rôle des zoos… Bref, j’ai trouvé cela passionnant et touchant.

     

    Pour Touellerezh d’Olivier Paquet, je n’ai pas non plus été convaincu. L’intrigue, sauver une princesse sur fond de duel entre deux rivaux, ne m’a pas paru originale et les personnages, sans être mauvais, ne sont pas particulièrement attachants. C’est dommage que la nouvelle manque d’intérêt, car j’ai l’impression que l’auteur a essayé de mettre une pointe de réflexion sur le rêve, l’illusion et la science. Mais hélas, ça n’a pas beaucoup marché.

     

    La nouvelle de Silène Edgar est particulière. Elle reprend un moment d’une pièce de Molière, L’amour Médecin et crée ainsi Le troll médecin. J’avoue que j’ai trouvé la nouvelle bien sympa. Bien que mes lectures de Jean-Baptiste Poquelin (ouais, je me la pète un peu) remontent à loin, j’ai bien retrouvé l’ambiance de ces pièces.

    Ceci dit, j’ai trouvé dommage de ne pas avoir une nouvelle avec une intrigue originale (nouvelle quoi). J’ai l’impression que ce texte est plus proche de la fan-fiction.

     

    J’avoue que quand j’ai vu les vers de la nouvelle Le double destin du Taquin de Raphaël Albert, j’ai eu très peur… De la poésie… Ce n’est pas du tout mon kiff…

    Mais très vite, j’ai accroché à cette versification très humoristique. L’histoire est d’une délicatesse de troll ! J’ai adoré ! Et ça rime !

     

    J’avoue ne pas trop savoir quoi penser du texte de Sophie Jomain, Les yeux du troll. Il y a des choses très tendres et très poétiques dans cette histoire de vieux trolls aveugles. L’ensemble est touchant. Ceci dit, pourquoi un troll ? Le personnage principal aurait très bien être un elfe ou un humain qu’il n’y aurait pas eu de différence. Je n’ai donc pas trouvé que l’élément troll avait un réel intérêt… Dommage, car le texte aurait probablement été plus beau si le troll avait été humain…

     

    Adrien Tomas, avec Trolls, Licornes et Bolognaise, sort un peu du lot avec une nouvelle d’urban fantasy. Ce genre n’est vraiment dans les habitudes, mais je me suis laissé prendre par le caractère « doux et délicat » de l’héroïne. Hélas, je pense que ce texte aurait mérité d’être un poil plus long. La résolution du meurtre est trop rapide pour être apprécié comme il se doit. Dommage… J’aimerai bien retrouver Tia dans une autre aventure… Mais sans histoire de fesses… Non, je sais, je suis chiante, mais rien que l’évocation des aventures passées de Tia m’a donné des boutons…

     

    Comme l’a fait l’un de mes profs d’archéo avec un vrai faux accent italien, Sylvie Miller, Philippe Ward, ma je vous aime ! Dans la tête de Georg Trollevitch m’a fait poilé du début à la fin ! J’étais super triste en apprenant que cette nouvelle n’était pas une nouvelle mettant en scène Lasser, détective des Dieux (vivement le tome 4). Mais il n’a fallu que quelques lignes pour oublier ma déception.

    Ceci dit, je ne sais pas si tout le monde pourra comprendre les références.

     

    Si la première nouvelle de l’anthologie m’a beaucoup déçu, les autres textes – très différents les uns des autres – sont sympathiques et le livre se termine en apothéose avec la superbe nouvelle du duo Miller/Ward.  Mais malgré cela, l’ensemble apparait comme moyen.

     


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