• "Le capteur de rêve" est un conte Anishinabé de Michel Noël et illustré par Daniela Zekina

     

    Synopsis :

    Il y a fort longtemps, l'araignée fabriqua avec sa toile un piège pour capturer les cauchemars des enfants. On dit qu'un jour, elle confia à un être humain le fabuleux secret de sa fabrication...

     

     

    Avis :

    Avant tout, je tiens à remercier Borealia pour ce SP qui m’a fait découvrir un conte d’une population amérindienne que je ne connaissais pas les Anishinabés (nom qui sert à nommer un ensemble de peuples : les Algonquins, les Outaouais, les Saulteaux, les Ojibwés et les Potawatomis).

     

    Ce conte nous propose de découvrir comment deux vieilles sages-femmes Anishinabés vont être instruites par l’Esprit d’une Araignée pour fabriquer des capteurs de rêves (que l’on nomme attrape-rêve par chez nous).

    Cette histoire est presque un conte dans un conte. En effet, si l’on découvre comment les deux héroïnes vont découvrir la fabrication de cet objet (que même les Européens ont adopté), l’auteur nous raconte aussi pourquoi ce capteur de rêve est devenu un objet magique qui s’offre à chaque naissance.

    Si le jeune lecteur découvre une belle histoire, l’adulte pourra y voir beaucoup plus de choses comme l’importance des sages-femmes chez la population Anishinabés, l’origine de croyances et de rites. Bref, ce n’est pas une simple histoire pour faire s’endormir les plus jeunes. Il a beaucoup de profondeur dans ce court texte.

    Personnellement, j’ai beaucoup aimé parce que les personnages principaux sont des anciennes, parce que j’ai découvert une légende, un mythe, que je ne connaissais pas (je connaissais l'attrape-rêves, mais pas son histoire) et j’ai aussi découvert une nouvelle population amérindienne.

     

    Comme toujours dans les livres jeunesse de Borealia on trouve des annexes. Outre le lexique, ce qui m’a vraiment plus, c’est le petit guide pour fabriquer soi-même son capteur de rêve. Il va falloir que je teste ça ! Le plus dur va être de trouver une branche assez souple.

     

    Un joli conte qui a plusieurs niveaux de lecture et qui ne se limite pas à une simple histoire.

    À découvrir !


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  • "L'épopée de Gilgames, le grand homme qui ne voulait pas mourir" est en ensemble de textes traduit de l'akkadien (et autre) et présenté par Jean Bottéro.

     

    Synopsis :

    Vieille de quelques trente-cinq siècles et de loin antéreure à l'Iliade et au Mahâbhârara, l'Epopée de Gilgames est la prmeière oeuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'épopée.
    Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgames, dans une recherche désepérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas.
    Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif.
    Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, et mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux ce chef-d'oeuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grande porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

     

    Avis :

    Un livre particulier puisqu’il s’agit des traductions des tablettes cunéiformes retraçant cette première épopée.

     

    L’épopée de Gilgamesh (ou Gilgames) est la première épopée écrite et remonte au temps de la Mésopotamie. Transmises par de nombreuses tablettes d’argile, de culture et de peuple, nous la connaissons grâce à ses supports découverts dans divers sites archéologiques.

     

    Jean Bottero, spécialiste de la Mésopotamie, nous propose donc ici des traductions des tablettes évoquant cette épopée. Plusieurs versions sont présentées, plus ou moins complètes, plus ou moins anciennes, issues de diverses populations.

     

    L’introduction de cette épopée est vraiment très bien faite. Elle permettra au néophyte de comprendre la grande culture de la Mésopotamie ancienne ; l’auteur fait ici preuve d’un très bon travail de vulgarisation : pointu, mais tout en restant accessible. Il nous présente donc le contexte d’écriture de cette épopée, ces différentes versions avec ses variantes, ainsi que les thèmes aborder par ces histoires (la conception du monde mésopotamien n’est pas tout le même que le nôtre).

     

    Pour ce qui est des textes (traductions) en eux-mêmes, difficile de m’exprimer. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas en face d’un texte littéraire classique puis que ce sont des traductions de tablettes d’argiles : certains vers sont manquants (ce qui ampute parfois le récit), des mots ne sont pas déchiffrables (car abimés et illisibles). Nous nous retrouvons devant des textes versifiés très lacunaires.

    D’une certaine façon, ça se lit bien : les vers sont courts et ne présente pas trop de complexité. Ceci dit, si la lecture est assez rapide, elle n’en demeure pas moins très évasive et parfois compliquée dans la compréhension du « fond » du récit. En effet, malgré les très nombreuses annotations, il est parfois compliqué de saisir les subtilités de ce texte.

     

    Mais que narre cette épopée ? Elle raconte les aventures de Gilgames, un roi d’essence divine (si l’on peut s’exprimer ainsi, les Mésopotamiens n’ont pas de terme pour désigner des demi-dieux, les héros), qui avec son ami Enkidu (un être sauvage) affronte plusieurs épreuves, avant de partir à la découverte de la-vie-sans-fin après le décès de son ami.

    C’est très résumé, mais c’est les grandes trames de ce récit. On y trouve d’ailleurs la première allusion au Déluge.

     

    Personnellement, j’ai apprécié la lecture de ce livre, car je me suis retrouvé au plus près des textes anciens et cela m’a permis de découvrir les bases mêmes de cette épopée. Mais je ne pense pas que cet ouvrage convienne pour quelqu’un qui souhaiterait un texte plus « littéraire ». Même moi, je pense maintenant me tourner vers un livre plus « romancer » afin de peut-être mieux saisir l’essence même de ce récit.

     

    Il est donc difficile pour moi d’en dire plus. Le livre est vraiment très bien fait avec une très bonne introduction, de très nombreuses annotations et remarques. Ceci dit, ce n’est pas un « roman ».

    Il ne convient donc pas à tous les publics.

     

    L'épopée de Gilgames


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  • "La rivière aux saumons" est un conte de Michel Noël, illustré par Daniela Zekina.

     

    Synopsis :

    Autrefois, les saumons ne vivaient que dans l'océan. Jusqu'au jour où les Indiens s'adressèrent à l'Esprit de la rivière Mishta Shipu...

     

     

    Avis :

    Je tiens à remercier les Éditions Borealia pour ce SP, qui en plus d’un bon moment de lecture, m’a fait découvrir une ethnie amérindienne que je ne connaissais pas.

     

    Un conte Innu nous faisant découvrir les voyages des saumons pour le jeune lectorat.

     

    Ce court conte se découpe de deux parties : la découverte de la petite Matamek du spectacle extraordinaire des saumons remontant le fleuve puis le récit de son grand-père : il raconte comment les saumons ont commençé à effectuer ce voyage.

    J’ai beaucoup aimé la manière dont le récit est articulé, car l’auteur ne s’est pas limité à raconter une légende Innu, il la place dans un contexte réel. De plus, j’ai aussi apprécié l’image de transmission du savoir d’anciens à jeune.

    L’ensemble est illustré en toute simplicité par Daniela Zekina.

     

    Ce que j’ai aussi aimé dans ce livre, ce sont les annexes.

    On y trouve un petit lexique pour les termes un peu compliqués ou atypiques (pour le jeune lectorat), quelques mots en langue Innu, une notice sur les Innus et les saumons, une recette de cuisine (que j’aimerai bien essayer), ainsi qu’une courte rencontre avec Kathia Rock, une musicienne Innu.

     

    Bref, un petit livre qui m’a bien plus, car il permet de découvrir un joli conte, mais aussi des éléments de la culture dont il est issu.

     


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  • "Lais Féeriques des XIIe et XIIIe siècles" sont des lais anonymes, présentés, traduits et annotés par Alexandre Micha.

     

    Présentation :

    Après avoir été une composition musicale exécutée sur la harpe ou la rote, le lai est devenu un genre narratif, un court poème relatant une aventure, un évènement extraordinaire. On connaît bien les lais de Marie de France. Ceux des "Lais féeriques" ici présentés s'inscrivent dans la même lignée. Ils appartiennent à un monde de sortilèges ; les êtres et les choses y sont libérés des lois naturelles, l'insolite fait irruption à chaque instant, les amours sont improvisées mais presque toujours durables, le malheur et la religion n'ont pas droit de cité.
    Cet espace mythique, lieu d'apparitions, de métamorphoses et d'enlèvements, privilégie le merveilleux plus que le fantastique. En ouvrant la porte à l'imagination, il nous offre le plaisir sans prix du dépaysement.

     

     

    Avis :

    Des lais moins connus que ceux de Marie de France.

     

    J’ai découvert cette compilation de lais dans un autre ouvrage (une des monographies sur Mélusine) sur la littérature du Moyen-âge.

    Comme j’avais déjà lu ceux de Marie de France, les essais et les récits de Mélusine et pas mal de récits arthuriens, j’avoue que je n’ai rien découvert d’exceptionnel. Beaucoup d’histoire a donc des impressions de « déjà-lu » même si certains éléments changent, comme dans le lai de Mélion où l’on retrouve l’idée développée dans le Bisclavret de Marie de France.

     

    Le point comment de tous ces textes sont leur aspect féérique, bien que les deux derniers s’en éloignent. Pour les histoires ou les éléments, on retrouve beaucoup de choses typiques : les jeunes pucelles dans les fontaines, les rencontres dans un verger, les passages dans l’autre monde par une rivière ou une forêt, les chasses entrainant vers cet autre monde…

    Il y a aussi la fin’amor et tout ce qui me fait bien rire dans ce type de texte : tout le monde il est beau, grand, fort, valeureux, le meilleur chevalier du monde, etc.

     

    Hormis les deux derniers textes que j’ai trouvé « atypique » (avec un lai sur le con [le sexe féminin]) et un autre sur femme trop précieuse) car moralisateur, les autres lais sont assez « commun » dans leur élément et leur idée. Mais si vous n’avez pas lu les références dont je parle plus haut (Mélusine, Marie de France et légendes arthuriennes), la lecture de ce livre sera plus intéressante qu’elle ne le fut pour moi.

     

    L’ouvrage est bilingue en vieux français – français moderne. Il se lit donc très vite si l’on ne peut pas lire le texte ancien.  

     

    Un ouvrage qui ne m’a pas apporté grand-chose au vu de mes connaissances personnelles, mais ce livre pourra plaire aux amateurs du genre (approfondissement de sa propre culture) et pour les novices.

     

    Lais Féeriques des XIIe et XIIIe siècles


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  • "Le monde de Narnia, T.03 Le cheval et son écuyer" est un conte de C. S. Lewis.

     

    Synopsis :

    Shasta, maltraité par le pêcheur qui l'a recueilli et élevé, quitte le pays de Calormen en compagnie de Bree, un cheval doué de parole. Ils n'ont qu'un espoir : rejoindre le merveilleux royaume de Narnia... En chemin, ils rencontrent une jeune fille de noble naissance, gravis, qui fuit un mariage forcé. D'aventure en aventure, les deux héros perceront-ils le mystère qui entoure la naissance de Shasta ?

     

     

    Avis :

    Un troisième tome qui m’a un peu moins emballé que les deux premiers.

     

    L’histoire prend place dans un immense empire au sud de Narnia, du temps où Peter, Susan, Edmund et Lucy étaient rois et reines.

    Un jeune garçon s’enfuit avec un cheval narnien (donc qui parle) puis rencontre une jeune « princesse » en fuite, elle aussi avec un cheval parlant. Tous souhaitent rejoindre Narnia afin de vivre libres.

     

    Toujours sous forme de conte, l’auteur nous fait suivre les aventures de ces deux jeunes gens qui n’est pas sans rebondissements et sans complications (hein, sinon, ça ne serait pas drôle). C’est sympa, mais j’ai trouvé l’ensemble un peu convenu, surtout que Aslan joue les manipulateurs de destin (ce qui faire perdre un peu de charme à l’ensemble).

     

    On découvre une bande ribambelle de personnages et j’avoue avoir eu un petit faible pour le prince Corin qui veut toujours casser la figure des gens…

    Encore une fois, j’ai été heureuse de voir qu’il y avait pas mal de personnages féminins et que ces dernières soient assez sympa, même la grulasse qui ne pense qu’aux fêtes. Aravis, l’héroïne est très intrépide.

    Bien qu'on puisse penser que cela aurait pu être « mieux », il faut reconnaitre que pour l’époque, C. S. Lewis s’en sort plutôt bien avec ses personnages féminins, malgré quelques remarques « de son temps » dirons-nous…

     

    Ce qui m’a un peu embêté dans cet ouvrage, c’est l’aspect très négatif donné à l’Empire du Tisroc qui n’est pas sans rappeler l’Empire ottoman ou l’État turc… J’avoue que c’est parfois un peu gênant.  Ceci dit, Lewis ne serait pas le premier à « dénigrer » une population ou un territoire en comparaison de son pays idéalisé (Narnia est merveilleux, etc. alors que cet empire au sud est imparfait, blablabla…)

     

    Un troisième tome qui ne m’a pas autant plu que les deux premiers. À voir ce que réserve la suite : le Prince Caspian.


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  • "Le Royaume des Bégums" est un livre de Shaharyar M. Khan.

     

    Présentation :

    Comment, au coeur de l'empire des Indes britanniques, à Bhopal, quatre générations de femmes musulmanes ont-elles réussi à tenir les rênes du pouvoir pendant plus d'un siècle ? L'un de leurs descendants, Shaharyar M. Khan, raconte ici l'incroyable histoire de ces quatre bégums qui, déjouant les préjugés, les intrigues de leurs cousins et les tentatives d'assassinat, régnèrent de plein droit dans l'un des plus grands Etats princiers musulmans.
    Dignes héritières du noble Afghan qui avait fondé cet Etat en profitant du chaos de l'Empire des Grands Moghols, les deux premières bégums de Bhopal, Qudsia et sa fille Sikandar, rejetèrent le voile et prouvèrent à leurs rivaux qu'elles étaient capables de gouverner aussi bien que des hommes. Sikandar, qui chevauchait à la tête de ses armées pour impressionner ses ennemis, modernisa l'Etat, créa une assemblée législative et ouvrit des écoles pour filles. Tout cela ne l'empêchait pas d'aller chasser le tigre ou de jouer au polo contre les Anglais...Plus féminine, la bégum Shajehan mena d'abord joyeuse vie à la cour de Bhopal et se prit de passion pour la musique et la poésie. Puis, subjuguée par son second mari, elle lui laissa les affaires du pouvoir et reprit le voile, au grand dam de sa grand-mère.
    Cette dynastie de femmes illustres s'achève avec la bégum Sultan Jahan. Elle se forgea une image de souveraine puissante et fit de Bhopal un havre de paix à une époque où les Britanniques s'efforçaient de diviser pour régner. Elle vint en Europe où elle suscita une immense curiosité, puis abdiqua en faveur de son fils en 1926, après avoir joué un rôle de pionnière en matière d'éducation et d'émancipation des femmes musulmanes.

    Shaharyar M. Khan, descendant en ligne directe de la dynastie de Bhopal, a mené une longue carrière de diplomate. Il a été notamment ambassadeur du Pakistan en Grande-Bretagne, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Pakistan, représentant du secrétaire général des Nations Unies au Rwanda, puis ambassadeur du Pakistan en France.

     

     

    Avis :

    Une très belle découverte !

     

    Alors que je furetais à l’étage Histoire et dans le rayon Inde de ma bibliothèque (pour trouver de livres sur l’histoire de l’Inde pour un projet), je tombe sur la tranche de ce livre. J’ai trois ou quatre connaissances de l’Inde qui se battent en duel et le mot « Bégums » ne me disait rien. Après la lecture de la quatrième de couverture, je n’ai pas hésité une minute !

     

    Quatre générations de femmes qui vont diriger un état musulman en Inde au XIXe et début XXe siècles ! Voilà de quoi intriguer et je n’ai pas été déçue !

     

    Ce livre se dévore ! L’auteur possède une écriture fluide, presque romanesque (on a parfois l’impression d’être dans un récit d’aventures) et, surtout, il ne nous perd dans la complexité de l’Inde : différentes religions, différentes ethnies, différentes cultures, termes spécifiques parfois durs à suivre. On sent que l’homme maitrise son sujet. J’avoue que j’ai beaucoup aimé lire un ouvrage sur l’Inde écrit par quelqu’un qui ne soit pas un Occidental. Il n’y a pas ce côté « exotique » que l’on peut trouver dans certains livres. De plus, c’était très drôle de voir l’auteur parlé parfois de certaines personnes comme des références ou des « gens qui sont connus », car je n’avais souvent aucune idée de qui il s’agissait ! Si j’avais eu le temps et le courage, j’aurai relevé tous les noms pour faire mes propres recherches (en tout cas, ça m’a donné envie d’en apprendre plus sur l’histoire de l’Inde).

     

    Ce livre, c’est de l’aventure ! L’auteur nous propose de partir à l’aventure avec celui qui deviendra le fondateur de l’état de Bhopal pour arriver à ces quatre « reines » qui le dirigeront. Des personnages et des histoires extraordinaires, que ce soit la première bégum Qudsia qui vécut assez longtemps pour connaitre ses petits-enfants et qui prit le pouvoir de manière flamboyante ; les jeux de pouvoir entre une autre bégum, ses adversaires et les Anglais, ou encore la lignée des Bourbons de Bhopal…

    Guerres, conflits, problèmes de successions, amours, haines, trahisons, aventures et cultures !

    Quelles femmes admirables que ces quatre bégums, femmes musulmanes croyantes et pratiquantes, qui abandonnèrent le voile (ou le reprirent), s’imposant dans un monde d’homme pour diriger leur État ; en lutte contre les convoitises des uns et des autres ; qui participèrent pour l’émancipation des femmes et l’éducation des filles…

    Conquise ! 

     

    Cedi dit, malgré mon grand enthousiasme, je mettrais un bémol. En effet, l’auteur est le descendant des souverains de Bhopal. Donc, il y a toujours des réserves à voir sur ce qui est écrit ou dit, bien qu’une bonne bibliographie soit fournie à la fin de l’ouvrage (majoritairement inaccessible). Je me posais aussi parfois la question de savoir si certains personnages étaient aussi « horribles » ou aussi « bons et bien » que ce que l’auteur écrivait…

    Mais bon, une bonne excuse pour aller plus loin…

     

     

    Un livre à découvrir de toute urgence ! même si une certaine réserve est nécessaire à sa lecture.

    Le Royaume des Bégums


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  • L’information ne vous aura peut-être pas échappé : l’université d’Artois propose dès le 19 mai un MOOC sur la Fantasy : de l'Angleterre victorienne au Trône de Fer.

     

     

    Mais qu’est-ce qu’un MOOC ?

    MOOC signifie Massive Open Online Courses qu’on pourrait traduire en français comme Cours massivement ouvert en ligne, mais qu’il est plus beau de dire Cours en ligne pour tous…

    Ce sont des enseignements dispensés gratuitement par les universités (françaises ou étrangères) afin d’obtenir des connaissances et de se former dans tous les domaines (Sciences sociales et humaines, informatiques, économies, biologie, physique chimie, etc.). Le tout accessible à un très large public.

     

    J’ai récemment participé à un MOOC qui avait pour sujet les Troubadours et je me suis inscrit à un autre MOOC (qui débutera le 18 mai) sur « Pourquoi découper l’Histoire en tranche » ?

     

    Présentation (issu de la page FB) :

    Ce MOOC sera consacré au genre littéraire et médiatique de la fantasy. Il permettra d'approfondir un goût aujourd'hui largement partagé grâce de nombreuses œuvres à succès (Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones...). On y présentera l'ampleur et la diversité thématique et historique de la fantasy : influence des mythes, héritage du Moyen Âge, grands auteurs du XIXe au XXIe siècle, romans, films ou jeux visant les enfants, les adolescents ou les adultes. Les cours seront assurés par une équipe de spécialistes du domaine, toutes rattachées à l'Université d'Artois.

     

    Ce MOOC comptait 6000 inscrits aux dernières nouvelles et il est encore temps de vous y inscrire si vous le souhaitez (les inscriptions se clôturent le 20 juin).

    Les cours se dérouleront sur 6 semaines et l’estimation du temps de travail (pour celles et ceux qui souhaiteraient recevoir une certification) est de 2 h semaine (ce qui est très raisonnable).

    Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le descriptif de chaque semaine, ainsi qu’une présentation des intervenants ici.

     

     

     

    J’avoue que j’ai hâte de commencer. Ceci dit, je pense que ce MOOC vise le Grand Public. Pour les gens ayant quelques connaissances ou s’intéressant au sujet, je pense qu’il risque d’y avoir de la redite et que l’ensemble ne fasse qu’effleurer certains sujets. Il faut dire que c’est un vaste domaine qui nécessiterait beaucoup plus que 6 semaines de cours.

    J’espère d’ailleurs que ce MOOC attirera des gens qui sont assez extérieurs à ce domaine afin qu’il découvre que la Fantasy n’est pas ce ramassis de faignants ou que cet ensemble ne constitue pas une sous-culture débile (bien qu’il y ait du mauvais dans la Fantasy, on est bien d’accord)

     

    J’espère que vous serez nombreux à suivre ce cours et que nous aurons la possibilité d’en discuter sur les différents réseaux sociaux et pourquoi pas ici même.

     

    Retrouvez ce MOOC sur sa page FB (un événement existe aussi)

    Retrouver ce MOOC sur Twitter

    Retrouver ce MOOC sur FUN (France Université Numérique)

     

     


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  • "Le grand méchant renard" est une BD de Benjamin Renner.

     

    Synopsis :

    Un petit renard ridicule veut devenir la terreur du poulailler.
    Le co-réalisateur d'Ernest et Célestine signe une fable coup de cœur. Face à un lapin idiot, un cochon jardinier et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place de grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des œufs, élever les poussins et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre lorsque le renard se découvre un instinct maternel !

     

    Avis :

    Une BD tout en tendresse.

     

    Quand un petit renard tout minable se retrouve à s’occuper de poussins pour les manger avec son ami le Grand Méchant Loup, ça donne une histoire au scénario classique, mais tout mignon.

     

    J’ai vraiment aimé cette BD, même si son plus gros défaut est une histoire très classique. Ceci dit le dessin tout en charme qui nous fait accrocher.

    Les personnages de cette histoire sont aussi très attachants : ce pauvre petit renard un peu (beaucoup) raté, un chien de garde feignant, un cochon jardinier, une poule un peu colérique… Le dessin permet vraiment de leur donner de la force et du caractère.

    J'ai aimé le côté assez sobre des planches. Parfois, un petit brin d'herbe comme seul décors est largement suffisant.

     

    J’avoue que je ne sais vraiment pas trop quoi dire de plus. C’est mignon et tendre, parfois drôle.  J’ai passé un très bon moment de lecture.

     

    Pour se détendre et se faire du bien, une BD qui conviendra parfaitement.

     

    Merci à mon camarade Loic de me l'avoir prêté.

     


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  • "Introduction à la littérature française du Moyen-Age" est un essai de Michel Zink.

     

    Présentation :

    La littérature française naît au Moyen Age, mais elle s’inscrit dans une continuité. Elle se souvient des lettres antiques, elle est confrontée à une littérature latine toujours vivante, mais elle est l’expression d’une culture largement originale et elle a pour véhicule une langue toute neuve. Des premiers textes écrits au ixe siècle dans cette langue, qui n’est plus du latin et qui est en train de devenir le français ou la langue d’oc, jusqu’à la fin du xve siècle, elle couvre aussi une très longue période. Elle reflète ou modèle des sensibilités, un imaginaire, une esthétique, des valeurs à la fois très différents des nôtres et dont cependant nous avons parfois hérité.
    Ce petit volume tente d’offrir, sous une forme rapide et vivante, à la fois une information suffisante et un exposé raisonné, suivi et cohérent de la naissance et du développement de cette littérature. Il espère rendre ainsi service aux étudiants en lettres ou en histoire, mais aussi à un public plus vaste, curieux des débuts de notre littérature, qui pourra grâce à lui, du moins l’espère-t-on, mieux comprendre et mieux goûter les œuvres du Moyen Age.

     

     

    Avis :

    Un livre où il faut s’accrocher !

     

    J’ai voulu en savoir un peu plus sur la littérature au Moyen-Age, car j’ai suivi un MOOC sur les troubadours. Je souhaitais donc en savoir un peu plus.

     

    Ce petit livre qui propose probablement une bonne synthèse de tout ce qui s’est fait, des évolutions et des genres et des formes de littératures à cette époque est assez dur à lire. Pour un public très novice comme moi, je n’ai pas eu l’impression qu’il avait été rédigé à mon intention. Au contraire, on rentre très vite dans le vif du sujet avec parfois des notions qui sont les bases, mais qui demande déjà quelque connaissance en littérature en général… Moi, on me parle de lyrisme, je n’ai aucune idée de ce que c’est… Et il y a beaucoup de choses comme ça qui ne sont pas définies, car elles doivent constituer un socle de base… Or si on n’a pas ce socle... ben on ne comprend pas tout.

     

     

    De plus, cette synthétisation (il faut couvrir beaucoup de choses sur un temps très long, le Moyen-Age, c’est 1000 ans !) est assez lourde à lire, avec des phrases longues et parfois complexes. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû en relire certaines parce que j’avais perdu le début en arrivant à la fin…

     

    Bon malgré ces défauts plus liés au style, on sent malgré toutes les évolutions : les supports, les langues (latin, Oc, Oïl…), les genres, les supports… Et j’ai tout de même appris des choses.

     

    Un livre probablement très érudit, mais qui ne convient pas à public de novice. Dommage.


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  • "Morwenna" est un roman de Jo Walton.

     

    Synopsis :

    Morwenna Phelps, qui préfère qu'on l'appelle Mori, est placée par son père dans l'école privée d'Arlinghust, où elle se remet du terrible accident qui l'a laissée handicapée et l'a privée à jamais de sa sœur jumelle, Morganna. Loin de son pays de Galles natal, Mori pourrait dépérir, mais elle découvre le pouvoir des livres, notamment des livres de science-fiction. Samuel Delany, Roger Zelazny, James Tiptree Jr, Ursula K. Le Guin et Robert Silverberg peuplent ses journées, la passionnent. Alors qu'elle commence à reprendre du poil de la bête, elle reçoit une lettre de sa folle de mère : une photo sur laquelle Morganna est visible et sa silhouette à elle brûlée. Que peut faire une adolescente de seize ans quand son pire ennemi, potentiellement mortel, est sa mère. Elle peut chercher dans les livres le courage de se battre.

    Ode à la différence, journal intime d'une jeune fan de science-fiction qui parle aux fées, Morwenna est aussi une plongée inquiétante dans le folklore gallois. Ce roman touchant et bouleversant a été récompensé par les deux plus grands prix littéraires de la science-fiction, le prix Hugo (décerné par le public) et le prix Nebula (décerné par un jury de professionnels). Il a en outre reçu le British Fantasy Award.

     

     

    Avis :

    Un livre qui m’a ennuyé mais qui n’est pas sans qualité.

     

    On m’avait tant parlé en bien de cet ouvrage que j’avais très hâte de le lire. Hélas, j’ai vite déchanté, même si j’ai aussi compris pourquoi beaucoup de monde à aimer. Le principal problème de ce livre est qu’il ne s’adresse pas forcément à tout le monde, mais plutôt aux gros lecteurs et surtout aux lectures de vieille SF. Ce qui n’est pas mon cas. ET tout cas, passer des pages et des pages à voir les personnages parler d’un tel qui a écrit ça, qui évoque tel thème et qui traite tel sujet de telle manière… Moi, ça ne me parlait pas ! Je nageais dans le potage… et ça m’ennuyait… C’est bien joli que l’héroïne dise qu’elle trouve que tel univers est mieux par rapport à ce qu’elle vit, mais je n’ai aucune idée de quoi elle parle…

     

    L’histoire nous fait suivre sous la forme d’un journal intime la vie de la jeune Morwenna, Mori, dans une école privée basée sur le sport. Mais voilà, la pauvre adolescente est boiteuse suite à un terrible accident qui l’amputa aussi de sa sœur jumelle. Elle occupe donc son temps livre à lire de la SF (et de la fantasy).

    Et j’avoue que je me suis beaucoup ennuyé. Parce que, bien que l’auteure est une très belle plume (j’ai lu l’un des passages les plus tristes de ma vie et j’ai inondé mon appart de larmes), il ne se passe pas grand-chose. La découverte de l’école, se relever des épreuves terribles, fuir cette mère complètement folle, découvrir le club de lecture, les premières passions… C’est presque chronique d’une vie (extra)ordinaire.

    Même la fin, où j’attendais la conformation avec sa mère, m’a fait l’effet d’un pétard mouillé… alors que sa mère est présentée comme the grande méchante. Certes, elle l’est mais j’avoue avoir été déçue…

    Puis j’ai trouvé la fin un peu… convenue dira-t-on…

     

    Après, bien que l’histoire ne m’ait pas plus, ce livre possède d’indéniables qualités. Comme déjà dite, l’auteure a une très belle plume, très juste (et elle aborde très bien la gémellité). On plonge dans une autre époque qui semble proche (début des années 80) mais semble si loin. Il y a aussi quelque de chose de très « rustique », de pas snob comme on retrouve parfois dans les textes… Peut-être parce qu’il n’y a pas de grande ville et d’exaltation de l’urbanisme, mais plus une tendresse envers la nature et la campagne.

    Mais ce que j’ai vraiment adoré, c’est le rapport à la magie. Je ne sais pas si je parviendrai à utiliser les bons mots pour en parler, mais c’est tellement subtil, ancien et profond qu’on rentre vraiment dans un autre monde. On sent beaucoup l’influence galloise et celtique, mais porter à un autre niveau… encore une fois, c’est plus rustique… plus profond… Et j’ai vraiment été séduit par ça ! Je dirais presque que c’est rien que pour cela qu’il faudrait lire cet ouvrage.

     

     

    Le problème de « Morwenna », c’est qu’il ne s’adresse pas à tous les publics. Les gens comme moi qui n’y connaissent rien en SF (ancienne) auront beaucoup de mal à accrocher et à prendre plaisir à lire cette histoire qui, outre cela, ne s’avère pas passionnante.

    C’est dommage, car c’est vraiment un ouvrage avec de nombreuses qualités.  

     


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